Chapitre 12 : Affaires De Familles

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-C'était qui ?
-Une amie de mes parents. Elle m'a déjà aidée avant. Elle a dit qu'elle avait des choses à me dire à propos de Trevor. On devrait aller la voir.
Démétri ne répondit pas tout de suite, ce que Lili trouva bizarre. Elle se tourna donc vers lui :
-Tu n'es pas d'accord ?
Démétri s'approcha de nouveau de lui et reposa sa main sur sa joue.
-Le symbole en bas du blason, tu ne le reconnais pas ?
Lili le regarda encore et répondit :
-Non. Je ne vois pas. Violet pourra peut-être nous aider.
Démétri répondit alors d'une voix plus douce :
-C'est ce que j'essaie de te dire. C'est le symbole des sorcières. Et je suis pratiquement sûre que les grandes familles sont au courant du projet de Trevor. Elles ne nous portent pas dans leur cœur.
Lili le regarda et Démétri se dit qu'il avait peut-être trop direct :
-Non. Ce n'est pas possible. Les temps ont changé. Mes parents, par exemple, ils ont fait un pacte avec vous, et ils n'auraient jamais laissé des vampires se faire torturer.
La jeune femme se détourna de lui et passa une main gelée sur son front chaud pour se rafraîchir. Elle ne croyait pas à ce que disait Démétri car pour elle, c'était impossible de traiter quelqu'un comme l'avait fait Trevor, même si on le détestait. En plus, c'était contre les valeurs originelles des sorcières.
-Peut-être pas tes parents, mais quelqu'un d'autre. Violet. Ils n'ont pas pu louper ces histoires.
-C'est impossible que Violet...
-Et pourquoi ? La coupa Démétri, qui perdait patience.
-Parce que quand on était ensembles, ni Violet ni ma mère n'ont objecté. Elles étaient heureuses pour moi, pour nous. Donc, non, elles n'auraient pas pu être derrière un complot qui aurait pu nuire à ce bonheur.
Démétri avait perdu ses mots et il ne savait pas quoi répondre. Cette passion, cette colère qu'il sentait en elle l'effrayait. Parce que c'était de la même teneur que ce qu'il ressentait lui. C'était aussi brûlant que la colère qu'il ressentait envers elle car elle le rendait faible et plus humain. Il était aussi en colère parce qu'il savait qu'à tout moment, il pouvait retomber dans ce précipice de passion et redevenir faible. Il avait failli d'ailleurs. Mais il ne devait pas tomber.
-J'espère que tu as raison, sinon, tes amis risquent d'avoir de gros problèmes. Et crois moi, je n'empêcherais personne de les résoudre.
Lili recula légèrement quand elle croisa le regard froid du vampire qui faisait luire ses pupilles rouges, ce qui n'empêcha pas Démétri de se rapprocher à nouveau et de murmurer :
-Parce que j'ai du mal à croire que toute ta joyeuse famille était heureuse de notre relation. Je suis sûr que j'ai raison. Je mettrais ma main à couper qu'ils ont fait une fête quand ils ont appris que j'avais perdu la mémoire.
La caresse du murmure de Démétri contre l'oreille de Lili faisait battre son cœur à tout rompre.
-Ils seront heureux d'apprendre que je t'ai laissé partir, pas vrai ? Ses lèvres effleurèrent le lobe de son oreille et Lili eut un déclic. Démétri l'avait dit lui-même. Elle n'était plus avec lui maintenant.
-Arrête. S'il te plaît, arrête. Soupira la sorcière.
-Quoi ?
-De jouer le chaud et le froid avec moi.
C'était complètement hors sujet et en même temps qu'elle lui demande ça. Il agissait comme il l'avait déjà fait avec d'autres femmes, mais celle-ci l'avait aimé ou l'aimait. Il jouait avec ses sentiments et ce n'était pas digne de lui.
-J'ai besoin de quelque chose de stable. Je ne peux pas continuer à agir comme tout à l'heure. Je ne peux pas continuer à jouer. J'ai besoin de guérir et d'évoluer. Alors, s'il te plaît, je t'en supplie, dis moi clairement ce que tu veux.

Oh mon dieu, elle le suppliait. Démétri aurait pu avoir tout ce qu'il voulait mais il était un homme honorable. Il voulait qu'elle soit heureuse et pour lui, il fallait absolument qu'elle s'éloigne de lui.
-Je veux que tu sois heureuse. Mais je crois que ce n'est pas avec moi que tu le seras. Je pense qu'on doit s'éloigner et rester simplement des amis. Plus d'ambiguïté et de rapprochement. Laissons nos cœurs nous guider sur d'autres chemins plus favorables, même s'ils nous éloignent.
Lili avait quelques larmes sur la joue, qu'elle essuya rapidement et répondit :
-Merci. Ça me fait du bien d'entendre ça. Je sais où j'en suis, maintenant.
-De rien, répondit doucement Démétri, qui avait l'impression que sa langue était en acier et venait de couper quelque chose qui le faisait brûler.
-Allons voir Violet. Je crois que les vampires qui en savent plus sont avec lui. C'est inutile d'aller les voir. 

Démétri et Lili s'étaient donc rendus chez Violet, bien plus éloigné l'un de l'autre qu'ils ne l'étaient avant de recevoir le coup de téléphone. Si l'un des deux regrettait cette mise au point, il n'était pas prêt de l'avouer. Cette distance, bien qu'elle leur fasse du bien, pesait sur leur relation. Violet les fit entrer rapidement et cette fois, ne leur offrit rien à boire. 

-Je pensais que ce n'était un conte, pas que c'était réel. Pour moi, il était impossible que des vampires en torturent d'autre et que ... Violet fit une pause, observant ses deux invités mais ceux-ci n'avaient pas la patience. Ils voulaient savoir au plus vite car le temps leur était compté. 

-Et que quoi ? Que les sorcières participaient ? Violet soupira et reprit, d'un air plus calme :

-Oui. Mais seulement un groupe qui a disparu depuis longtemps. Après le pacte, toute collaboration s'est arrêtée. 

-Toute collaboration mais pas la torture. Les sorcières savaient. Elles auraient pu arrêter ce qui se passait et éviter ce qui se passe aujourd'hui. Lili était en colère, parce que Démétri avait raison et parce qu'en ne faisant rien, les sorcières avaient pavé le chemin à Trevor et indirectement, tout ce qui arrivait était de leur faute. Elles avaient laissé Trevor devenir puissant. 

-Elizabeth, tu n'as pas idée à quel point ils sont puissants. S'en prendre à eux était une condamnation à mort. 

-Comme avec Rose en fait ? Tout est une condamnation à mort à part quand c'est les autres qui prennent les risques. Violet tenta de s'approcher de Lili mas celle-ci recula et Démétri s'avança pour montrer à Violet que c'était une mauvaise idée de tenter à nouveau de s'approcher d'elle.

-En dépit de sa perversion et parce qu'elle ne supportait pas que quelqu'un l'égale en pouvoir, Rose en a éliminé plusieurs. Lili eut un petit rire et dit ensuite :

-J'en ai assez entendu. Et elle prit la porte, sans demander son reste. Démétri regarda Violet et lui dit :

-Ne pensez même pas à la trahir et à rejoindre Trevor. Je le saurais. Et il sortit, rejoignant Lili, dehors :

-Oui, tu avais raison. 

-Je n'ai rien dit. Maintenant qu'on sait qu'ils étaient impliqués, je pense qu'on devrait revisiter la maison. Ces dossiers médicaux peuvent nous apprendre des choses et peut-être que tu reconnaitrais des signatures. 

-Oui, peut-être. Mais avant, j'ai besoin de dormir un peu ? Ca ne te dérange pas ? 

-Non, pas du tout. Il faut que j'aille faire quelque chose avant. 

Démétri déposa donc Lili à une auberge, qui n'était pas loin de la maison et partit vers le lieu de rendez-vous. Il s'avança prudemment vers les bois, et y trouva la personne qu'il était venu voir. 

-J'ai ce que tu m'as demandé. Démétri se tourna vers la voix féminine et la laissa approcher. La jeune femme s'avança vers lui et lui tendit un dossier qui renfermait plusieurs feuillets, dont certains anciens. IL ne put s'empêcher d'y jeter un coup d'œil et ils confirmèrent ce dont il était pratiquement sûr depuis qu'il avait vu le blason. C'était l'un de leur plus fou projet, pour la seule raison que ce n'était pas censé être possible. Il posa les yeux ensuite sur la jeune femme qui le regardait toujours : 

-C'est incroyable, tu ne trouves pas ? Tu le prendrais ? Démétri soupira et ses yeux s'assombrirent. Elle l'avait lu. C'était dommage parce qu'il avait vraiment pensé à l'épargner. Mais personne ne devait savoir.  Mais la jeune femme n'était pas idiote et elle tenta de s'échapper, pour être arrêtée par une silhouette fluette :

-Je te la laisse, j'ai déjà mangé, lui dit Jane. Démétri lui donna le dossier et se rapprocha de la jeune femme dont le cœur battait à tout rompre : 

-Pitié, je ne dirais rien. 

-Oui, je sais. 

Quand le corps sans vie de la jeune femme tomba au sol, Jane dit :

-Comme on avait dit ? 

-Oui, cache le. Personne, à part nous deux, ne doit savoir. 

-Tu es sûr, tu ne veux mettre personne au courant ? Démétri avait compris l'allusion et répondit :

-Oui. Il est encore trop tôt.

Jane acquiesça et ils repartirent chacun de leur côté. 

DAWN II : THE LAST FALLOù les histoires vivent. Découvrez maintenant