Chapitre 8 : La fenêtre brisée.

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Billy était adossé à un meuble, son verre d'eau à la main et il me fixait.

— « Je savais qu'elle était bizarre... Me dit-il.
— C'est bon Billy, elle n'a pas réagi comme ça pour rien.
— Pourquoi alors ?
— Cela ne te regarde pas vraiment.
— Si tu le dis. »

Je soupirais. Qu'il pense ce qu'il veut, je m'en contre fiche. Dans tous les cas, je ne peux pas débattre avec lui vu que je ne peux pas lui dire la vérité.
J'essayais de ramasser le verre qui était sur le sol et il s'agenouillait près de moi.

— « Laisse-moi faire, tu risques de te couper.
— Oh, tu t'inquiètes pour moi ? C'est mignon. Ricanais-je.
— Ha ha, super drôle. Allez, pousse-toi. »

Je m'écartais et le laissais faire. C'est beaucoup plus agréable de discuter avec lui quand il ne s'énerve pas. Il n'y avait pas énormément de dégâts à l'intérieur, je pense que quasiment tout le verre est tombé à l'extérieur. Je décide d'aller voir Elfe pour la rassurer un peu.

— « Elfe, tout va bien ? Dis-je en ouvrant doucement la porte de ma chambre.
— Je suis vraiment désolé...
— Ce n'est pas grave, ne t'en fais pas d'accord ? Tant que tu vas bien, c'est le principal. Je redescends pour aller aider Billy, si tu as besoin de quoi que ce soit, viens me voir. »

Elle acquiesçait d'un mouvement de tête. Je retournais voir Billy qui était déjà parti dehors, je le rejoignais pour voir l'étendue des dégâts et effectivement, il y avait pas mal de verre brisé. C'était prévisible.

— « Tu vas dire quoi à tes parents ? Me demandait-il.
— Je n'en sais rien. »

Il va falloir que je trouve une excuse, et assez rapidement d'ailleurs. Mes parents connaissent Elfe, ils pensent également que c'est la nièce du chef Hopper et ils gardent le secret, mais je ne peux pas leur dire que c'est elle qui a fait exploser la fenêtre.
Billy scrutait les alentours puis il ramassait un vieux ballon.

— « Tu n'auras qu'à dire que c'était un gamin. Me dit-il en me lançant le ballon. »

Il était vraiment dégoutant alors je m'empressais de m'en débarrasser et cela le faisait rire. Je crois que c'est la première fois que je l'entends rire, sincèrement et sans savoir pourquoi, mon sourire se dessine tout seul sur mon visage.

— « Ou, cette pierre. Rétorquait-il.
— Mais elle est énorme ! Elle doit être super lourde.
— Non, regarde. Tu veux la porter ?
— Non merci, on ne fait pas tous de la muscu.
— Je peux te porter facilement.
— Quoi ? N'essaie même, tu... »

Sans que j'aie le temps de terminer ma phrase, il passait une main dans mon dos et l'autre, derrière mes genoux et me soulevait. J'ai eu tellement peur que je me suis agrippée à son cou.

— « Lâche-moi Billy !
— Je ne vais rien te faire, calme-toi.
— Je croyais t'avoir demandé de...
— Ne pas te toucher, je sais. Mais regarde, je ne peux même pas bouger mes mains.
— Ce n'est pas une raison, lâche-moi.
— Si tu insistes. »

Il me posait à terre et j'ai voulu m'écarter de lui, mais mes yeux se sont plongés dans les siens. Je revenais à la réalité et il était mort de rire.

— « Ce n'est pas drôle. Lui dis-je froidement.
— C'est toi qui n'es pas drôle, Reyes. »

Je lui souriais en lui demandant de ne plus jamais faire ce genre de choses. Mais, quand j'étais dans ses bras, j'ai ressenti comme une forte attraction entre lui et moi, dès que ma peau est entrée en contact avec la sienne. Certes, je voulais qu'il me lâche, mais en même, je n'avais pas peur, et j'ai même apprécier son contact, ce qui me laisse dubitative...
Un coup de klaxon me faisait revenir à la raison. Merde mes parents ! Avec Billy, on retournait rapidement à l'intérieur et ils arrivaient quelques minutes après.

— « Bonjour jeune homme. Dis ma mère en regardant Billy de la tête aux pieds.
— Bonjour madame, bonjour monsieur. Répondait Billy.
— Tu invites des garçons sans nous le dire maintenait ? Ajoutait mon père en plaisantant.
— Non... Je vous présente Billy, on est dans la même classe et on doit faire un exposé ensemble. Il faut que je vous dise un truc.
— Putain Caitlin c'est quoi ce bordel ? S'exclamait mon père en voyant l'état de la fenêtre.
— On travaillait dans le salon quand j'ai entendu un énorme bruit, puis j'ai trouvé un ballon dans la cuisine, je pense que c'était un gamin... Répondais-je en lançant un petit regard en coin à Billy.
— Super, il va falloir acheter une nouvelle fenêtre. Soupirait mon père. Comme si je n'avais pas assez de problèmes au boulot.
— Je crois que je vais y aller. Me chuchotait Billy. »

Je raccompagnais Billy. On n'a clairement pas eu le temps de commencer l'exposé. Donc, on devra forcément se revoir rapidement.

— « Je suis désolé, on n'a même pas travaillé du coup. Lui dis-je.
— Ce n'est pas grave. On pourra se revoir comme ça.
— Tes techniques de drague ne fonctionnent pas sur moi, tu sais ?
— On verra bien. »

Il me lançait un clin d'œil et se dirigeait vers sa voiture. C'est la première fois que sa présence ne me dérange pas. Il a été plutôt cool aujourd'hui.
Je rentre. Ma mère se trouvait toujours dans la cuisine, avec Elfe et elle semblait m'attendre.

— « Tu ne m'as pas dit qu'Elfe était aussi à la maison, j'étais surprise quand je l'ai vu descendre. Me dit ma mère.
— Oui, désolé. Hopper viendra la chercher ce soir. Elfe, remonte, j'arrive. »

Elfe montait à l'étage pendant que je sentais le regard de ma mère sur moi.

— « Plutôt mignon ce Billy. Me disait-elle ironiquement.
— Maman, ne commence pas.
— C'est lui qui t'a ramenée vendredi n'est-ce pas ?
— Oui.
— Fait attention, d'accord ?
— Oui, promis. On n'est même pas amis, il est nouveau, il est arrivé il y a à peine une semaine et le prof nous a mis ensemble pour cet exposé.
— Attends ! C'est lui la nouvelle brute du lycée ?
— Quoi ? Comment tu sais ça ?
— C'est une petite ville chérie, on sait tout très rapidement ici. Je ne veux pas que traîne avec lui.
— On ne traîne pas ensemble, on travaille c'est tout. Tu préfères que j'aie une mauvaise note ?
— C'est ça, prends-moi par les sentiments. Je m'inquiète juste pour toi.
— Ne t'en fais pas. Il est sympa avec moi ! Je vais voir Elfe. »

Hopper était passé prendre Elfe vers 20h. Je suis crevée, je décide de prendre une douche et d'aller directement me coucher.

Clair-obscur - TOME 1.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant