Chapitre 34 : Alcool et migraine.

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Jeudi 01 novembre 1984.

Je peinais à ouvrir les yeux tellement la lumière m'était insupportable. Je m'asseyais très lentement dans mon lit, j'avais un mal de crâne intense qui m'empêchait de faire n'importe quel mouvement brusque.
Je regardais autour de moi. Je me rappelais à peine la soirée d'hier, j'ai vraiment abusé sur l'alcool et cela ne m'a franchement pas réussi. La porte de ma chambre s'ouvre et j'aperçois Billy avec un verre à la main.

— « Qu'est-ce que tu fais ici ? Demandais-je en essayant de me lever de mon lit.
— Non, tu ne bouges pas. Me disait Billy en s'approchant et en m'empêchant de me lever.
— Oh bordel...
— Mal de crâne, hein ?
— Ouais. Putain. J'ai abusé.
— Un peu, mais tu t'es amusée, c'est le principal.
— Je ne me souviens plus de rien après minuit. Pourquoi tu es là ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
— Prends ça d'abord. Me dit-il en me tendant un verre d'eau et un médicament. Donc après minuit, tu n'as pas supporté le trop d'alcool que tu as avalé et tu as vomi.
— Super...
— Steve était complètement déchiré. Avec Jonathan, ils sont partis rejoindre la voiture et Nancy m'a aidé à te mettre dans ton lit parce que tu tenais à peine debout et tu ne pouvais pas t'arrêter de rire, pour absolument rien.
— Bon, au moins on sait que j'ai l'alcool euphorique... Mais ça ne répond pas à ma question de base : qu'est-ce que tu fais ici ?
— J'ai passé la nuit chez toi, je ne voulais pas te laisser seule dans cet état.
— Mais tu as dormi où ?
— Je n'ai pas vraiment dormi, je suis resté dans le salon et j'ai tout rangé. Je n'avais rien à faire d'autre.
— Hein ? Sérieux ?! Putain je suis désolée.
— Tout va bien. J'espère vraiment que tu as passé une bonne soirée.
— Oui et... Oh, mon dieu, non pitié, j'ai embrassé Steve ! Je viens juste de me rappeler.
— C'est plutôt lui qui t'a embrassé.
— Mais je l'ai laissé faire, et il a abusé.
— Ouais. Ça t'a plu ?
— Pourquoi ? Tu es jaloux ?
— Simple curiosité.
— Il embrasse bien, vraiment bien, mais c'est mon meilleur ami et c'est vraiment bizarre.
— Ton meilleur ami qui te kiffe comme un malade et tu n'es pas capable de t'en rendre compte.
— Je t'ai déjà dit que c'était faux tout ça, Steve me considère comme sa sœur.
— Si tu le dis. Est-ce que ça va aller ? Je vais peut-être rentrer.
— Oh oui, pardon. Ça va, ne t'inquiète pas.
— Repose-toi aujourd'hui, s'il te plaît. »

Je lui souriais et il s'approchait de moi pour me déposer un baiser sur le front avant de partir. Ce geste ne me rendait pas insensible. C'est une autre personne avec moi, c'est plus le Billy que je détestais auparavant, il s'est adouci. J'espère que son père ne va pas lui prendre la tête, vu qu'il n'est pas rentré hier soir. Je ne me le pardonnerais jamais si je lui attirais des problèmes.
Je décide de me lever enfin de mon lit, en y allant doucement pour aller prendre une douche. J'en ai bien besoin, j'empeste l'alcool, c'est insupportable.
Quand je pense que j'ai embrassé Steve, vraiment je suis mal à l'aise. Je ne suis pas du tout ce genre de personne d'habitude et je ne veux pas qu'il s'imagine des choses. Je ne dis pas que j'aurais préféré embrasser Billy, mais, peut-être un peu. Juste un peu. Et surtout juste par curiosité pour savoir s'il embrasse bien.
Une fois sortie de la douche, je me prépare. Mon mal de tête est presque passé et mes parents viennent tout juste de rentrer alors une fois habillée, je descends les voir pour leur dire bonjour.

— « Alors ma puce, tout s'est bien passé ? Me demande ma mère.
— Oui. C'était super cool, je me suis bien amusée.
— Tu n'as pas abusé de l'alcool j'espère ? Ajoutait mon père.
— Non, papa, bien sûr que non ne t'inquiète pas. Maman, Steve m'a embrassé.
— Quoi ?!
— Enfin. Rigolait mon père.
— Non, mais ne vous emballez pas, c'était pour un gage.
— Mince, je croyais que vous étiez enfin ensemble.
— Ça n'arrivera pas ça, maman.
— Et Billy ? Ça a été avec lui ?
— Oui. Je t'ai déjà dit qu'il n'est pas celui que tu penses maman, il a été adorable et il a veillé sur moi. Beaucoup plus que Steve d'ailleurs, il était complètement bourré.
— Ah les jeunes de maintenant, vous ne supportez plus l'alcool.
— C'est ça papa, tu as raison. »

Avec ma mère, on se lançait un regard avant d'exploser de rire et évidemment, elle ne manquait pas de me demander si Steve embrassait bien et je lui ai dit que oui, il embrasse bien, mais que ça n'ira jamais plus loin.
Je remontais dans ma chambre. Malgré l'alcool qui coulait encore un peu dans mes veines, j'ai adoré cette soirée. Il faudrait que j'appelle Steve d'ailleurs, pour savoir s'il va un peu mieux, il a vraiment trop bu cet enfoiré, il ne sait pas gérer quand il y a de l'alcool, ce n'est pas possible. Je prends mon téléphone et l'appelle.

— « Allô... Me dit-il d'une voix rauque.
— Oh, toi tu viens de te réveiller.
— Hm. Caitlin... Ça va ?
— Et toi ?
— Il ne vaut mieux pas poser la question.
— Tu as abusé sur l'alcool, c'est bien fait.
— Toi aussi tu étais pas mal bourrée.
— Ouais ce n'est pas faux.
— Mais cependant, je me souviens très bien de notre incroyable baiser.
— Steve ! Orh, tu sais que tu as abusé pour ça aussi ?
— J'ai juste profité de l'occasion.
— Oui, mais tu sais également que je n'aime pas ce genre de chose.
— Ça t'a dérangé ?
— Non, pas sur le moment. Je n'étais pas sobre.
— Mais en temps normal, tu aurais refusé.
— Sûrement oui. Je veux juste clarifier les choses.
— Oh, mais t'inquiète, c'était juste un gage.
— Tant mieux. Je ne voulais surtout pas que tu tombes sous mon charme.
— Tu commences à prendre la grosse tête. J'ai vraiment mal au crâne, je vais aller me recoucher.
— Ok, bonne nuit donjuan.
— Ouais, bonne nuit. »

Je crois qu'il a encore pas mal d'alcool dans le sang. Mais au moins, les choses sont claires. C'est vrai qu'en temps normal, j'aurais refusé de l'embrasser, mais si cela avait été Billy, je crois que... Enfin je n'en sais rien, je suis perdue avec ce que je ressens pour lui. C'est nouveau, intense et effrayant. Je sais qu'il ne se passera jamais rien entre nous, que je ne suis pas son genre de fille et c'est peut-être mieux ainsi. Quelquefois, se mettre en couple peut détruire une belle amitié alors je préfère qu'on reste amis, même si mes sentiments prennent de l'ampleur à chaque moment que je passe avec lui.
La journée passe, et je ne sais pas pourquoi, mais j'ai un mauvais pressentiment, depuis que je suis allée voir Will, je ressens des choses, une présence. Ce monstre de l'ombre me fait froid dans le dos rien qu'en dessin alors je n'imagine pas la peur que Will ressent quand il le voit dans ses visions... Il est beaucoup trop jeune pour subir ce genre de chose, il ne mérite pas ça et j'espère que tout cela va s'arrêter bientôt. S'il faut que je me batte avec je ne sais quel monstre du monde à l'envers pour le défendre, je le ferais.

Clair-obscur - TOME 1.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant