Chapitre 22

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Maïa continue de descendre les verres les uns après les autres et je suis obligée de l'arrêter.

Eh, doucement! Le but c'était pas de se saouler!

Je lui retire son verre des mains et elle se met à bouder comme une enfant. Finalement, l'alcool pour décompresser, c'était une mauvaise idée, parce que tout ce qu'elle voulait, c'était boire pour oublier.

Je reviens dans la pièce principale où elle s'est endormie sur la table. Je la soulève délicatement et l'emmène jusque dans la chambre où je la dépose sur le lit. J'éteint la lumière et prends enfin le temps de me doucher.

En sortant de la douche, je passe voir si Maïa dort toujours, et oui elle dort d'un sommeil de plomb. Je vais me coucher sur le canapé, en espérant bien dormir pour une fois.

▪︎▪︎▪︎

Je me réveille avec un mal de tête impitoyable. Les rideaux de la chambre sont encore tirés mais les rayons de soleil passent à travers. Je ne me souviens pas être allée me coucher, en fait, je ne me souviens pas de la fin de soirée. J'ai certainement dû boire un peu trop. Je regarde la table de chevet où sont posés un verre d'eau et une boîte de cachets. J'en prends un, espérant que ça fasse passer cette migraine, et me lève.

Astrid est déjà réveillée, certainement depuis un bon moment, puisqu'elle est en train de préparer à manger.

Merci pour les médicaments.

Elle ne m'avait pas remarqué et ça l'a fait sursauter.

Oh, c'est normal.

Je regarde par la fenêtre et voit que le soleil, bien que caché par quelques nuages, est au plus haut dans le ciel.

Il est quelle heure? Je finis par demander.

Il est presque 13 heures. Tu veux manger? J'ai eu le temps d'aller faire quelques courses pendant que tu dormais.

Je m'assois à table et elle me sert des pâtes à la carbonara.

J'espère que ça te va, je ne dois pas savoir cuisiner aussi bien que toi. Dit-elle en s'asseyant à côté de moi.

▪︎▪︎▪︎

Maïa s'est proposé pour faire la vaisselle sous prétexte qu'elle ne m'a pas aidé de la matinée, mais en réalité, ça ne m'a pas vraiment dérangé.

Elle revient après un moment dans la pièce qui sert de salon.

Tu sais, tu m'a proposé de vivre ailleurs et de changer d'identité, mais je veux pas. Je veux rester ici. Et je veux rester la même, je veux continuer d'être Maïa.

Changer de nom ne te fera pas changer au fond de toi... mais j'ai réfléchi, et j'ai eu une idée qui pourrait t'intéresser. Et si tu mourais?

Elle fronce les sourcils et doit se demander ce que je suis en train de lui raconter. Alors je reprends.

Moi, je suis morte. Enfin aux yeux de l'État en tout cas.

Elle semble enfin comprendre où je veux en venir et s'installe à côté de moi et m'écoute attentivement.

Ça ne va pas être si simple, je te préviens, et après ça, il n'y a pas de retour en arrière possible. Pour louer un appart, acheter une voiture ou voyager, tu vas devoir le faire sous une fausse identité, ou plusieurs si tu veux plus de sécurité.

C'est ce que toi tu fais?

Je hoche la tête et continue.

L'avantage, c'est qu'Antonio arrêtera certainement de te chercher si on fait ça bien. Mais pour cette partie, je vais m'en occuper.

Entre deux mauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant