Chapitre 21

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Astrid à commandé des pizzas et on regarde la télé tout en mangeant.

Ils ont arrêté de parler du meurtre qu'à commis Antonio, c'est plutôt bon signe si on n'a pas les flics sur le dos.

Oui, c'est sûr.

Astrid éteint la télévision et se retourne vers moi.

Ça va pas? Tu as l'air contrariée.

Toujours en fuyant son regard, j'essaye de paraître le plus convaincante possible.

Si, si, tout va bien.

Elle soupire et tire ma chaise vers la sienne. Son geste me surprend et nos corps se retrouvent collés l'un à l'autre.

Maïa, ne fait pas l'enfant et dis moi ce qu'il se passe. Tu crois que j'ai pas remarqué que tu te comportais bizarrement depuis que je t'ai retrouvé? Demande-t-elle d'une voix calme et bienveillante.

Je me demande où est passée la femme vêtue de noir qui m'a kidnappé pour me livrer à mon bourreau. Cette personne semble ne jamais avoir existé et n'être en réalité qu'une façade.

Elle reprend, sur un ton plus virulent, tout en se levant de sa chaise.

Il t'a fait du mal? C'est pour ça que tu ne veux rien me dire?

Non! Il ne m'a rien fait. S'il te plaît, calme toi. Lui dis-je en mettant ma main sur son avant-bras.

Elle se rassoit et la colère qui brûlait dans ses yeux s'éteint.

▪︎▪︎▪︎

M'imaginer que ce salop l'ai touchée me met en rogne, surtout que c'est de ma faute s'il a pu la retrouver. Ça n'arrivera plus et je vais m'en assurer. Hors de question que je la remette en danger.

Je ne l'avais pas remarqué, mais sa main est toujours posée sur mon bras. Elle ne me regarde plus, elle a rallumé la télé, et j'en profite pour la contempler. C'est fou comme elle est belle, la plupart des gens la trouveraient certainement ordinaire, mais il y a quelque chose chez elle qui la rend unique. Ses cheveux encore mouillés de sa douche sont attachés dans un chignon fait à la va vite, ce qui me permet d'avoir une vue dégagée sur sa peau hâlée. Elle a un joli nez épaté, de grands yeux verts foncés et des lèvres pulpeuses sur lesquelles je m'attarde un peu trop. Ses cheveux noirs de jais, naturellement bouclés, lui descendent habituellement jusqu'au milieu du dos.

Elle se retourne vers moi et retire délicatement sa main avec un sourire triste collé sur son visage. Je ne dis rien et me lève de la chaise pour m'asseoir sur le canapé, posé au milieu de la pièce, avec mon ordinateur.

▪︎▪︎▪︎

Je fais semblant de m'intéresser au programme télévisé, mais en réalité je ne fais que penser à la façon dont Astrid me regardait.
Après un moment, elle finit par se lever du canapé. Elle a retroussé les manches de sa chemise, ce qui laisse apparaître les tatouages qu'elle a sur les avant-bras. La seule fois où je l'ai vu sans manches, elle se vidait de son sang, alors je n'y ai pas vraiment prêté attention. Un tatouage sans signification s'étend sur son bras droit et remonte jusqu'en haut de son bras puisque je ne le vois pas en entier, et sur son bras gauche y est dessiné une boussole qui semble ne plus fonctionner.

Je voulais lui demander ce que cela signifiait, mais je me suis dit que c'était certainement une mauvaise idée et que ça allait la braquer.

Elle marche jusque dans la cuisine de notre chambre d'hôtel, qui ressemble plutôt à un mini-appartement. Elle revient avec deux verres et une bouteille d'alcool.

D'ordinaire je ne suis pas fan des boissons alcoolisées, mais je pense qu'après ces derniers jours éprouvants, on a le droit à un petit remontant.

Elle nous sert un fond de whisky dans les verres et s'assoit sur la chaise restée à côté de moi.

Entre deux mauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant