Chapitre 26

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Ça faisait longtemps que je n'avais pas eu mal comme ça. Une douleur qui n'est pas physique mais qui nous détruit à petit feu. Malheureusement je sais qu'avec la vie que j'ai, j'ai plus d'ennemis que d'alliés. Et c'est pour ça que je ne dois plus la mettre en danger.

Je suis rentrée à mon appartement, le cœur lourd et la tête pleine de pensées. C'en est trop pour aujourd'hui, je pars me coucher, espérant que la nuit me fasse oublier. Mais le sommeil n'arrive pas à m'emporter.

Je ressort et prends les clés de ma voiture. Je roule à toute allure vers une destination que je n'ai pas encore choisie. Je mets la musique à fond et roule bien trop vite pour ces routes sinueuses, mais ça n'a pas d'importance, c'est la seule chose qui me calme.

Je me met à chanter en même temps que la musique joue en arrière plan. Je ne faisais plus trop attention à la route et je dois freiner brusquement pour ne pas rentrer dans une voiture qui est arrêtée au milieu du chemin. J'évite l'accident de peu et mon cœur se met à tambouriner dans ma poitrine à cause de l'adrénaline. Trois personnes sortent de la voiture, tous cagoulés. Je pense d'abord que ce sont juste des voleurs et que je vais vite me débarrasser d'eux, mais l'un d'eux a une montre de luxe au poignet, la même que portait Antonio quand il est venue me voir pour la première fois.

Cette fois-ci, mon cœur accélère à cause de la peur et mon corps réagis avant mon cerveau. J'enclenche une marche arrière mais me retrouve coincée par une autre voiture.

Quelle conne, j'ai laissé mon flingue chez moi! J'attrape un couteau dans ma boîte à gants, prête à faire ce qu'il faut pour me défendre.

Fait chier!

Ils s'approchent, pistolet prêt à tirer. Je sors de la voiture, les mains en l'air avec le couteau dans la manche.

Capturez là! Lance Antonio à ses hommes de main.

Deux d'entre eux s'approchent de moi et j'en profite pour passer à l'action. Je dégaine mon arme de fortune et tranche la gorge du premier, qui tombe au sol. Le deuxième n'a pas eu le temps de réagir que je le prends en otage.

Il reste seulement Antonio et les deux personnes qui sont arrivés dans l'autre voiture.

Vous tirez et il crève!

Antonio tire, sans broncher, sur son camarade. Je le laisse tomber à terre, comprenant que c'en est fini de moi.

▪︎▪︎▪︎

Ma tête me tourne et je vomis sur le côté de la route. Je n'arrive pas à m'enlever l'image des cadavres que le chauffeur du bateau a jeté dans l'océan. Un couple passe à côté de moi, pensant sûrement que j'ai dû trop boire.

J'ai fait du stop jusqu'à Bordeaux et j'espère retrouver Astrid. A vrai dire, je ne sais pas où la chercher et je me suis dit qu'aller chez elle serait un bon point de départ.

Je toque à la porte de son appartement, mais personne ne répond. Je vais donc voir chez Gwenaelle, qui elle, est sûrement encore à Paris. La même chose, je sonne mais aucune réponse. Je commence à me lamenter sur mon sort quand j'ai l'idée d'aller voir dans la cabane en bord de plage.

Après d'interminables heures de marche, je me rends compte que là aussi, c'est une fausse piste. Elle est dans le même état que lorsqu'on l'a laissée.

Je ne vois pas comment je pourrais retrouver Astrid, surtout si elle cherche à m'éviter, c'est son métier de disparaître des radars.

▪︎▪︎▪︎

Il tire au sol, juste à côté de moi. Il enlève sa cagoule et me regarde ensuite avec un air fourbe.

Comme on se retrouve! Tu sais, c'était pas malin d'enlever Maïa une nouvelle fois. Tu aurais dû me la laisser. Ça aurait évité toutes ces histoires! Mais bon, je vois que tu es bornée, alors employons la manière forte.

Il fait un signe de tête à un de ses gardes qui m'oblige à me mettre à genoux.

Tu auras fait beaucoup pour elle... dommage que ça n'ait servi à rien.

Un de ses sbires me met un sac sur la tête pendant que l'autre attache mes mains avec de la corde. Il me pousse ensuite dans ce que je pense être le coffre d'une voiture.

Ils roulent longtemps. Et, une fois la voiture arrêtée et le coffre ouvert, la lumière tamisée du petit matin filtre au travers du sac qui m'ôte la vue.

Je mentirais si je disais que je n'avais pas peur, au contraire, je suis terrifiée. La peur me tord le ventre. Il faut simplement pas que je leur montre, mais ça, je sais faire. J'ai l'habitude.

Quelqu'un me fait sortir et me force à avancer. On doit certainement rentrer dans un bâtiment puisque la lumière ne traverse plus le sac. On emprunte des escaliers qui descendent, des couloirs qui n'en finissent pas et des tournants tantôt à gauche, tantôt à droite. Je suis totalement déboussolée. Ils finissent par me jeter dans une pièce qu'ils ferment à clé.

J'essaye d'enlever ce masque, mais avec les mains ligotées dans le dos, c'est peine perdue. Après de longues heures d'attente dans le noir, la porte s'ouvre et on retire le sac sur ma tête.

Maintenant que tout est prêt, on va pouvoir s'amuser. Dit Antonio sur un ton sadique.

Entre deux mauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant