Chapitre 3

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J'ai entendu des sirènes de police. Je ne sais pas si elles étaient pour moi, mais je me suis enfuie. J'ai couru un long moment jusqu'à rentrer dans un petit restaurant encore ouvert. Il est minuit passé et il ne reste que quelques clients. Ils me regardent tous sans vraiment comprendre, mais le gérant du restaurant me salue comme si de rien était.

Vous allez bien madame? Demande-t-il avec un accent espagnol prononcé. Vous êtes blessée? Continue-t-il en désignant les tâches de sang sur mes vêtements.

Non. Non, j'ai... J'ai écrasé un animal sur la route. Je... J'ai pas fait exprès. Mais j'ai eu peur... Hasardé-je.

Il hoche gentiment la tête. Il appelle quelqu'un dans la cuisine en espagnol. Il m'explique ensuite que c'est sa femme et qu'elle va me donner des vêtements propres et à manger.

Je les remercie. Je me sens encore plus mal maintenant. Et s'ils sont soupçonnés à cause de moi? Ils sont si gentils avec moi alors que j'ai...

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Des flics en costume bleu se bousculent derrière les bandes jaunes qui empêchent le public de passer. Des dizaines de journalistes sont aglutinés avec leur caméras autour de cette même bande jaune. Ils posent des questions aux policiers présents qui les ignorent sans aucun remords.

J'arrive finalement à me frayer un passage à côté d'un mec en uniforme. Ça a l'air d'être un bleu. Les journalistes semblent lui prendre tout son temps et il ne me remarque pas. Je glisse ma main jusqu'à sa taille et lui subtilise son badge. Je prends ensuite l'air le plus naturel possible en passant sous la bande. Il hésite un moment mais je ne lui laisse pas l'opportunité de se méfier. Je brandis le badge que je lui ai volé et lui fais un signe de la tête. Il paraît surpris mais ne proteste pas.

Mon assurance ne fait douter personne sur la possibilité que je sois une intrus. Je me dirige avec aisance jusqu'au cadavre en train de se faire emballer dans un sac mortuaire.

J'examine brièvement le corps sans vie. Il est clair que c'est un professionnel qui a fait ça. La personne n'a pas dû avoir le temps de sentir grand chose. Une blessure au couteau de cuisine en plein cœur. L'arme du crime n'est pas sur les lieux.

La scène de crime est l'appartement de ce pauvre homme. Dans son salon précisément. A première vue, ça ne semble pas avoir été prémédité, mais d'après les informations que j'ai pu rassembler de mes potes en uniforme, il n'y a aucune empreinte laissée. Quelque chose cloche. La blessure est trop nette pour que ce soit le résultat d'une dispute, et pourtant, c'est ce que l'état des lieux laisse soupçonner.

Je me faufile hors de la scène de crime et retourne à ma voiture. Je laisse tomber le badge du bleu à ses pieds, et il ne s'aperçoit de rien.

Je rentre chez moi après une très longue journée. Il est plus de deux heures quand je tombe dans les bras de Morphée.

Entre deux mauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant