Chapitre 20

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Les yeux dans les yeux, on se contemple un moment. Mon regard glisse sur ses lèvres et je me penche vers elle pour l'embrasser mais Astrid se recule sans crier gare et je me retrouve comme une idiote plantée au milieu de la pièce. 

On doit y aller, on n'a pas de temps à perdre. Dit-elle en donnant un coup de pied dans la porte qui nous sépare de l'extérieur pour en faire sauter le verrou. 

Je la suis tout en me disant que c'était bête de penser qu'il y avait quelque chose entre nous. Elle aurait fait ça pour n'importe qui. Et puis, elle n'a pas hésité à me mettre en danger pour sauver Gwen. Mon cœur se serre et je remarque qu'on a arrêté de marcher. 

Et oh, tu m'écoutes? Je t'ai dit de monter dans la voiture. 

Désolé. 

Je m'assois côté passager et elle fait vrombir le moteur. 

Écoute, je devais sauver Gwen. Je suis désolée de t'avoir fait du mal, mais c'est la seule personne qui me reste et... Bref, dans tous les cas, je me suis rendue compte que c'était bête. Si je pouvais faire différemment, je le ferais. Mais c'est trop tard. Alors je m'excuse, encore une fois. 

Je n'ose pas la regarder. 

C'est pas grave. 

Elle met sa main sous mon menton et tourne ma tête vers elle. Encore une fois, son regard me trouble. 

Si c'est grave Maïa! Pourquoi est-ce que tu ne m'en veux pas? Je ne te comprends pas, tu n'as pas le droit de te traiter comme ça. Sa voix s'adoucit avant de reprendre. Si tu ne te respectes pas, personne ne le fera. 

▪︎▪︎▪︎ 

Elle ne répond pas, enfin pas avec des mots de tout cas. Elle me gifle et je suis plutôt étonné qu'elle ai eu le cran de faire ça. Puis je hausse les épaules et lui sourit. 

Tu vois, je préfère ça. 

Je démarre et du coin de l'œil je la vois rougir. Elle est mignonne comme ça. Je me chasse cette pensée de la tête et roule hors de la ville. Après quelques dizaines de minutes, j'arrête la voiture devant un hôtel. Je récupère mon sac à dos dans le coffre de ma voiture et vais à la réception pour demander une chambre. Maïa me suit de près et on monte jusqu'à notre habitation temporaire. Dedans, je verrouille la porte par précaution et appelle Gwen depuis le téléphone de la chambre. 

Salut, ne t'inquiète pas, tout va bien. J'ai réussi à retrouver Maïa, elle est avec moi. 

Où êtes-vous? Je vous rejoins! 

Non Gwen! C'est dangereux. Je veux que tu restes à l'écart. 

Bon, t'as de la chance que j'avais prévu d'aller voir mon frère à Paris. Mais tu sais, le moindre souci et je viens vous chercher! 

T'en fais pas, vas profiter de tes vacances bien méritées. 

Je raccroche et me tourne vers Maïa. 

Bon, tu veux aller vivre où? Tu veux peut-être te rapprocher de ta famille ou tes amis, à moins que tu préfères rester à distance pour ne pas les mettre en danger? Choisis un endroit, en France ou ailleurs, et je te trouve le moyen d'y être en sécurité. 

J'ai perdu contact avec ma famille et mes amis en partie à cause d'Antonio. Je veux pas me reprocher d'eux, c'est trop tard pour ça. Mais... je veux rester ici. Je veux pas partir à cause de lui! 

Elle semble perdue et désespérée. Elle me fait de la peine. J'aimerais l'aider, faire quelque chose de mieux pour elle, mais je ne vois pas comment. 

Entre deux mauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant