Chapitre 13

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Son corps gît au sol. Une grande mare de sang recouvre le joli parquet de l'appartement. Astrid est toujours allongée au-dessus de moi. Elle se relève dans un grognement.

Ton... ton bras... Dis-je en voyant du sang tâcher son sweat-shirt.

C'est rien. Répond-elle en grimaçant.

Elle retire son haut et son sang continue de couler le long de son bras. Elle fait pression sur son épaule avec son sweat-shirt déjà tâché.

Tu dois aller voir un médecin! M'exclamais-je.

On doit d'abord nettoyer tout ça. Hors de question que Gwen soit encore impliquée dans une de mes affaires!

A ces mots, elle sort de quoi nettoyer le sol.

Tu t'occupes de ça, je m'occupe de lui. Dit-elle en fouillant les poches du cadavre.

Elle récupère un portefeuille, des clés, deux couteaux, un chargeur de pistolet avec lequel il nous a tiré dessus et des bouts de papier froissés. Quand elle les déplie, je vois la stupeur s'afficher sur son visage, puis la peur.

▪︎▪︎▪︎

Il y a plusieurs adresses écrites sur ce papier. L'appartement de Maïa, rayé, mon appartement, rayé, la cabane du bord de mer, rayé, le bureau où travaille Gwen, rayé, et pour finir, l'appartement de Gwen, celui-ci pas encore barré. Mon cœur se serre. On nous a suivi. On nous a suivi jusqu'à la cabane. On a suivi Gwen jusqu'à son travail.

Je dois aller chercher Gwen! M'écriais-je. Ces enfoirés l'ont peut être déjà trouvé.

Je perds mon sang froid et commence à prendre mes affaires pour rejoindre le lieu de travail de Gwenaelle, quand je croise le regard effaré de Maïa. Elle fixe le cadavre de son assaillant. Elle a du mal à respirer et ses jambes tremblent.

On... on a tué quelqu'un... Murmure-t-elle.

Non. J'ai tué quelqu'un. Tu n'as rien fait, tu m'entends?

Je me mets devant elle et met ma main droite, celle qui est valide, sur son épaule. J'attends quelques instants que son attention se porte sur moi et non pas sur le cadavre derrière moi. Nos regards se croisent enfin.

Tu n'as rien fait. Dis-je en articulant bien chaque syllabe. Tu es la victime dans cette histoire. Mais s'il te plaît, ne vas pas voir la police ou Gwen aura des ennuis.

Sa respiration se calme. Elle me serre dans ses bras et je n'ose pas la repousser malgré la douleur qui me lance dans l'épaule.

D'accord, je ne le ferais pas. Répond-elle.

▪︎▪︎▪︎

Quand je me recule d'elle, elle est plus pâle qu'un fantôme. La sang rouge vif qui continue de s'écouler de son bras fait contraste avec son teint livide. Son regard se perd dans le vide et elle commence à basculer en arrière. Je la rattrape de justesse.

Astrid! Astrid, réveille toi!

J'allais appeler une ambulance quand mon regard se pose sur l'homme mort dans le salon de Gwenaelle. Je me rappelle ce qu'Astrid m'a dit quelques instants plus tôt, que Gwen aussi aurait des ennuis, et pas seulement nous deux.

Tout en essayant de me rappeler les cours de premier secours que j'ai fait il y a bien longtemps, je regarde de plus près sa blessure. La balle a touché le haut de son épaule, au niveau de sa clavicule. Par chance, la balle a traversé. Je compresse sa blessure tout en me demandant comment elle perd autant de sang puis je me rappelle qu'une artère passe dans cette zone. Elle va mourir si on ne la soigne pas!

Je prends mon courage à deux mains, et même si j'ai raté ma première année à l'école de médecine, je suis actuellement la seule à pouvoir l'aider. Je cherche dans la salle de bain de Gwen une trousse de premiers secours, et tombe sur une véritable mallette de chirurgien qui contient même des poches de sang pour les perfusions, ce qui ne m'étonne pas vraiment.

Je prends une grande bouffée d'air avant d'allumer la lampe ultra-lumineuse. J'essuie son sang avec une serviette propre et me débrouille comme je peux pour recoudre sa blessure.

Je l'ai installée dans la chambre d'amis et j'ai nettoyé tout le sang dans l'appartement. Je me suis assoupie sur une chaise à côté d'elle quand elle se réveille enfin.

Elle paraît étourdie. Elle est toujours blanche comme un linge et peine à se redresser.

Putain de merde, ça faisait un bail qu'on m'avais pas tiré dessus! S'exclame-t-elle en grimaçant de douleur.

Astrid, tu dois aller voir un médecin, et au plus vite!

Elle retire son pansement et examine mon travail.

C'est toi qui l'a fait? Demande-t-elle, perplexe.

J'acquiesce.

Gwen m'a dit que tu travaillais dans la restauration, pas dans la couture. Plaisante-t-elle. C'est plutôt du bon travail, vu que je suis toujours là!

Oui, j'avais commencé des études en médecine, mais j'ai raté ma première année.

Bon on doit y aller, j'ai un cadavre à faire disparaître! 

Entre deux mauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant