Chapitre 18

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Antonio m'a ramené chez lui. Je suis enfermée dans la salle de bain, prétextant vouloir prendre une douche, en réalité j'essaye de me remettre les idées en place, tout en restant le plus loin possible de lui.

Je vais y passer, c'est sûr. J'aurais pu m'enfuir par la fenêtre s' il n'avait pas fait installer des barreaux à toutes les fenêtres, soit disant, à l'époque, pour se protéger des cambrioleurs. Je comprends maintenant que ce n'est pas pour qu'on ne rentre pas, mais plutôt pour qu'on ne puisse pas sortir de cette prison confortable.

On frappe à la porte de la salle de bain. 

Maïa, ça fait un moment que t'es là-dedans, dépêche toi de sortir, j'ai une surprise pour toi. 

Je frissonne, m'imaginant tout ce qu'il pourrait appeler "surprise". Quelques minutes plus tard, je sors. Il m'attend dans le salon, habillé d'un costume parfaitement repassé et des chaussures cirées. Il tient un bouquet de roses et s'avance vers moi. 

Je vais me faire pardonner ces derniers jours, tu veux bien? Demande-t-il d'une voix enfantine. Ça a dû être horrible pour toi d'être restée enfermée avec cette tueuse. J'aurais engagé quelqu'un d'autre pour te retrouver et te ramener en sécurité auprès de moi si j'aurais su. 

Il me tend le bouquet. 

Vas te changer, j'ai prévu une grande soirée. 

Mon cœur accélère et je n’arrive plus à faire le tri entre la réalité et le monde imaginaire dans lequel il m’a enfermé. 

▪︎▪︎▪︎ 

Allongée sur la table d'auscultation de Kit, je regarde la lumière vive accrochée au plafond et serre les dents quand il plante l'aiguille dans ma peau.

Après un moment, il me dit que c'est bon. Je le paye avec ce qu'il me reste du déménagement. 

On fait quoi maintenant? Me demande Gwen en montant en voiture. 

Il faut que je récupère Maïa. 

On décide d'un commun accord de se rendre dans un hôtel, où au moins, il n'aura pas l'adresse. 

Je suis désolée de toutes les merdes qu'il t'arrive à cause de moi. Et depuis qu'on se connaît en plus. 

Arrête un peu de dire n'importe quoi. Je suis ta meilleure amie, je suis là pour ça! De toute façon, tu sais que c'est pas avec toi que j'ai commencé. Et puis, ça pimente ma vie. 

Pas sur que tu étais ravie que ta vie soit pimentée quand tu t'es retrouvée prisonnière du Collectionneur. 

Elle lève les yeux au ciel. 

On ne peut pas s'accrocher qu'aux mauvais moments. Pour compenser, j'ai passé des supers années avec toi. 

Oui, enfin, la moitié du temps, j'étais en prison. 

Notre conversation se stoppe quand je me gare devant l'hôtel. On prend une chambre et on y monte immédiatement. Une idée me vient à l'esprit, Antonio à su que j'étais chez lui ce qui veut dire qu'il a une ou plusieurs caméras installées dans sa maison. Ce qui veut aussi dire, que je peux savoir s'ils sont chez lui ou pas. 

Je vais acheter un téléphone, je reviens. Dis-je à Gwen en sortant de la chambre. 

Je vais à la supérette la plus proche et achète un téléphone prépayée, comme j'en ai l'habitude. J'appelle ensuite José, un petit génie d'informaticien qui me doit un service. 

Salut, c'est Astrid, tu te souviens? 

Oui, bien sûr. C'est pour quoi? 

Je lui explique mon problème et il me dit qu'il me recontacte d'ici une heure. Je lui laisse une adresse mail où il pourra m'envoyer ce qu'il a trouvé et remonte dans la chambre d'hôtel. 

▪︎▪︎▪︎ 

J'ai mis une robe de soirée, ça faisait longtemps que je n'étais pas sortie, et j'aurais préféré que ça soit avec quelqu'un d'autre que lui. Mais tant qu'on n'est pas que tous les deux, je me sentirais plus en sécurité. 

Où est-ce qu'on va? Je demande quand il m'ouvre la portière.

Ma jolie criminelle, on va assouvir tes désirs. Tu sais j'ai beaucoup réfléchis sur le meurtre que tu as commis et je me suis dit que je ne devais pas te blâmer pour ça! En fait, je devrais plutôt te soutenir. Je t'emmène dans un bal masqué. Tu pourras choisir ta proie et je t'aiderais à la tuer. 

Je déglutis avec peine. Il me terrifie. Je n'ose pas imaginer ce qu'il me fera quand il apprendra que je sais que je n'ai pas tué cet homme. En attendant, je suis obligée de jouer le jeu, en espérant ne pas avoir à aller jusqu'au bout des choses. 

Entre deux mauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant