Chapitre 63 : La vérité.

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Samedi 15 décembre 1984.

J'avais super bien dormi, je m'étais réchauffé et mon genou ne me faisait plus du tout mal. Billy arrive toujours à m'apaiser. J'ai voulu me lever mais, il m'a retenu près de lui et il a posé sa tête sur mon épaule.

— « Reste là...
— Je t'ai réveillé ?
— Hm... T'inquiète. »

Je le serrais contre moi et lui caressais les cheveux. Il est trop chou quand il est à moitié endormi.

— « Ça va mieux ? Me demande-t-il.
— Oui, beaucoup mieux, merci.
— Tu as réussi à dormir ?
— Je vais bien Billy, je te le promets.
— Tu sais que je ne le laisserai plus jamais te faire de mal hein ?
— Je sais. Mais je suis sûre que ça va aller, d'accord ?
— Quand tu dis ça, généralement ça se passe bien alors j'espère que tu as raison. »

Il relevait la tête et m'embrassait. Je l'attirais contre moi pour l'embrasser encore plus fort.

— « Stop stop, pitié. Me disait-il.
— Quoi ?
— Ne me rends pas fou, pas le matin. Je n'ai aucun contrôle...
— Oh... Je vois ça. Dis-je en rigolant.
— Ce n'est pas drôle, ne rigole pas.
— Je trouve ça super drôle, au contraire. Mais... En attendant, je suis désolé de ne pas pouvoir te combler, sexuellement parlant...
— Non. Ne t'excuse pas pour ça, je ne suis pas avec toi pour qu'on couche ensemble. Prends ton temps, rien ne presse.
— Tu passais ton temps à coucher avec des filles et là tu vas me dire que ça ne te dérange pas de patienter ?
— Crois-le ou non, mais j'attendrai le temps qu'il faudra. Je te respecterai toujours et t'avoir dans mes bras, ça me suffit largement. Les autres filles, ce n'était pas pareil, je n'étais pas amoureux. C'est vrai que j'ai envie de découvrir ton corps, je ne vais pas te mentir, mais je patienterais.
— Merci, vraiment. C'est super important pour moi...
— Je sais. Arrête de t'inquiéter, on n'a le temps. Je t'aime pour ton âme et pour ton cœur, pas pour ton corps. Même si, je suis sûre que tu dois être incroyable sans vêtements...
— N'importe quoi, idiot. »

Je lui balançais un coussin en pleine figure et je me levais. Il est vraiment toujours prêt à me rassurer et cela me touche énormément.
On était en début d'après-midi, en bas avec mes parents, en train de regarder la télé.

— « Au fait Billy, tu fais à quoi à Noël ? Demande ma mère.
— Euh... Je ne sais pas, un truc simple en famille, je suppose.
— Tu devrais me passer le numéro de ton père, pour que je puisse lui demander si on peut passer Noël tous ensemble, vu que vous êtes en couple maintenant, ce serait bien que nos familles se rencontrent.
— Maman, c'est peut-être trop tôt, tu vas trop vite.
— Non, c'est une bonne idée ! Ajoutait Billy. Je vais vous passer le numéro de mon père.
— Ça te dérange ma puce ? Me demandait ma mère.
— Non, bien sûr que non. On va remonter dans ma chambre d'ailleurs, tu viens ? Dis-je à Billy. »

Il me suivait et je fermais la porte de ma chambre derrière nous. J'étais dans l'incompréhension totale.

— « C'était quoi ça ? Demandais-je.
— Je sais que tu dois penser que c'est bizarre, mais... Quand je passe Noël en famille, c'est la pire soirée de ma vie, mon père finit bourrer et s'en prend à moi, ma mère n'est pas là, enfin bref, je déteste Noël, mais... Si on le fête tous ensemble, mon père sera obligé de bien se comporter et je passerais peut-être une bonne soirée.
— Mais... Mes parents pourraient dire des trucs qu'il ne faut pas dire Billy... Ils ne connaissent pas Neil.
— Alors on devrait leur dire la vérité.
— Quoi ?
— Ils ont le droit de savoir qui ils invitent chez eux.
— Si on leur dit, ils ne voudront peut-être pas l'inviter...
— Peu importe, je ne peux pas leur mentir.
— C'est vraiment super courageux ce que tu fais.
— Je le fais surtout grâce à toi, je me sens tellement bien depuis que je suis avec toi que j'oublie tous mes problèmes et que j'ai l'impression qu'avec toi à mes côtés, je peux tout affronter.
— Je ressens la même chose. Tu veux en parler quand ?
— On devrait le faire maintenant, avant que je ne change d'avis.
— D'accord. »

Je lui souriais en lui prenant la main et on redescendait pour aller discuter avec mes parents.

— « Papa, maman, il faut qu'on vous parle de quelque chose...
— Quoi ? Ne me dis pas que vous n'êtes déjà plus ensemble ?! S'exclamait ma mère.
— Mais non maman, ça n'arrivera jamais ça.
— Ouf, j'ai eu peur.
— Maman, c'est sérieux ce qu'on doit vous dire...
— Tu nous fais peur là Caitlin. Ajoutait mon père.
— Ça n'a rien à voir avec Caitlin, ça me concerne moi. Disait Billy.
— C'est un sujet difficile à aborder, surtout pour Billy, mais je sais que vous allez comprendre.
— C'est par rapport à mon père... Je... Subis des violences depuis enfant, et ma mère en subissait aussi jusqu'à tant qu'elle parte et m'abandonne en me laissant aux mains de mon père...
— Oh mon dieu Billy... Et moi je t'ai jugé alors que tu vivais ce genre de chose... Je suis tellement désolé. Finalement, je comprends pourquoi Caitlin s'est autant attachée à toi vu que... Ma mère s'arrêtait tout de suite de parler.
— Maman, il sait pour Hunter, il sait tout.
— C'est pour ça qu'avec Caitlin, on a développé ce lien aussi fort. Disait Billy.
— J'ai dit des choses horribles à ton sujet, on avait tellement peur pour notre fille...
— On voulait juste la protégée. Ajoutait mon père.
— Je sais, je comprends. Et c'est tout ce que je veux aussi, la protéger. Disait Billy. C'est pour ça que je préfère vous prévenir par rapport à mon père avant que vous ne l'invitiez.
— Ce genre d'homme ne s'expose pas. Ton père doit faire semblant d'être parfait devant les autres ?
— Oui exactement...
— Caitlin ! Tu as déjà parlé avec lui ?!
— Oui maman, mais comme tu le sais, je connais très bien le comportement de ce genre de mecs, alors, Neil a été gentil avec moi.
— Mon dieu... Heureusement. Effectivement pour Noël, en sachant ça, c'est compliqué, mais je suppose que tu préférerais venir chez nous plutôt que de rester avec ton père ? Demandait mon père à Billy.
— Oui, mais je ne peux pas vous forcer à l'inviter...
— On sait faire semblant. Et on a vu Caitlin affronter ce genre de souffrance seule pendant trop longtemps alors si on peut faire en sorte que tu passes un bon moment, c'est avec plaisir.
— Merci infiniment, d'être aussi compréhensif. Ajoutais-je.
— Et ne t'inquiète pas, on saura quoi dire à ton père pour éviter les problèmes ! Disait mon père.
— Merci vraiment.
— Tu rends notre fille heureuse alors c'est la moindre des choses que l'on peut faire pour toi. »

Mes parents nous prenaient dans leur bras. Je suis si fière de Billy, je sais que c'est dur pour lui de s'ouvrir et c'était vraiment très courageux. On remontait dans ma chambre.

— « Je suis fière de toi, tu sais ?
— C'était moins dur que ce que je pensais...
— Parce que tu as toujours pensé que les gens te trouveraient faible alors que nous, on te comprend.
— J'ai tellement de chance... Je t'aime.
— Je t'aime encore plus. »

Clair-obscur - TOME 1.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant