Chapitre 51 : 3 ans après

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Lili Bloom rentrait chez elle après sa journée de travail passée au musée à organiser la nouvelle exposition qui débutait dans quelques semaines. Elle était épuisée et avait eu hâte toute la journée que celle-ci se termine et qu'elle puisse rentrer chez elle se détendre. Si elle était épuisée, c'était parce que son équipe, hormis quelques collègues n'était pas aussi efficace qu'elle. Mais en réalité, elle savait secrètement que ce n'était pas la réelle raison de sa fatigue. Son collègue, James Cooper était de plus en plus entreprenant depuis quelques mois et Lili ne supportait plus son comportement qui continuait malgré ses mises au point. Aujourd'hui, il avait même tenté de l'embrasser et Lili envisageait de plus en plus sérieusement de l'ensorceler. Elle roula jusqu'à sa maison, éloignée de l'agitation de la ville et sourit en pensant à la personne qui l'attendait chez elle.
Il effaçait chaque souci par un baiser et elle en était convaincue, c'était l'amour de sa vie. Elle ne put s'empêcher de penser à leur première rencontre.

C'était un vendredi soir et elle flânait dans un musée italien, sans prêter attention aux personnes autour d'elle car le musée n'était pas très fréquenté. Mais elle avait fini par bousculer un homme, un homme sublime, qui ressemblait à un dieu et qu'elle avait  l'impression d'avoir déjà croisé. Leurs yeux s'étaient croisés et la lumière qu'elle avait vu dans les yeux noirs de l'homme, elle l'avait ressenti.
-Je suis désolée, je ne vous avais pas vu.
-Vous n'avez pas besoin de vous excuser. Je n'étais pas très attentif non plus. A qui ai-je l'honneur ?
Il avait une voix de velours qui sonnait comme un morceau de musique parfaitement accordé.
-Je m'appelle Elizabeth Bloom.
Ses yeux semblèrent s'illuminer à nouveau et un sourire léger marqua ses traits :
-Je suis enchanté Elizabeth. Vraiment.
Il prit délicatement sa main, et la jeune femme dût se contrôler pour ne pas rougir, et y déposa un baiser.
-Je m'appelle Démétri Volturi.

Et à partir de ce moment précis, ils n'avaient plus cessé de se voir. D'abord dans des bars et des restaurants, des cinémas, des musées puis chez l'un et l'autre. Leur premier baiser avait eu lieu dans une clairière, où Démétri l'avait emmené. Démétri et Lili étaient très similaires, ils avaient les mêmes passions et souvent la même vision des choses. Il était galeriste en Italie et partageant les mêmes passions, ils se comprenaient parfaitement. Démétri était sans doute l'homme le plus élégant qu'elle n'ait jamais rencontré et elle était fascinée par leurs discussions qu'ils partageaient devant un plat ou sur l'oreiller, après un moment intime. Après quelques mois, Démétri était venu habiter chez elle et leur relation ne s'en était retrouvée que fortifiée. Lili en était amoureuse, elle ne pouvait pas se le cacher. L'homme l'avait séduite et ses facilités à comprendre la jeune femme y avaient joués pour beaucoup.
Sortant de ses pensées, Lili se gara devant chez elle et rentra. Comme elle l'avait prédit, Démétri était assis sur le canapé, un livre à la main, alors que la table, derrière lui était dressée. L'homme la rejoignit immédiatement et en parfait gentleman, prit son manteau avant de poser ses mains sur ses hanches et d'attirer la jeune femme à lui. Leurs lèvres se rejoignirent et Démétri caressa le dos de la jeune femme avant de remonter doucement vers ses cheveux. C'était l'une de ses autres caractéristiques. Démétri était attentif et doux. Il connaissait chacun de ses points sensibles et savait comment lui faire plaisir ou l'apaiser.
-Comment était ta journée mon  ange ?
-Longue. Je suis contente d'être rentrée.
-Tu n'imagines pas à quel point je le suis aussi.
-Viens. En prenant sa main, Démétri la mena jusqu'au salon, en la faisant s'assoir. Il s'assit à côté d'elle et prit les mains de la jeune femme dont le cœur n'était plus aussi calme que lorsqu'elle était revenue.
-Tu sais que je t'aime plus que tout ?
Lui dit doucement Démétri en caressant ses mains.
Lili acquiesça et répondit :
-Je le sais et tu sais aussi que c'est parfaitement réciproque.
-Et tu sais que je ne te ferais jamais quelque chose qui puisse te blesser ?
-Je sais. Démétri, qu'est-ce qui se passe ?
-Je dois te dire quelque chose mais tu ne dois pas avoir peur.
Je ne suis pas vraiment humain. Démétri caressait toujours ses mains et Lili vit pour la première fois ses yeux se teinter de honte.
-Je ne suis plus humain depuis très longtemps. Je suis un vampire. Et si je te partage mon secret, c'est parce que je ne supporte plus de te mentir.
Lili eut l'impression de tomber de plusieurs mètres. Un vampire. Chez les sorcières, ils étaient des créatures démoniaques qu'il fallait éviter pour ne pas être à son tour corrompu. Elle savait ce qu'on disait sur eux. Qu'ils traquaient leurs proies et se nourrissaient ensuite de leur sang. Ce n'était pas possible. Il ne pouvait en être un. Mais maintenant qu'elle avait le mot devant les yeux, elle ne pouvait plus nier l'évidence. Ses traits parfaits, sa pâleur maladive et sa peau éternellement froide n'étaient pas des caractéristiques humaines.
Même si elle tentait de retenir ses larmes, Lili les sentit couler le long de sa joue.
-Je devrais être dégoûtée. Avoir peur de toi.
Dit doucement la jeune femme en se levant et en regardant à la fenêtre.
Tout en tentant de maîtriser le tremblement dans sa voix, Démétri lui dit :
-Ce serait même normal. Et je...
-Mais je n'y arrive pas.
Le coupa Lili, en se retournant vers lui.
-Je t'aime. Peu importe ce que tu es. Et je te fais confiance.
Démétri se rapprocha d'elle et caressa ses joues en essuyant ses larmes.
-Je t'aime, Elizabeth.
-Le vendredi soir n'était pas un hasard ?
Démétri avoua :
-Pas vraiment. J'avais prévu de te rencontrer en ville mais j'ai senti que tu étais là-bas dans mon endroit préféré alors je n'ai pas pu attendre. En fait, on se connaît depuis longtemps. Les rêves que tu fais sont des souvenirs qu'un homme t'a effacé. Je n'ai pas réussi à l'empêcher de te blesser ce jour-là. Je  veillais, de loin sur toi, en essayant de rester hors de ta vie mais la tentation était trop forte. Tu avais raison. Nous sommes liés. Et rester loin de toi m'était trop douloureuxJ'ai donc été égoïste. Je suis désolé de t'annoncer tout ça aussi brusquement mais je ne peux plus te  mentir. Je t'aime trop pour ça.
-Alors j'ai vraiment été pourchassée par une sorcière ?
Démétri acquiesça doucement et Lili continua :
-Et c'est donc pour ça que  j'étais  amoureuse  d'un homme mystérieux qui te ressemblait étrangement ?
Démétri acquiesça à nouveau et Lili lui dit :
-Je suppose que c'est le destin qui nous a réuni. Je veux tout savoir. Je veux que tu me racontes toute notre histoire.
Démétri embrassa de nouveau la sorcière et lui répondit :
-Je vais le faire. On a tout notre temps.

DAWN II : THE LAST FALLOù les histoires vivent. Découvrez maintenant