Toutes les têtes se retournent vers moi. Je suis prise au piège, retour à la case prison. Le juge ordonne le silence et un officier de police m’escorte dans une autre salle, sous le regard terrifié de Gwen, et celui désolé de Maïa.
Vous faites l’objet de plusieurs accusations au cours de cette enquête, comprenez que nous devons éclaircir la situation.
Bien entendu.
Je cherche un moyen de passer entre les mailles du filet mais me ravise. Si je m’en sort, Maïa ne s’en sortira pas forcément. Je me suis promis de la protéger, alors je le ferai.
Je vous dirai tout ce que vous voulez savoir, mais je veux avoir la certitude que Maïa n’ira pas en prison et qu’Antonio aura une peine au moins aussi longue que la mienne. Je reprends, avant même qu’il ait eu le temps de me demander quoi que ce soit.
Il paraît hésitant et appelle son supérieur. Ce dernier entame la procédure habituelle, me demande si je veux un avocat, ce que je refuse, mon identité, où je donne le nom que j’ai le plus utilisé ces dernières années et plusieurs autres formalités.
Nous devons prendre vos empreintes digitales pour vous référencer dans le dossier comme le veut la procédure…
Je n’écoute pas la suite, parce que je sais qu’ils ont déjà pris mes empreintes il y a une dizaine d’années, quand je me suis faite arrêter. Ça veut donc dire qu’ils m’ont retrouvé.
Je pose ma main tremblante sur le scanner. Celui qui m’a escorté ici repart avec ma véritable identité entre les mains. Dès qu’ils l’auront ajouté à mon profil, je ne pourrai plus me cacher derrière le mensonge.
Comment pouvez vous être sûre que les informations que vous détenez nous intéressent au point de libérer une potentielle meurtrière.
Parce qu’elle n’est pas une meurtrière, et qu’avec ce que je vous dirais, vous connaîtrez tous les criminels d’Aquitaine. Réseaux d’informations, trafic de drogues, d’armes, tueurs à gages, espions, meurtriers en cavale, tout. Vous pourrez tout savoir, en échange de ce que je vous ai demandé.
Il semble être sur le point d’accepter quand son collègue fait irruption dans la pièce.
Monsieur, c’est urgent! Dit-il en invitant son supérieur à le suivre.
Il me lance un dernier coup d'œil avant de refermer la porte à clé derrière lui. En me retrouvant à nouveau seule, je comprends que je ne vais pas avoir de traitement de faveur. J’espère juste que Maïa s’en sortira et qu’Antonio pourrira en prison.
Astrid Blake, vous êtes en état d’arrestation pour votre évasion de prison! Lance le policier revenu dans la pièce, en pointant son pistolet sur moi.
L’autre me passe les menottes et me conduit dans une véritable salle d'interrogatoire.
L’offre tient toujours? Je demande à l’intention du chef.
Il garde un air grave en signalant son collègue d’un coup d'œil. J’ai compris, on ne parle pas des arrangements devant les bleus.
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Non… non! Gwen fait quelque chose je t’en supplie! L'implorais-je.
Maïa, je ne peux rien faire si elle ne demande pas un avocat, et, honnêtement, je ne pense pas qu'elle va le faire.
Alors c'est a mon tour de l'aider!
Je me lève de la place à côté de Gwen et vais me poster devant le bureau du juge. Gwen me rattrape et essaye de me tirer par le bras, mais je me dégage.
Maïa, fais pas ça.
As l'aurait fait et tu le sais.
Oui mais toi tu n'es pas Astrid ! Reviens t'asseoir, on suit le plan.
Je secoue la tête et continue mon chemin. Le juge qui était occupé sur son portable relève la tête en nous voyant.
C'est pour quoi?
Pour plaider coupable.
Non! Elle ne plaide pas coupable! Réplique mon avocate.
Ce n'est pas à vous de décider madame.
Je plaide coupable à la condition que vous ne reteniez aucune charge contre Astrid.
La jeune femme qu'a accusé Antonio Vales?
Oui.
Gwen essaye toujours de m'empêcher de plaider coupable, mais le juge sort un document.
Signez ça et je vais voir ce que je peux faire pour votre amie.
Avant que je n'attrape la feuille, Gwenaelle la récupère.
Maïa, il faut qu'on parle sérieusement.
Sur ce, elle me conduit dans un coin isolé du tribunal et commence à me faire la morale.
Tu veux vraiment passer ta vie en prison? As t'a offert une seconde chance alors profites en!
Oui, mais elle, elle n'a pas vraiment eu droit à de seconde chance. C'est pas juste!
Elle m'attrape par les épaules, son regard est furieux et inquiet à la fois.
Écoute-moi bien. Astrid sait ce qu'elle fait. Elle a choisi cette vie-là, tout comme je l'ai fait. Pas toi. Toi on te l'a imposé. Alors, s'il te plaît, ne fait rien d'idiot. Je ferais sortir Astrid de prison, j'allègerais sa peine au maximum, comme je l'ai déjà fait. Je te demande d'être patiente. C'est tout.
Je l'aime, Gwen.
Je sais.
Elle me prend dans ses bras et des larmes s'échappent de mes yeux.
Merci d'être là… et… excuse moi…
T'excuser de qu…
J'ai attaché sa main au pied de la table avec une paire de menottes qui traînaient sur ladite table. Le temps que je finisse ma phrase j'étais déjà partie avec le document. Je l'entends me crier de ne pas le faire, mais c'est mon cœur qui réfléchit et plus mon cerveau.
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Assise sur une chaise en métal froid, menottée à la table au cas où une envie de meurtre me prendrait, j'attends que les officiers daignent revenir dans la salle d'interrogatoire ou j'attends déjà depuis plus d'une heure.
L’officier à qui j’ai fait la proposition entre dans ma cellule provisoire.Il n’y a personne derrière la vitre et j’ai coupé les caméras, on peut discuter de votre offre maintenant.
Un poids se retire de mon cœur, savoir que Maïa sera en sécurité me rassure et m’aide à reprendre de la contenance.
Je passe l’heure qui suit à avouer mes crimes et à vendre d’autres criminels à cet officier.
Je passe un coup de fil au juge et votre amie sera acquittée de toutes les charges qui pèsent sur elle. Par contre, vous risquez de prendre perpétuité, et ça sera pas simple de se faire des amis en prison quand on balance des collègues.
C’est pas grave.
Eh bah, elle doit être vraiment spéciale pour revenir te jeter dans les mailles de la police après t’en être aussi bien sortie.
Elle l’est.
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Entre deux maux
Gizem / GerilimJ'aurais jamais dû accepter de la retrouver, ça m'aurait évité un tas d'emmerdes. Pourtant, sans ça, ma vie serait restée profondément pathétique. Pourtant, si je l'avais abandonnée, je ne me le serais jamais pardonné. ▪︎▪︎▪︎ Si je n'étais pas tom...