Chapitre 52 : Officialisation et vérité.

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— « Alors, maintenant je suis ta petite copine c'est ça ?
— C'est ce que tu veux ? Tu es sûre ?
— Oui, j'en suis sûre.
— Alors oui, tu es ma copine maintenant. Ça ne va pas plaire à Steve...
— Oh non, pitié, ne gâche pas tout. Dis-je en rigolant.
— Juste un dernier truc... Je veux qu'on se promette quelque chose.
— Oui, dis-moi ?
— Je veux qu'on se dise tout, qu'on ne se cache plus rien. Évidemment, on a le droit d'avoir notre jardin secret, mais si quelque chose peut impacter sur notre couple, on doit se promettre de s'en parler, tu es d'accord ? »

Je savais très bien ce que cela impliquait et que je devais lui dire la vérité concernant Hunter. Je baissais la tête et ne répondais pas.

— « Il y a quelque chose que tu ne m'as pas dit, Caitlin...
— Hm... Oui.
— Tu n'es pas obligé de m'en parler si ça n'impacte pas notre couple.
— Non... Ça va l'impacter. Ça m'impacte moi, et toi aussi, inévitablement. Et je ne peux pas te cacher quelque chose comme ça...
— Tu me fais peur, Caitlin.
— C'est... Super difficile, je n'en ai jamais parlé à personne parce que je m'en suis souvenu il n'y a pas longtemps. Quand... Tu m'as giflé, chez Will.
— Oh... Putain...
— Non s'il te plaît. Dis-je en prenant ses mains. Je t'ai pardonné, ne culpabilise pas. C'est juste que ce moment a été le déclencheur de souvenirs que mon cerveau avait enfouis pour me protéger.
— Tu me fais vraiment peur...
— Juste... Écoute-moi. Tu sais hier, je t'ai parlé de Hunter, mais... Je ne t'ai pas tout dit. Je n'en ai parlé à personne parce que c'était beaucoup trop à encaisser sur le moment. Le soir où, tu sais, Hunter m'a donné ces fameux coups de ceinture... J'ai longtemps pensé que mes parents avaient débarqué à ce moment-là, mais c'était faux. Mon cerveau a transformé la réalité. Il m'a... Il m'a violé. Il n'a pas essayé, il l'a fait. Et je m'en suis souvenu ce soir-là parce qu'il m'avait aussi giflé, j'étais tombée au sol et je ne pouvais plus bouger et il a abusé de moi...
— Putain... Non...
— Je t'en prie, ne me déteste pas, ne me rejette pas...
— Jamais de la vie, viens là. Me répondait-il en me prenant dans ses bras. Je suis tellement désolé Caitlin... C'est moi qui ai déclenché ce souvenir et en plus j'ai été horrible avec toi après...
— Je ne veux pas que tu culpabilises, je voulais juste te dire la vérité, mais maintenant... Est-ce que tu vas toujours vouloir de moi...
— Mais bien sûr, c'est quoi cette question ?
— Certains gars, ça les dégoûte que leur copine ait vécu un viol alors ils les laissent tomber...
— Je ne suis pas comme ça, je vais juste vouloir te protéger et prendre soin de toi encore plus. Tout ce que je veux c'est que tu saches à quel point je t'aime, que je ferais tout pour que tu sois heureuse et que je ne laisserais plus jamais personne te faire de mal. »

Il essuyait mes larmes et je l'embrassais de toutes mes forces. Ses paroles m'ont tellement rassuré, je ne supporterai pas de le perdre, je l'aime, je l'aime de toute mon âme.

— « Je suis fier de toi.
— Fier de moi ?
— Oui. Si les autres connaissaient vraiment ton histoire et toutes les choses horribles que tu as traversées, ils se demanderaient probablement comment tu peux encore sourire. Mais moi, je le sais. Tu es la femme la plus forte au monde et je suis fier de toi.
— Je... J'avais tellement peur de te dégoûter...
— Jamais de la vie. Jamais, d'accord ? »

Je me blottissais dans ses bras, l'endroit où je me sentais le plus en sécurité. Évidemment, je ne peux pas lui parler du monde à l'envers, cela le mettrait en danger. On ne sait jamais, Elfe a fermé le portail, mais j'ai comme l'impression que cette histoire est loin d'être terminée, mais j'essaie de ne pas y penser et de profiter d'être avec lui.
Il commençait à faire presque nuit alors on décidait de rentrer. Je ne me suis jamais sentie aussi bien, aussi heureuse. Je pensais que je n'avais pas le droit au bonheur et que s'il se passait quelque chose entre Billy et moi, cela allait forcément mal tourner, mais ce n'est pas le cas. Il a réussi à s'ouvrir à moi, il m'a montré qui il était vraiment au fond de lui et je l'aime. J'aime toutes les facettes de sa personnalité, même les plus sombres.
De retour à la maison, je voyais qu'il avait l'air fatigué, mais qu'il essayait de le cacher pour ne pas m'inquiéter, mais je le connais par cœur.

— « Billy, ça va ?
— Oui je suis juste, fatigué, mais ce n'est rien.
— Et... Ton dos ?
— Ça va, Caitlin.
— On s'est promis de ne plus se mentir.
— Ça ne va rien changer si je te dis que j'ai encore mal et je ne veux pas t'inquiéter.
— Mais je serai toujours inquiète pour toi. Fais-moi voir et enlève ton tee-shirt, tu auras sûrement moins mal.
— Ou alors c'est pour que tu puisses me mater, hein ? Dit-il ironiquement.
— Peut-être... Répondais-je sur le même ton. »

Il retirait son tee-shirt pendant que j'allais chercher de la pommade. C'est un peu moins rouge et enflé qu'hier soir, mais cela va mettre beaucoup de temps à cicatriser.

— « Alors ? C'est une catastrophe, je suppose ? Me demandait-il.
— Ça va mettre du temps à cicatriser, les plaies sont quand même pas mal profondes, mais c'est moins pire qu'hier soir.
— Je vais encore avoir du mal à dormir, la douleur est toujours présente.
— Le médicament que je t'ai donné cette nuit, ça t'a fait du bien ?
— Ouais, je crois.
— Je vais t'en redonner un.
— Ma petite copine est un médecin formidable. »

J'allais dans la cuisine en me mordant discrètement la lèvre. Le fait qu'il m'appelle sa « petite copine » faisait fondre mon cœur. J'ai toujours du mal à y croire. Je lui apporte un verre d'eau et le fameux médicament puis il décide d'aller se doucher.

— « Tu veux venir avec moi ? Me dit-il.
— Ha ha, non, doucement. Je sais que je suis irrésistible, mais tu vas devoir patienter.
— Je patienterais, pour toi.
— Ça ne va pas te déranger de ne pas coucher avec une fille toutes les semaines ?
— Ah ouais, tu as vraiment cette image de moi ?
— Je n'ai pas raison ?
— Pour ton information, depuis 2 mois, je n'ai couché qu'avec Ashley, et ce n'était vraiment pas terrible.
— Ok ! Je ne veux pas savoir, je m'en fous !
— Tu es surtout jalouse, oui.
— De cette fille ? Tu rêves. Allez, va te doucher, idiot. »

J'adore son côté sarcastique parce que je le suis aussi alors je trouve ça vraiment super drôle. C'est un truc qui m'a toujours plu chez lui.
Je suis allée me doucher juste après lui et une fois revenue, il était allongé sur mon lit, endormi. Je me suis agenouillée, je l'ai regardé dormir pendant quelques minutes en caressant ses cheveux et il a fini par se réveiller.

— « Je ne voulais pas te réveiller, excuse-moi.
— Je ne dormais pas vraiment, je peux m'endormir seulement quand tu es près de moi.
— On a dormi très peu ensemble pourtant. Dis-je en me collant à lui.
— Je sais, je ne dors jamais très bien.
— À cause de tes cauchemars ?
— Tu t'en souviens...
— Tu veux m'en parler ? »

Clair-obscur - TOME 1.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant