Chapitre 17

145 8 0
                                    

Ça faisait longtemps Astrid. J'espère que tu ne m'as pas oublié. Lâche-t-il d'un ton langoureux.

Toi c'est sûr que tu dois te souvenir de moi dès que tu te regardes dans le miroir. Lui rappelais-je.

Il grimace et son poing vient s'abattre sur mon visage.

Espèce de petite garce! J'en aurais mis du temps à te retrouver. Mais ne t'inquiète pas, Gwenaelle et toi auraient une place d'honneur dans ma collection. A moins que tu préfères une place à côté de ta sœur?

A ces mots, je le repousse violemment sur le côté. Il se retrouve contre le mur de l'étroit couloir. Il se relève et en un rien de temps, il est à nouveau sur moi. Il essaye de me frapper mais je l'en empêche.

Je te promets que tu vas souffrir si tu parles encore d'elle!

J'arrive à récupérer mon pistolet et lui donne un coup de crosse sur la tête. Il ne bronche quasiment pas et essaye de me prendre l'arme. Un coup de feu part et résonne dans tout le couloir. L'arme finit par être envoyée trop loin pour qu'un de nous deux la récupère. Il se relève et j'en profite pour m'extirper de dessous son poids. Il doit faire au moins deux fois mon gabarit et la cicatrice que je lui ai faite et qui recouvre une grande partie du côté droit de son visage le rend encore plus menaçant. Sa barbe et ses cheveux mal peignés le font ressembler à un véritable psychopathe. Mais après tout, c'est ce qu'il est.

▪︎▪︎▪︎

Antonio m'enlève les menottes et le bâillon. Il me regarde longuement dans les yeux et je détourne le regard, certainement par habitude.

Ma jolie meurtrière, comme tu m'as manqué! J'ai fais des pieds et des mains pour te retrouver tu sais? Je m'en veux que tu ai du passer autant de temps avec cette folle. Mais c'est fini maintenant. On peut rentrer à la maison. Et ne t'en fait pas, je ne te tiens pas rigueur pour le fait que tu ne sois pas allée te dénoncer. Astrid fera une coupable idéale, et quand le Collectionneur en aura fini avec elle, elle ne pourra plus démentir! C'est pas génial ça?

Il continue son monologue mais je ne l'écoute plus. Un tas d'émotions se battent en moi, et je ne sais pas comment gérer ça. Antonio m'assois dans la voiture et monte du côté conducteur. Quand il démarre, un coup de feu retentit. Sans que je puisse me contrôler, je me met à pleurer en imaginant Astrid allongée sur le sol recouvert d'une flaque de sang. Il ne le remarque pas et nous conduit chez lui.

▪︎▪︎▪︎

Il se jette sur le pistolet un peu plus loin et le braque vers moi. Mon sang ne fait qu'un tour, j'attrape mon poignard et lui lance dessus. Il atterrit dans sa jambe et il tire au même moment. La balle frôle mon visage et me laisse une jolie marque sur la joue. Je n'ai pas le temps de me remettre de mes émotions, je dois agir vite. Je profite de l'effet de surprise pour lui foncer dessus. Il bascule en arrière, je récupère encore une fois mon arme et l'étrangle. Il se débat, essaye de me donner des coups de pieds et de retirer mes mains avec les siennes, mais la rage qui bouillonne en moi décuple ma force. Il finit par s'arrêter de bouger. Je n'en retire pas la satisfaction que j'aurais voulu, et la douleur qu'il m'a infligé est toujours présente, voire plus forte encore.

Je récupère le poignard planté dans sa jambe et court chercher Gwen. Je défonce quelques portes avant de tomber sur la bonne. Elle est assise dans un coin de la pièce, mains et pieds liés, un foulard pour l'empêcher d'appeler à l'aide et un autre pour qu'elle ne sache pas où elle est. Elle se met a trembler quand j'ouvre la porte et je m'empresse d'aller la détacher.

Gwen, c'est moi. T'en fait pas c'est terminé.

Elle me prend dans ses bras et se met à pleurer.

J'ai eu tellement peur As, j'ai cru que c'était fini pour moi quand je l'ai vu.

Elle resserre son étreinte et je sens une douleur se propager depuis mon épaule dans tout mon bras. Ma blessure doit s'être rouverte.

On doit partir maintenant, tu peux marcher?

Elle se lève maladroitement et je l'aide à tenir debout. On avance dans le couloir et quand elle aperçoit le corps du Collectionneur inerte, elle me regarde avec compassion.

Je suis désolée que tu ai dû t'occuper de lui seule, encore une fois.

C'est pas grave. Va jusqu'à la voiture, je te rejoins.

Elle s'en va et j'attends qu'elle soit assez loin pour m'approcher du cadavre. Je lui fais les poches et récupère ses clés. Avec un briquet, je mets le feu à son corps, pas que ça m'amuse, mais c'est surtout le moyen le plus efficace d'effacer les traces de mon ADN. Je rejoins Gwen au petit trot.

Conduis moi chez Kit, il faut qu'il me recouse l'épaule.

Elle prend la place du chauffeur et se dirige vers la maison d'un médecin retiré de ses fonctions pour plusieurs manquements professionnelles.

Sur le trajet, j'imagine Maïa se faire frapper par cet enfoiré, et je regrette de l'avoir sacrifiée.

Entre deux mauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant