Chapitre 46 : L'Envoûteur envoûté

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Les vampires étaient réunis dans le grand salon des Cullen, debout et accoudés pour la plupart contre le mur. La tension dans la pièce était si grande depuis que Démétri et Lili étaient rentrés que personne n'osait dire un mot. Ce fut finalement Carlisle qui brisa le silence :

-Nous devons sérieusement nous préparer. Nous allons devoir faire face à une armée organisée et sans pitié. C'est peut-être notre seule chance de nous débarrasser de Trevor et par la même occasion de nous sauver. Nous avons déjà réuni et contacté plusieurs de nos amis et connaissances qui nous rejoindront bientôt. Nous avons la Garde et les loups et nous pouvons peut-être avoir la chance d'avoir l'avantage du nombre sur lui. Une ancienne connaissance habite dans une petite ville près d'ici. Nous devons le convaincre de nous rejoindre parce que si nous le faisons, nous récupérons aussi ceux qui lui sont fidèles. Il est très influent.

-Martin. -le coupa Emmet.

-Oui.

-C'est un idiot. -continua le vampire, visiblement agacé. Il est prêt à tout pour un peu de pouvoir. Il a déjà dû rejoindre Trevor.

-Mes visions disent le contraire. Il revient demain. Nous devons l'attendre là-bas et le convaincre. Alice coupa le vampire et le regarda avec attention.

-Même en le forçant à nous écouter, ça ne marchera pas.

-C'est pour ça que j'ai dit convaincre. Alice se tourna ensuite vers Lili, qui était entre Alec et Jane.

-Tu veux que je l'envoûte pour qu'il nous rejoigne ? Je sais faire ça temporairement mais pas continuellement.

-Disons que tu pourrais l'envoûter et qu'il pourrait être doublement convaincu de te suivre et de ne pas te trahir. Devant l'incompréhension de la jeune femme, Alice continua :

-Martin est terrifié d'une seule chose : les Volturi. Il ne veut pas de problèmes avec eux et serait prêt à tout pour éviter ces problèmes. Imagine sa terreur quand il verra Démétri ! Lili ignora la douleur qui perçait à nouveau sa poitrine. Elle ne pouvait pas se retrouver seule avec lui.

-Je peux imaginer. Jane le terrifiera encore plus que moi. Ajouta la vampire en ignorant le regard du vampire sur elle. Elle ne voulait pas croiser son regard, de peur que ses yeux la blessent davantage.

-Le problème, c'est que quand je vois une autre personne avec lui, Martin meurt et nous ne récupérons pas les vampires. Visiblement, tu dois y aller.

Lili tâcha de masquer son agacement face à l'insistance d'Alice et allait répondre quand Démétri le fit à sa place :

-Bien. Nous le ramènerons. Sa voix froide et dénuée d'émotion glaça le corps gelé de Lili. Le visage du vampire était impassible et il ne trahissait aucune émotion. Lili luttait toujours pour faire de même. Alice acquiesça et lui dit :

-Bien. Vous devez partir tout de suite. Courrez sans vous arrêter et rejoignez l'hôtel à la façade bleue. Martin prendra le même et il sera au bar tard dans la nuit, c'est à ce moment-là qu'il faudra l'aborder.

Les deux vampires approuvèrent et sortirent, sans se regarder, leurs âmes loin d'eux-mêmes.

L'hôtel avait bel et bien une façade bleue et Démétri et Lili y entrèrent rapidement en silence et récupèrent une chambre lumineuse et cosy. Le décor aurait été parfait si les deux vampires étaient dans le bon état d'esprit. Ce qui n'était clairement pas le cas ici. Lili s'était assise sur le perron de la fenêtre et Démétri faisait les cents pas dans la chambre derrière elle. Lili essaya d'occuper son esprit en regardant à l'extérieur mais elle ne pouvait pas l'empêcher de divaguer vers la cadence des pas de Démétri qui semblait prêt à bondir à tout moment dans la pièce silencieuse.
Lili ne pouvait pas complètement l'ignorer même si elle était toujours en colère. Elle avait besoin de réaliser qu'il était là et qu'elle n'était pas seule. Elle tourna doucement la tête et lorsqu'elle posa les yeux sur Démétri, ils croisèrent ceux de Démétri. Le contact visuel l'électrisa et elle regarda immédiatement à nouveau vers la fenêtre. Si elle se concentrait plus efficacement, elle ne remarquerait pas que Démétri avait arrêté de faire le tour de la pièce et s'était assis dans le fauteuil en face d'elle. Lili cala plus confortablement son dos contre le mur et continuait d'ignorer le vampire qui lui n'ignorait plus la jeune femme.
-On a besoin d'un plan pour tout à l'heure.
En tentant de masquer sa surprise, Lili regarda à nouveau le vampire dont le regard froid était posé sur elle. Si elle avait été humaine, elle aurait sans doute rougi et frissonné.
-On a un plan. On descend et on lui parle. Je l'envoûte et tu le menaces.
Démétri continua de fixer la jeune femme sans rien ajouter. Lili avait l'impression qu'il lisait en elle comme dans un livre ouvert. Qu'il savait tout ce qu'elle ressentait. Tout ce qu'elle pensait. Le traqueur la dévorait des yeux. Agacée par son insistance, la jeune femme lui dit :
-Tu es d'accord ou tu es incapable de formuler une réponse claire ?
D'un geste vif, le vampire se leva et avança vers elle d'une démarche nonchalante. Lili se releva immédiatement, ne voulant pas être désavantagée par sa position assise. Le vampire s'appuya ensuite contre le mur, à quelques centimètres de la jeune femme. D'une voix basse, ses yeux scrutant toujours les siens, il lui dit :
-Je suis d'accord, Elizabeth.
Lili se contenta d'acquiescer et tâcha d'ignorer à nouveau le vampire mais il lui dit :
-Tu sais, si tu dois m'ignorer, fais le complètement.
Vexée par le fait que le vampire lui fasse remarquer son coup d'œil indiscret, la jeune femme ne répondit pas. Elle l'ignora, et parcourut la chambre comme il l'avait fait auparavant. Mais elle était hantée par le regard de Démétri sur elle. Il la déshabillait et la laissait sans défense.
-Tu devrais arrêter de me regarder comme tu le fais. Ce n'est pas très correct.
-Tu veux savoir pourquoi je te regarde comme ça ?
Lili se tourna à nouveau vers lui et attendit sa réponse.
-Parce que j'essaye de comprendre comment je peux te trouver aussi désagréable et avoir autant envie de te faire l'amour sur le lit. Et sur le bureau aussi. Partout tu pourras crier mon nom en attendant l'autre idiot.
Lili fut pétrifiée sur place. Elle connaissait trop bien ce ton. Hypnotisant. Désirant. Envoûtant. Elle devait résister.
-Je ne suis pas la seule à être désagréable alors. Tu as une nouvelle fois choisi de te montrer arrogant.
Démétri s'avança vers elle à pas de loup et lui dit :
-Tu trouves ça arrogant ? Vraiment ? Ou je suis en train de réveiller quelque chose en toi ?
Lili pouvait presque sentir son cœur battre tant son désir augmentait. Démétri posa sa main sur sa joue et l'attira à lui.
-Dis-moi, alors, Elizabeth. Dis-moi ce que c'est, ce courant dans la pièce. Dis moi ce que tu veux.
Lui murmura Démétri, ses lèvres penchées à son oreille.

DAWN II : THE LAST FALLOù les histoires vivent. Découvrez maintenant