Chapitre 27

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Tu peux aller te faire foutre!

Il m'attrape par le bras, escorté par deux hommes de mains pour finalement m'attacher sur une chaise métallique au milieu d'une pièce.

Il faut que je reste forte. J'ai pas le droit de flancher, sinon ce sont les personnes que j'aime qui vont se retrouver à ma place.

Si tu me dis immédiatement où se trouve Maïa, je serais clément envers toi.

Tu peux toujours rêver, enfoiré!

Ses hommes s'approchent de moi avec un seau rempli d'eau et une serviette qu'ils me mettent sur le visage. Ils penchent ma tête en arrière et vident le contenu du seau dessus. J'essaye de me calmer et de retenir ma respiration, mais au bout d'un moment, je suis obligée de reprendre mon souffle. C'est là que j'avale une grande quantité d'eau. Je me mets à tousser pour libérer mes poumons, mais rien n'y fait. Ils enlèvent la serviette et me redressent de manière à regarder Antonio.

C'est que le début, ma grande. Mais on peut toujours s'arrêter là si tu me dis où...

Je lui crache au visage avant qu'il finisse sa phrase. Il fait signe à ses hommes de continuer et me voilà à nouveau en train de me noyer.

Après un temps qui me semble être interminable, ils arrêtent d'inonder la serviette sur mon visage. Mes poumons me brûlent et j'ai beau tousser, je n'arrive pas à recracher l'eau que j'ai avalée.

C'est qu'elle est coriace cette salope. Lance un des deux sbires en sortant de la salle.

▪︎▪︎▪︎

Après deux jours à errer sans but, Gwen rentre chez elle et je l'intercepte devant son immeuble.

Qu'est ce que tu fais là?

J'ai peur qu'il soit arrivé quelque chose à Astrid. Elle n'est pas chez elle et elle n'a donné aucune nouvelle...

Calme toi, As fait toujours ça. Mais si tu veux, on peut essayer de la retrouver.

Je la remercie mille fois et elle me fait monter chez elle.

Du coup, d'après ce que j'ai compris, le plan d'Astrid a marché et maintenant tu peux faire tout ce que tu veux? Demande-t-elle en préparant du thé.

C'est à peu près ça, mais...

Elle s'assoit près de moi et me tend une tasse

Dis moi, je vois bien que quelque chose te tracasse. Ça concerne Astrid?

Oui... C'est que... on s'est disputé, enfin je crois... C'est difficile à dire. J'étais pas d'accord avec ce qu'elle a fait pour me faire passer pour morte et je lui ai dit de me laisser. Mais elle m'a retrouvée, et je crois que je voulais qu'elle me retrouve au fond... Et puis, j'ai compris qu'elle n'était pas comme Antonio. Elle a beau être violente parfois, elle ne l'a jamais été envers moi. Après, elle est partie...

Gwen pose sa main sur mon bras pour me rassurer.

T'en fais pas, on va la retrouver.

Elle se lève et va chercher son téléphone. Elle parle en ce qui semble être du russe et après un court échange, raccroche.

Tu parles russe?

Oui, aussi anglais, italien, et japonais. C'est plus simple de se faire aider quand on parle la langue.

Et tu lui a demandé quoi?

De trouver Astrid.

Mais comment?

Ah, tu sais, Nadia est très douée pour ce genre de choses. Et puis, elle a une sacrée équipe.

Elle fait partie d'un gang?

Tu poses beaucoup de questions, Maïa, alors qu'en réalité, tu ne veux pas connaître les réponses.

Je me tais. Elle a raison, moins j'en sais, mieux je me porte. Et pourtant ma curiosité envers cette avocate grandit à mesure que j'en apprends.

Tu faisais ce genre de choses avant de connaître Astrid?

Ça dépend de ce que tu entends par "ce genre de choses".

Des choses illégales.

Oh, oui. Mais c'est vrai que depuis que je connais Astrid, je m'implique beaucoup plus qu'avant. Et si tu veux savoir, non, elle ne m'a jamais poussé à faire quoi que ce soit.

▪︎▪︎▪︎

La musique qu'ils ont mis ne s'arrête pas et m'empêche de fermer l'œil. Je suis en train de devenir folle. J'ai perdue toute notion du temps à être constamment enfermée dans le sous-sol d'un bâtiment, dans le noir ou la lumière artificielle.

Les bruits de pas résonnent dans le couloir et je comprends que c'est reparti pour un tour.

La faible lueur des ampoules du couloir suffisent à me faire plisser les yeux. Antonio me tire par le bras et je n'ai plus de force pour me débattre. Je me laisse donc emmener dans la pièce sans résister.

Et alors? Tu as plus envie de me cracher à la gueule? Ton corps ne va pas tenir longtemps à ce rythme, tu préfères peut-être me dire où est Maïa?

Un sourire vainqueur s'affiche sur son visage.

Tu sais que je ne le ferais pas. Tu es désespéré et ça se voit.

Il ravale son sourire et me gifle, comme si ça changeait grand-chose.

Comme les lames n'ont pas eu l'effet que je voulais sur toi, j'ai prévu quelque chose de plus... Enfin, tu verras!

Ce qu'il apporte me fait terriblement peur. Il pose les électrodes sur moi et tient un boîtier dans sa main. La peur doit se lire sur mon visage parce qu'il jubile en déclenchant la machine. Le courant parcourt mon corps, mes muscles se crispent et j'ai l'impression que mon cœur s'arrête. Mais ce n’est rien en comparaison au souvenir douloureux que j’en ai. Je crie et l'électricité s'arrête enfin.

Non! Arrêtez, je vais tout vous dire!

Entre deux mauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant