~Chapitre 58~

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Je ne savais si des minutes, des heures, des jours où bien même des semaines étaient passés. Je savais juste que je n'avais pas envie de me réveiller et de me retrouver dans cet espace semblable au dérouler de la Bataille de Verdun. Revoir ces corps déchirés, plein de sang, ces bruits d'explosions à répétition, ces cris de rage et de terreur, cette fumée blanche qui ne te fait rien voir et puis celle qui est plus sombre qui te tue à petit feu à force de l'inhaler.

Je ne veux plus revoir tout ça, si fermer les yeux me permet de rester dans cet espace vide. Alors je veux bien le faire.

Je n'avais pourtant pas la force psychologique pour me réveiller mais des gémissements de désespoir me tirèrent de ce sommeil qui me protégeait du monde extérieur.

Ouvrant les yeux avec une difficulté sans nom, une lumière non agressive caressait la pièce. J'aperçus d'abord lorsque je me sentis prête de traiter les informations qui entraient dans mon cerveau un plafond blanc. Puis lorsque je tournais la tête avec lenteur, je vus Naomi, le nez qui coulait et les yeux brouillés de larme.

Je n'ai pas réagi de suite, voir celle avec qui je m'entendais le plus ne me faisait ni chaud ni froid. Juste un vide.

Pourquoi pleurait-elle?

Parce que je m'étais réveillée?

J'aurais préféré rester dans ce sommeil davantage de temps.

Elle me tenait délicatement par la main, je remarquais lorsque je baissais les yeux qu'on m'avait fourni des soins. Comme si je n'allais plus ressentir les souffrances que m'avaient faite subir la guerre de gang. Quel ironie!

J'étais sur un lit de soin, le regard perdu. On avait couvert ma plaie à la côte avec une bande imbibé probablement d'alcool. Mentalement que m'a t-on fait ? ... Rien.

On ne m'avait octroyé d'aucune aide...

— Mary! Je... tu es enfin réveillée ! J'ai eu si peur! Attends je vais appeler les autres.

Lorsqu'elle mentionna l'appel de ces collègues. Je la tins avec force la main malgré mes muscles épuisés. Je ne voulais pas entendre d'autres bruits dans mes oreilles. Déjà qu'à elle seule, elle en faisait assez. Le silence ou un murmure m'allait bien, plus aucun bruit assourdissant, pas de cris : RIEN. Je n'avais personne quand j'avais besoin d'aide alors que personne ne vienne. Je ne veux pas de gens qui ne s'inquiète que faussement pour moi.

Naomi sembla comprendre mon message alors, elle se rassit sur sa chaise à mes côtés. Un sourire peiné et soulagé sur le visage.

— Tu ne peux sûrement pas parler à cause du choc je comprends.

Elle me l'avouait, elle le savait, elle parlait pour nous deux. Je ne m'en sentais pas capable, je n'étais capable de rien en ce moment même.

Inutile comme toujours, voilà ce que j'étais.

— Je ne sais pas trop ce que tu veux entendre alors je vais commencer par ça. Durant l'attaque contre le gang de Shane, notre équipe spécialisée aux armes et aux combats au corps à corps, s'est débarrassé de tous les Ruby Tears. Il n'en reste plus un seul, le gang a été anéanti. L'alliance basée sur ce gang détruit par les Soul Stealers, n'existe désormais plus. Nous sommes maintenant protégés de la plus grande menace pour notre gang.

Elle me mettait au courant des actualités qui lui semblait important de me dire et puis elle me raconta aussi l'assaut qui pour moi n'était pas sensé arrivé si tôt. Elle me dévoilait tout comme ci, j'étais celle perdue depuis le début.

— Apparemment, l'équipe t'a trouvé au sol, très éloignée de la sortie. Quand ils t'ont ramenés ici, tu étais vraiment dans un sale état. Je me suis inquiétée, je n'étais d'ailleurs pas la seule. Il l'était aussi mais...

Dangerously attractive [TOME 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant