Chapitre 54 : Retour à la réalité.

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Dimanche 02 décembre 1984.

Je me réveillais en douceur, sentant la main de Billy caresser mes cheveux. Je me tourne vers lui, les yeux à moitié ouverts et remarque qu'il me fixe.

— « Salut. Me dit-il.
— Hm... Salut... Tu es réveillé depuis longtemps ?
— Quelques minutes, mais j'aime bien te regarder dormir.
— Je ne dois ressembler à rien, sérieusement...
— Tu es toujours incroyablement belle. Tu as bien dormi ?
— Oui. Et toi ?
— Ouais, mais mon dos recommence à me faire mal.
— Tourne toi, je vais regarder. »

Il se tournait. Les plaies commencent à peine à cicatriser, j'essaie de toucher, mais il s'écarte de moi rapidement.

— « Pardon ! Je ne voulais pas te faire mal.
— Ce n'est rien, ce n'est pas ta faute. C'est en train de cicatriser non ?
— Ouais, donc c'est pour ça que tu as un peu mal.
— C'est supportable ne t'inquiète pas.
— Tu sais... Ça va rester...
— Les cicatrices ? Oui, je me doute.
— Les miennes ne sont jamais parties et elles étaient moins profondes que toi.
— Mon incroyable corps est abîmé maintenant. Me dit-il en se tournant vers moi.
— Je ne sais pas, c'est sexy un peu.
— Ah ouais, tu trouves ?
— Hm. »

Il m'embrassait. Je ne me lasserai jamais de l'embrasser, je suis complètement accro à ses lèvres. On est dimanche, retour à la réalité. Notre week-end incroyable va se terminer. Il va devoir affronter son père et moi je vais devoir parler avec Steve, et ces deux situations me rendent anxieuse.
La journée passe assez rapidement. On était déjà en début d'après-midi. Je suis stressée, énormément stressée. Par rapport à Neil, à Steve, au lycée. Je suis tellement anxieuse que mon verre s'échappe de mes mains et se brise au sol.

— « Cait !
— Putain, fait chier ! Dis-je en me baissant pour ramasser les morceaux de verre au sol.
— Laisse, je vais le faire.
— Non, c'est bon ! Dis-je sur un ton assez sévère.
— Ok...
— Désolé... Je suis désolé...
— Bon. Me dit-il en prenant mes mains pour que je me relève. On s'en occupera après, qu'est-ce qu'il se passe ?
— Rien.
— Arrête de mentir, je te connais. Je sais que ça ne va pas depuis ce matin.
— Je suis juste stressée ok, ce n'est rien.
— C'est parce que tu ne sais pas comment annoncer à Steve qu'on est ensemble, c'est ça ?
— Ouais... Je suis désolé, je ne voulais pas que tu penses que je n'assume pas notre relation, parce que ce n'est pas le cas et je...
— Calme-toi... Je suis stressé aussi Caitlin.
— Quoi ?
— À cause de mon père.
— Tu penses qu'on devrait... Ne pas l'annoncer tout de suite ? Qu'on prenne notre temps ?
— Je ne veux pas t'obliger à mentir à Steve, je sais que tu n'aimes pas ça et s'il apprend que tu lui as menti, il va mal le prendre donc ça va te rendre mal. Et moi, si ça se sait, ça va forcément arriver aux oreilles de mon père...
— J'ai déjà rencontré ton père. Et en plus, ce n'est pas la première fille avec qui tu sors.
— Bah si... Justement.
— Comment ça ?
— Je ne suis jamais sorti avec personne, enfin si, avec Ashley, mais c'était juste pour m'amuser, rien n'était réel, mais avec toi, c'est réel. C'est comme si, tu étais ma première petite copine, la première fille de qui je suis réellement tombé amoureux. La seule avec qui j'avais eu une relation, c'est Ashley et tu as vu comment ça s'est terminé avec son père... S'il apprend que je sors de nouveau avec une autre fille, je suis mort.
— Parce qu'il va penser que tu risques d'oublier Max, c'est ça ?
— C'est exactement ça. Il pense que je ne suis pas responsable.
— Et si... Je vais lui parler ? Et que je lui explique que je ne suis pas comme les autres filles avec qui tu es sorti. Je ne sais pas, j'essaie de le charmer un peu.
— Comment ça, le charmer ?!
— Détends-toi. C'était une plaisanterie. Ce que je veux dire, c'est que je vais rentrer dans son jeu, faire comme si j'étais la fille parfaite et que je pouvais te remettre sur le droit chemin.
— Je ne veux pas que tu parles avec lui.
— Je savais que tu allais dire ça, mais tu sais très bien que je sais me défendre.
— Oui peut-être. Mais à l'époque, je ne savais pas ton vécu. Maintenant je le sais alors c'est hors de question.
— Ok ! Donc on est censé vivre, cacher toute notre vie ?! Parce qu'on a peur des autres ?
— Ce n'est pas ce que j'ai dit !
— C'est exactement ce que ça sous-entendait, Billy. Si tu ne veux pas en parler à Neil, c'est qu'on n'en parlera jamais ! Je ne peux pas rester loin de toi, je ne supporterais pas de voir des filles t'approcher. Je veux que tout le monde sache que je t'aime. Je ne peux pas ne pas te prendre dans mes bras, ou ne pas t'embrasser. C'est trop dur. Donc oui, on prend notre temps, c'est d'accord, mais j'irais parler à Neil. Que tu sois d'accord ou pas, je m'en fiche. Il ne me fera rien, tu seras avec moi.
— Quoi que je dise tu ne changeras pas d'avis, hein ?
— Tu as tout compris.
— Tu es vraiment bornée...
— C'est pour ça que tu m'aimes, non ?
— Ne joue pas avec mes sentiments, tu m'énerves.
— Je sais. Mais il faut que tu saches que je fais ça pour toi.
— Non, tu te mets bêtement en danger, c'est différent.
— Je pourrais sauter d'une falaise pour toi s'il le fallait ! Et je n'ai pas peur de lui, mon amour pour toi est plus puissant.
— Caitlin...
— Je veux juste que tu me fasses confiance.
— J'ai confiance en toi. Je suis juste inquiet, je veux te protéger.
— Tu seras avec moi, d'accord ?
— Si tu insistes... Bref, et avec Steve ?
— Tu avais raison, je ne peux pas lui mentir. Je vais le lui dire, dès demain, si tu es d'accord bien sûr. Et je ferais en sorte qu'il n'en parle pas.
— Tu es sûre de toi ?
— Ouais, je crois...
— Écoute... Me disait-il en prenant mes mains dans les siennes. Je sais que tu fais tout pour tout le monde, mais ne te mets pas en danger pour moi ni pour personne d'autre. Je t'aime. Je t'aime comme je n'ai jamais aimé personne et je veux que tu sois heureuse et en sécurité.
— Je le suis. Vraiment Billy. Je ne me suis jamais senti aussi bien que ces derniers jours. Je suis heureuse avec toi, et moi aussi, je veux te protéger. Laisse-moi faire, d'accord ?
— Hm... D'accord. »

Je le prenais dans mes bras et le serrais fort contre moi. Je ferais n'importe quoi pour lui, il faut que je le sorte de cet enfer.
18h arrivait, il devait rentrer chez lui. Je l'accompagnais jusqu'à sa voiture.

— Appelle-moi quand tu es rentré, s'il te plaît.
— Tout va bien. Ne t'inquiète pas.
— Billy...
— Tout va bien. Me dit-il en me prenant dans ses bras. Je t'appelle dès que je peux, promis. Tu veux que je vienne te chercher demain matin ?
— Si tu veux, oui.
— Je serais là pour 8h. Je t'appelle tout à l'heure. Je t'aime.
— Je t'aime aussi. »

Je l'embrassais puis il entrait dans sa voiture en me souriant et je le regardais s'éloigner. Je suis inquiète et je ne peux pas m'en empêcher.

Clair-obscur - TOME 1.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant