Chapitre 47

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Alors qu'elle récupère le téléphone, je comprends qu'il n'y a plus d'issue possible.

Donc, je disais, si tu ne fais pas absolument tout ce que je te demande, c'est ta copine brune qui en paiera le prix, compris?

Je hoche la tête avec résignation. Avant Maïa, je n'avais quasiment aucun point faible, mais maintenant qu'elle fait partie de ma vie, j'ai tout à perdre. Ma mère a toujours su comment frapper fort.

Tu sais, elle va bien se rendre compte que j'ai disparu. Tu ne vas pas pouvoir me garder indéfiniment.

Alors j'espère pour elle qu'elle ne va pas venir se jeter dans la gueule du loup, sinon je ne peux rien te promettre. Répond-elle, un sourire en coin.

T'as pas le droit! Criais-je en me lançant sur elle.

Elle tire et la détonation résonne un moment dans l'entrepôt vide. Je me stoppe à mi-chemin, me souvenant tout a coup de la raison qui m'a poussé à conduire jusqu'ici: le canon de son arme pointé sur moi.

Astrid, ne fait pas l'enfant. De toute manière, tu ne me seras pas d'une grande aide longtemps.

Ses mots me font froid dans le dos d'autant plus qu'ils sont prononcés par la personne qui m'a mise au monde.

Elle me refait monter en voiture et m'incite à conduire en continuant de me viser avec son arme. On prend des chemins de campagne et je me rends compte qu'on se dirige vers Bordeaux.

Tu peux au moins me dire dans quoi tu m'embarque. Demandais-je alors qu'on se trouve en périphérie de la ville.

Je dois de l'argent à quelqu'un, alors tu vas m'aider.

C'est-à-dire?

Je crains de savoir ce qu'elle sous entends et je sais d'avance qu'aucune des réponses qu'elle peut me donner va me rassurer.

Tu vas l'éliminer bien sûr!

Pourquoi tu ne le fais pas toi-même! Tu n'as aucun scrupule à menacer ta fille avec un flingue, alors pourquoi pas un autre?

Parce que je n'ai pas peur de toi, alors que si je me loupe, je n'ose pas imaginer ce qu'il pourrait me faire, et si j'y arrive, j'aurais dû subir les représailles de son équipe.

Putain mais dans quoi je suis encore tombée?

Elle me dit de me garer sur le parking d'un supermarché, là, on monte à l'arrière d'un 4x4 aux vitres teintées. Il joue avec les grands celui-là. Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi un des sbires de la personne que je suis sensée "éliminer" nous emmène tout droit à lui. Mais comme j'ai toujours une arme braquée sur moi, je ne pose aucune question.

Le chauffeur nous dépose devant une très grande maison. On sonne et on nous ouvre presque immédiatement. L'atmosphère est étouffante et je sens que ma mère ne m'as pas tout dit.

Soudain, un homme dans sa cinquantaine nous rejoint dans l'immense salon. Il examine ma mère, puis moi. Il sourit d'un air mauvais avant de se concentrer sur ma mère.

Je pensais que tu n'allais jamais revenir, Ingrid. Mais je vois que tu es là, et avec la marchandise, comme promis.

La marchandise ? Moi? J'aime pas du tout ça.

Il reprend.

Mais tu sais que je les préfères jeunes.

▪︎▪︎▪︎

Plus je m'approche d'elle, plus le point sur le GPS qui la représente s'éloigne. Je souffle d'agacement alors que j'enfonce un peu plus mon pied sur l'accélérateur.

Entre deux mauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant