Chapitre 53 : Bonheur absolu.

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Il prenait une grande inspiration, je me doute que ses cauchemars sont en rapport avec sa mère et que cela doit être difficile pour lui d'en parler.

— « Tu dois sûrement te douter que c'est en rapport avec ma mère...
— Oui.
— Ce ne sont pas vraiment des cauchemars, enfin si, mais ce sont plutôt des souvenirs. De mon enfance, quand mon père était violent avec ma mère et que j'étais trop jeune pour la défendre. Dès que j'essaie de dormir, ces souvenirs me reviennent en tête et c'est insupportable.
— J'en fais aussi, des cauchemars de ce style alors je comprends, et moi aussi, je dors seulement quand je suis près de toi.
— Tu te rappelles la première fois où on a dormi ensemble ?
— Oui, j'étais malade ce jour-là. Et toi, tu t'étais encore disputé avec ton père et Max m'avait appelé.
— Et ça m'avait bien énervé, mais dans un sens, heureusement qu'elle l'a fait.
— Ta mère... Elle s'appelle comment ?
— Emily.
— J'adore ce prénom. Tu as une photo d'elle ?
— Hm, oui, attend. »

Il se levait, allait fouiller dans ses affaires et me montrait une photo de sa mère. Elle est vraiment très belle.

— « Elle est magnifique. Disais-je.
— Je sais.
— Tu lui ressembles énormément.
— Ah oui ?
— Tu as ses yeux et son sourire, même sans que tu me le dises, j'aurais deviné que c'était ta mère.
— Ça veut dire que tu me trouves beau gosse alors ?
— Mais tu ne t'arrêtes jamais ? Dis-je en plaisantant.
— Jamais. Alors, réponds à ma question. Tu me trouves plus beau que Steve ?
— Décidément, tu me parles tellement de Steve que je vais commencer à être jalouse...
— Arrête d'éviter ma question.
— Bien sûr que oui, idiot. Ne prends pas la grosse tête non plus, je suis super belle aussi.
— Oui, tu l'es. Tu es magnifique. J'ai beaucoup de chance.
— Tu vas me faire rougir voyons. »

On se mettait à rire. Il allait ranger la photo de sa mère, s'asseyait sur mon lit et me prenait sur ses genoux et dans ses bras.

— « Je n'ai jamais été aussi heureux de ma vie.
— C'était mon but, que tu sois heureux. C'était tout ce que je voulais. »

Il s'écartait de moi pour pouvoir m'embrasser et on décidait d'aller se coucher, dans les bras l'un de l'autre et il ne tardait pas à s'endormir.

Vendredi 30 novembre 1984.

Je me suis réveillée, Billy n'était pas là et j'ai eu un frisson de peur. Tout ça n'était qu'un rêve ? C'est impossible. Je sors de mon lit, rapidement, j'ouvre ma porte et tombe nez à nez avec Billy.

— « Tu es là ! Dis-je en me jetant dans ses bras.
— Oui, je suis là. Tout va bien ?
— C'est juste que... Je me suis réveillée, tu n'étais plus là alors j'ai eu peur que ce ne soit qu'un rêve...
— Je suis là Caitlin, et je n'ai pas l'intention de fuir, plus maintenant.
— Hm...
— Tu as peur que je parte hein, avoue-le ?
— Non je...
— Caitlin...
— Oui, j'ai peur... J'ai peur que tu finisses par être dégoûté de moi.
— Arrête de penser ça, je t'ai dit que ce n'était pas le cas. Je t'aime, putain.
— Je ne comprends pas...
— Tu ne comprends pas quoi ?
— Je n'arrive pas à comprendre qu'on puisse m'aimer alors que moi je me déteste, et que je me dégoûte. Je n'arrive même plus à me regarder dans un miroir. Je ne me supporte pas, et je n'arrive pas à comprendre ce que tu peux aimer chez moi...
— La relation que l'on a avec nous-mêmes c'est toujours la plus compliquée. Parce qu'on ne peut pas se fuir nous-mêmes. Tu es obligé de te pardonner toutes les erreurs que tu fais, tu es obligé d'apprendre à vivre avec tes parts de lumières mais aussi, tes parts d'ombres. Et tu dois trouver un moyen de t'aimer même quand tu te dégoûtes. Et si tu n'y arrives pas tout de suite, ce n'est pas grave, je sais que je t'aime assez pour nous deux. Je ferais tout ce que je peux pour que tu t'aimes vraiment parce que tu es une personne incroyable et tu ne mérites pas de te sentir comme ça. Tout ce qui est arrivé, ce n'est pas ta faute. Tu es courageuse, adorable, toujours là pour les gens que tu aimes, tu es magnifique. Je ne veux pas que tu ressentes ces choses vis-à-vis de toi. Si tu te voyais comme moi je te vois, tu tomberais amoureuse de toi-même, crois-moi, un peu comme ce crétin d'Harrington qui ne pense qu'à lui.
— Billy ! Dis-je en rigolant.
— J'ai réussi à te faire rire.
— Merci de me dire tout ça, ça me touche énormément, c'est presque poétique.
— C'est parce que je laisse parler mon cœur. »

Je le serrais dans mes bras avant de lui demander comment il allait. Il me disait qu'il avait réussi à dormir et que ma présence l'apaisait énormément.

— « Tu veux qu'on sorte aujourd'hui ? Me demandait-il.
— On va aller où ?
— Je connais pas mal de beaux endroits si tu veux
— Ok, mais à une condition.
— Laquelle ?
— Tu me laisses conduire ta voiture !
— Même pas en rêve.
— Aller ! S'te plaît ! Je conduis mieux que toi.
— Bon, ok... Je ne peux rien te refuser.
— Génial !
— On ira après manger, comme ça, tu as le temps de te préparer et moi aussi. »

J'acquiesçais et j'allais tout de suite prendre une bonne douche chaude. J'adore partager ce genre de moment avec lui, j'aime être avec lui, tout simplement et je veux que ça dure éternellement.
Après le repas du midi, on partait se balader dans une forêt cette fois-ci, une immense forêt incroyablement belle et remplie d'animaux sauvages. On marche, main dans la main.

— « On était quel jour hier ? Me demande-t-il.
— Le 29 novembre pourquoi ?
— Juste pour savoir quel jour on s'est mis en ensemble.
— C'est drôle n'empêche.
— De quoi ?
— Qu'on se soit mis ensemble un 29. Je veux dire, je suis née un 29, le 29 mai et...
— Caitlin, je suis né le 29 mars !
— Sans déconner ?!
— Sans déconner ouais ! Le 29 sera notre nombre porte-bonheur.
— On n'était même pas au courant de nos dates d'anniversaire respectives, la honte.
— Je suis né 2 mois avant toi, tu me dois le respect, et tu dois faire tout ce que je veux.
— Ne rêve pas trop, mon cœur.
— Redis-moi ça pour voir ?
— De quoi ?
— Comment tu m'as appelé ?
— Euh... Je ne sais plus. Dis-je un peu gênée.
— Mon cœur hein... J'aime bien. Mon amour.
— Putain... Dis-je en me mordant la lèvre et en baissant la tête.
— Oh non, ne fais pas ça...
— Hein ?
— Te mordre la lèvre, ait pitié de moi, ça me rend dingue...
— Empêche-moi de le faire alors. Dis-je ironiquement.
— Tes désirs sont des ordres. »

Il s'approchait de moi et m'embrassait. Ces baisers sont incroyables, putain, il embrasse tellement bien. On continuait notre balade. Il faisait froid, donc il me prenait souvent dans ses bras pour me réchauffer.

Clair-obscur - TOME 1.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant