Chapitre 19

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Mon ordinateur émet une sonnerie et je me jette presque dessus.

Putain de merde! Je sais où ils sont allés!

Je bondit presque, heureuse de cette petite victoire.

Alors? Ils sont où?

José a réussi à retracer la route de leur voiture grâce aux caméras de surveillance, ils se sont arrêtés dans un bar qui organise un bal masqué ce soir. C'est ma chance. Surtout si Antonio me croit morte.

Parfait, je viens avec toi!

Hors de question Gwen! Je lui dis sur un ton autoritaire. J'ai déjà failli te perdre! J'aurais plus personne.

As, ce n'est pas à toi de me protéger. Je suis une grande fille tu sais. On dirait Nadia. Soupire-t-elle.

Non Gwen, je suis désolée mais non. Tu sais que j'ai l'habitude de travailler en solo et te savoir en sécurité me facilitera la tâche.

Elle m'en veut mais ne proteste pas plus.

▪︎▪︎▪︎

On vient de rentrer dans le bar et Antonio m'a laissé pour aller chercher un verre. La salle est plutôt animée, tout le monde discute avec tout le monde, certains rigolent tandis que d'autres se draguent. Caché derrière un masque, tout est plus simple. Après plusieurs heures et déjà quelques grammes d'alcool dans le sang, je la vois entrer. Parmis tous les autres invités, elle pourrait passer inaperçue, mais je reconnais Astrid immédiatement. Elle est bien habillée, elle porte une chemise blanche, un pantalon noir tenu par des bretelles et des talons qui la rendent encore plus imposante. Ses cheveux lâchés ondulent gentiment jusqu'à ses épaules. Je détourne le regard, m'apercevant que je la regarde déjà depuis trop longtemps.

Du coin de l'œil, je continue tout de même de la suivre du regard. Est-ce qu'elle est venue pour moi? Comment aurait-elle su qu'on serait là? Je n'ai pas le temps de me poser plus de questions que nos regards se croisent. Elle esquisse un léger sourire et mes joues s'empourprent. Elle avance d'un pas assuré vers moi mais tourne à gauche au dernier moment. Je ne comprends pas pourquoi jusqu'à ce que je sente une main dans le bas de mon dos.

J'ai trouvé une cible, t'en penses quoi? Chuchote-t-il à mon oreille en désignant un homme d'une soixantaine d'années, plus peut-être, difficile à dire avec les masques.

Oh on s'amuse tellement, on peut attendre encore un peu? Je demande avec la voix la plus niaise possible.

Il paraît agacé, mais je dois gagner du temps pour qu'Astrid nous sorte de là.

▪︎▪︎▪︎

Quand Antonio s'éloigne enfin d'elle, je m'avance jusqu'à Maïa. Elle n'a pas l'air de m'en vouloir de l'avoir lâchement jeté en pâture, au contraire, elle semble ravie de me voir.

Aux toilettes, dans cinq minutes. Je lui dis en passant à côté d'elle.

Je continue mon chemin jusqu'à un local de stockage juste à côté. Quand j'ai fais un tour de repérage, j'ai remarqué qu'il y avait une entrée pour les employés, et donc par conséquent une sortie pour nous.

J'attends derrière la porte depuis cinq minutes et quand j'entends le bruit de ses talons, j'ouvre la porte, l'attrape par le bras et l'attire à l'intérieur. J'ai dû être un peu brusque parce qu'elle met sa main libre devant son visage pour se protéger d'un éventuel coup.

C'est moi Maïa, t'inquiète pas. Essayais-je de la rassurer.

Je retire mon masque et elle fait de même. Ses doigts se posent sur ma nouvelle cicatrice laissée par la balle qu'a tiré le Collectionneur quelques heures plus tôt. Je mets ma main sur la sienne et je plonge mon regard dans ses yeux verts qui semblent briller à nouveau.

Entre deux mauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant