SIN SENTIMIENTOS.

10| Ana.

S V E T L A N A

Aujourd'hui on est samedi, et généralement le samedi les gens vont au cinéma ou encore, au musée avec leurs familles. Mais moi, je me retrouve à visiter ma mère dans une prison.
Évidemment, on ne faisait que de me répéter qu'elle allait sortir de là,que son avocat allait se débrouiller, mais je savais pertinemment que tout ça n'était qu'une mascarade pour me faire espérer. Pour être honnête, la justice était tellement longue dans ce putain de pays, que j'avais le temps de crever avant de voir le procès de ma mère.

Je devais prendre le métro, plus un bus pour voir ma mère. J'ai dit à Aaliyah que ce n'était pas grave si elle était occupé aujourd'hui, et que je préférais prendre les transports, mais maintenant...je regrette un peu.

Après trente minutes de métro et quinze minute de bus, j'arrive enfin devant ces grands bâtiments où ma mère est enfermé. J'ai l'impression d'être à l'autre bout de la ville en regardant ces bâtiments. C'était là que ma mère était, et où elle restera durant des années.

Je donne des papiers à l'accueil, et elle me passe un badge que j'accroche à mon t-shirt. Je dois donner toutes mes affaires, ainsi que mon téléphone que je pose dans une boîte.

Après quelques minutes d'attente sur la table à regarder les autres prisonnières, je vis ma mère arrivé en tenue orange. Contrairement à moi, et sa personnalité, ma mère était jolie. Je crois que c'est ce que j'avais le plus entendu de la part des enfants, lorsque j'étais petite. Tout le monde la trouvait attirante, et c'est vrai qu'elle attirait beaucoup les regards au Five Blocks.
Peau ébène, cheveux frisés, des traits harmonieux, grande, bouche pulpeuse, et un corps de poupée barbie qui ressemble à de la chirurgie.

Enfin bref, le genre de maman,où les enfants de ma primaire me demandaient «c'est ta sœur ou ta mère?».

Pas étonnant que tout le monde veut quelque chose avec elle, hein Tony.

-Alors ça dit quoi, mi hija?

-Je suis dans un lycée de riche, et on m'a adopté. Tu sais, je te l'avais déjà dit au téléphone.

Elle a sûrement oublié.

-Bien...

-C'est comment ici?

-Dangereux.
Chuchote ma mère en regardant une autre prisonnière.

-Ah...bon. J'ai vu Tony, ce fils de pute veut que tu le rembourse. Qu'est-ce que tu as foutue encore?

Elle évite ma question et regarde ailleurs. Alors comme ça elle avait vraiment merdé en côtoyant Dante? Déjà que Tony nous détestait, mais là...on était dans de beaux draps.

-Dit lui qu'il aille se faire foutre.

-Mama, tu es folle?! Il va me BUTER! Una bala en la cabeza ma'!

-On trouvera une solution pour le rembourser, mais dinero no cae del cielo!

En parlant de ça, l'argent ne tombera pas tout court car j'ai perdu mon travail. Un blanc s'installe entre nous,comme d'habitude.

-Sinon...t'as mangé quoi?
Lançais-je pour changer de sujet.

-Oh d'la mierda hein. C'est mauvais...on dirait la bouffe de ta maternelle à Panama.