Chapitre 16

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Trouver l'adresse de cette enflure n'a pas été compliqué, alors je roule à toute vitesse jusqu'à chez lui, où j'espère trouver des indices sur l'endroit où Gwen est enfermée.

Il habite une jolie maison dans un quartier plutôt chic. Mais pas le temps de faire le tour du propriétaire. Je crochète la serrure sans trop de difficulté et me dépêche de rentrer.

Je retrouve plusieurs factures, des numéros de téléphone griffonnés à la va vite sur le coin d'une feuille, plusieurs photos d'immeubles et de rues, je reconnais d'ailleurs le mien et celui de Gwen, et d'autres choses sans grande importance. Je peste et donne un coup de pied dans son bureau. A ce même moment, son téléphone fixe sonne. Je laisse sonner et la messagerie vocale s'enclenche.

Astrid, je sais que tu es chez moi. Décroche ce téléphone qu'on puisse parler tous les deux. Résonne la voix prétentieuse d'Antonio.

Je décroche.

Ah, bonjour Astrid. Ça fait un moment. C'est dommage que tu m'ai pas rapporté Maïa immédiatement. Ça aurait pu éviter beaucoup de dégâts. Mais quoi qu'il en soit, tu as fait ton choix, un très mauvais choix si je peux me permettre, mais ton choix quand même. Comme tu as certainement pu le constater, j'ai engagé un de tes anciens amis. Il m'a aidé à capturer la rouquine. Mais ne t'inquiète pas, c'est pas elle que je veux garder.

Qu'est-ce que tu veux? Je réponds d'un ton sec.

C'est simple, tu as ce qui m'appartient, et j'ai ton amie. On fait un échange. Je te donnerai l'adresse d'ici ce soir. Et si tu fais des problèmes, tu sais qu'on s'en prendra à la rouquine, alors réfléchis bien.

Comment je sais que que tu ment pas et que tu détiens bien Gwen?

Je me doutais que tu allais demander une preuve. D'ailleurs, je suppose que l'homme que j'ai envoyé chez elle est mort, sinon il serait revenu avec Maïa depuis un bout de temps. Tu regarderas dans sa boîte aux lettres. Il y a la preuve que j'ai bien ta copine.

Je raccroche et sort en vitesse. Je fais le chemin inverse et retourne dans le hall de l'immeuble de Gwenaelle. Je tire tellement fort sur la porte de la boîte aux lettres qu'elle reste dans mes mains. Je la lâche et le bruit résonne dans tout le hall. Je récupère l'enveloppe et remonte jusqu'à son appartement.

▪︎▪︎▪︎

Je sursaute quand Astrid rentre. Elle regarde l'emplacement, maintenant vide, où sa victime gisait quelques heures plus tôt. Elle n'y prête pas vraiment attention, trop concentrée sur ce qu'elle tient. Une enveloppe. Elle se dirige jusqu'à la table dans la cuisine et s'assoit sur une chaise. Elle prend une profonde inspiration et ouvre l'enveloppe. Son expression se fige entre le soulagement et la peur. Elle tient dans ses mains une mèche de cheveux roux, dessinant une jolie courbe enroulée. Sans aucun doute, ce sont les cheveux de Gwen. Ma gorge se noue, si Gwen est en danger, c'est de ma faute.

Astrid reste immobile un moment, puis se lève lentement, comme si elle cherchait son prochain geste. Son regard se tourne vers moi et ce que j'y lis me donne la chair de poule. Elle a le regard rempli de haine, et en même temps, de douleur.

Je cours vers la porte d'entrée pour m'enfuir, mais c'est trop tard. En deux grandes enjambées, elle m'a rattrapée. Elle met sa main devant ma bouche pour m'empêcher de crier, son autre bras me serre par la taille et me tire en arrière.

Je suis désolée. Murmure-t-elle.

Elle récupère les menottes qu'elle gardait dans son sac et me fait un bâillon improvisé. Cette fois-ci, je n'aurais pas de seconde chance.

Après avoir attendu plusieurs heures dans l'appartement de Gwenaelle, le téléphone sonne. Elle ne dit rien, elle raccroche et elle me fait monter à l'arrière de sa voiture. Elle conduit brusquement et prend les virages bien trop vite. On finit par s'arrêter devant une usine désaffectée. Deux autres voitures sont déjà garées devant. Elle me tient fermement le bras et m'oblige à avancer, pointant son pistolet dans mon dos.

▪︎▪︎▪︎

Où est Gwen? Je demande ne la voyant pas aux côtés d'Antonio et de son garde du corps.

D'abord je veux Maïa. Dit-il, toujours avec ce sourire pervers.

Maïa est terrorisée, elle gémit et sanglote. Mais je n'ai pas le choix, si je veux sauver Gwen, je dois la sacrifier.

Il est où le Collectionneur? Je reprends.

Oh! Il s'occupe de la rouquine. Maintenant donne moi Maïa si tu veux revoir ta copine.

Je relâche son bras et la pousse légèrement pour lui indiquer d'avancer, le canon de mon arme toujours collé à son dos. Elle fait quelques pas à contre-cœur et le sbire d'Antonio vient la récupérer.

Où est-elle?

Il désigne une porte au fond du bâtiment. Je me précipite là-bas et avant que j'ai eu le temps de réaliser l'énorme connerie que je venais de faire, quelqu'un me plaque au sol. C'est lui, c'est le Collectionneur. 

Entre deux mauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant