Chapitre 4 : Jasmin Et Vanille

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-Démétri ? Tout va bien ? Jane s'avança prudemment vers la silhouette de son ami qui se tenait toujours devant la maison. Il se retourna vers les Gardes et Jane vit que ses yeux étaient noirs d'encre. Clairement, il était affamé.
-Oui. Je dois la rejoindre. Je sais où elle est.
Alors que le traqueur s'avançait pour rejoindre la source de ses désirs, il se heurta à ses 3 amis :
-Tu ne peux pas.
Le vampire était étonné. Aucun membre de la Garde ne s'était jamais refusé un écart, et aucun ne le refusait à l'un des leurs. Et cette odeur, ce parfum, il l'obsédait. Il devait la trouver car il était convaincu que c'était une femme et la goûter. Sa gorge serait ainsi moins sèche et arrêterait de lui brûler. Après qu'il se soit réveillé de black-out, il n'avait rien senti d'autre que ce parfum.
-Pourquoi ?
Le groupe se regarda et ce fut finalement Jane qui lui expliqua en gros tout les événements. Elle lui parla du vampire qui effaçait les souvenirs de ses congénères, mais aussi de la situation des Cullen et bien évidemment de son âme sœur.
Le vampire l'écouta patiemment. Il fut très surpris de ce que lui disait Jane car cela lui paraissait tout bonnement impossible. Il n'aurait pas pu résister à cet enchantement qu'était le parfum, même si apparemment elle était son âme sœur. D'ailleurs, l'idée d'avoir une âme sœur humaine lui paraissait tout à fait ridicule. Ils n'auraient pas pu se lier réellement car elle aurait toujours été une trop grande tentation pour lui.
-Je veux la voir.
Démétri avait conscience qu'il se montrait obstiné mais il ne pouvait pas voir au-delà d'elle. Au delà de cette inconnue. Si il ne goûtait qu'à une seule goutte, elle serait sauve. Plus il imaginait son sang réchauffer sa gorge, plus il était conquis. Ce serait le meilleur "plat" qu'il ait jamais goûté, il le savait. Mais, le vampire, à l'idée de lui faire du mal, ressentait de la culpabilité. Il ne voulait pas la voir blessée. Cette once de culpabilité énervait le vampire. Il n'aimait pas la ressentir car ça le rendait faible.
A nouveau, les 3 gardes se regardèrent et Alec finit par dire :
-On va t'accompagner. Tu ne peux pas la blesser. Je te rappelle qu'elle est sous notre protection.
Alors qu'ils se dirigeaient vers les Cullen, Démétri ne put s'empêcher de demander :
-De quoi elle a l'air ?
-Elle est vraiment très belle pour une humaine.
Répondit Félix.
-Elle a mauvais caractère, par contre. Elle peut se montrer insupportable.
Compléta Alec, avec ironie, avant d'être coupé par Jane et son regard noir.
Ils arrivèrent finalement devant la maison des Cullen et furent accueillis par Carlisle. Démétri se souvenait de lui. Carlisle tendit une poche de sang à Démétri qui lui dit :
-C'est une plaisanterie ?
Carlisle lui répondit alors :
-C'est juste une précaution.
Jane lui fit un signe de tête lui laissant entendre qu'il était obligé de la prendre. Sa curiosité étant plus forte que son ego, Démétri prit la poche de sang et la but, bien qu'il considère cela comme une humiliation. Il n'avait jamais été aussi contrôlé et cela le dérangeait beaucoup. Tout ça pourquoi au final ? Une femme dont il n'avait aucun souvenir, pour qui il ne ressentait rien. Qu'il n'apprécierait sûrement pas. Le traqueur finit rapidement la poche de sang que Carlisle récupéra et brûla immédiatement. Il n'était pas question de tenter l'un des siens. Le groupe s'avança ensuite vers la maison. Enfin, ils furent stoppés par Edward et sa compagne qui interrompirent Carlisle :

-C'est de la folie, Carlisle. J'ai toujours respecté tes décisions. Mais ça va trop loin. On ne peut pas continuer comme ça. Tu as oublié qu'ils sont venus pour détruire le clan ?

-Et un autre, plus puissant, s'est mis en tête de nous détruire. Nous devons rester unis. Edward allait de nouveau protester mais il fut directement interrompu par Carlisle :

-C'est comme ça Edward. Nous allons travailler ensemble.
Le groupe continua d'avancer mais Edward reprit en disant :
-Tu ne devrais pas l'emmener voir Lili. Elle pourrait enfin prétendre à une vie normale.
Il repartit ensuite avec Bella et Carlisle n'eut pas le temps de répondre. Démétri rentra enfin dans la villa. Dès qu'il fut à l'intérieur, il eut l'impression que le parfum était partout sur les meubles et dans la maison. Ça le rendait fou. Il ne prêta même pas aux autres Cullen qui le regardaient avec attention. Le vampire blond s'arrêta dans le salon et suivit une vampire qui l'emmena dans un couloir. Bien que ça ne soit pas correct, Démétri écouta leur conversation :
-Carlisle, attends demain. Elle n'est pas prête.
-Je suis obligé de faire ça ce soir. Je doute qu'il arrive à résister et je ne vois pas Lili attendre demain non plus. Fais moi confiance.
La vampire acquiesça et Carlisle prit la parole :
-Nous allons vous laisser. Nous avons quelqu'un à voir. Alice ?
-Oui, on peut les laisser. C'est sûr.
Les Cullen partirent, non sans un regard en arrière, et bien que les Gardes hésitent à partir, ils le firent aussi. Il était maintenant seul avec elle, cette ombre qu'il sentait avec obsession depuis plusieurs minutes. Ce parfum dont il savait qu'il ne pourrait pas se passer. Démétri ne savait pas quoi faire. Il ne savait pas s'il devait rejoindre la jeune femme ou s'il devait l'attendre. Mais le vampire fut pris de court par une voix féminine qui lui fit l'effet de caresse :
-Démétri ?
Le traqueur se retourna et vit enfin la jeune femme. Son cœur augmentait la cadence à chaque fois qu'elle se rapprochait de lui. D'ailleurs soit elle était inconsciente, soit elle n'avait pas peur de lui, car elle ne faisait que s'approcher de lui. Elle avait des beaux cheveux bruns, des beaux yeux marrons qui brillaient. Pourquoi était-elle triste ? Démétri la trouva sublime. Il se dégageait quelque chose d'elle, comme quelque chose qui brûlait à l'intérieur d'elle mais qu'elle n'arrivait pas à exprimer. Ça l'attirait et il n'aimait pas ça. Ça le déconcentrait. La jeune femme était maintenant très proche de lui. Son parfum envahissait toujours son esprit mais il n'avait plus envie de la dévorer. Il savait qu'il en serait incapable. Elle le regardait avec attention désormais et ses yeux étaient emplis d'inquiétude. Elle se souciait de lui. Il voulait savoir quelle sensation lui procurait son toucher. Alors il posa sa main sur sa joue et la caressa, ce qui fit rougir la jeune femme. Et ça le frappa comme la foudre frappe l'imprudent. Elizabeth. C'était son prénom. Il venait de s'en souvenir soudainement.
-Tu es Elizabeth.
-Oui.
Mon dieu, sa voix. Elle l'enchantait.
-Et je...
-Ne dis rien. Laisse moi penser.
Si elle continuait à parler, il serait incapable d'agir rationnellement. Parce que sa voix le rendait fou. Il avait l'impression qu'elle pouvait lui demander ce qu'elle voulait et Démétri n'aimait pas ne pas maîtriser la situation. Elizabeth ne dit donc rien mais posa sa main sur la joue du vampire ce qu'il n'avait pas anticipé et qui le fit donc reculer. Démétri n'était pas contre l'idée qu'elle le touche, ce qui l'empêchait de la laisser faire, c'était le fait qu'il ne savait pas comment il allait réagir. Sa voix, son parfum et le simple fait de la voir lui faisaient déjà perdre ses moyens alors il ne voulait pas imaginer ce que son toucher lui ferait.
-Je pense qu'on devrait limiter les contacts physiques. Je pense qu'on devrait s'éviter. Ce n'est pas bon pour nous deux.
Lili sembla déçue mais elle ne dit rien. Après la tristesse, ce fut la colère qui anima ses traits.
-C'est ça, fuis ce que tu ressens. Il ne faudrait pas que ton grand ego de vampire en prenne un coup.
Démétri était surpris. Elle avait du cran. Même les vampires ne lui parlaient pas comme ça. Il était vexé. Elle n'était personne pour lui parler comme ça. Il se rapprocha vivement d'elle et lui dit alors :
-Tu as raison. Je n'aime pas ça. Je n'aime pas que tu ne me fasses ressentir ne serait-ce qu'une étincelle. Peu importe ce qui se passait avant, c'est terminé. Je ne veux plus jamais ressentir ça. Je ne veux plus que tu me fasses ressentir quoique ce soit.
Des larmes coulaient sur les joues enflammées de la jeune femme qu'elle n'essuyait même pas. Lili fit le même mouvement que le vampire et lui répliqua :
-Bien. Parce que c'était une erreur. Et moi aussi je ne veux plus jamais vivre ça. Je préfèrerais être morte.
Sa voix était brisée et ses yeux étaient brillants. Démétri la dominait du regard parce qu'elle était plus petite que lui mais les yeux de Lili lui lançaient des flammes. Ils avaient foncé sous la colère. Maintenant, ils étaient emplis de colère et non plus d'affection comme quand il n'avait pas encore ouvert la bouche. Elle était vraiment en colère. Elle paraissait redoutable, bien qu'elle reste humaine. Démétri se risqua à descendre son regard vers ses lèvres, le temps d'une seconde et il sut qu'il n'aurait pas dû car cette seconde allait le hanter. Il se recula et lui dit :
-Au revoir.
Le vampire lui tourna ensuite le dos, sans un regard en arrière.

DAWN II : THE LAST FALLOù les histoires vivent. Découvrez maintenant