19/35 Apparences [partie 2]

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26 avril 2018



Une heure plus tard, nous sortions de cet univers pour nous confronter à la fraîcheur d'un matin d'avril. Nous étions à peine couverts, mais nous marchions déterminés dans la rue. Certainement, les restes de cette soirée irréelle nous faisaient encore tenir debout.

Alors que nous étions l'un à côté de l'autre, Daniel ouvrant la voie vers son appartement où nous avions décidé de nous réfugier, pour éviter l'agitation de cette journée banale, Tomas me demanda :

– Sarah, je peux t'avouer quelque chose ? C'est l'effet de la MD qui parle, sinon j'oserai jamais...

J'acquiesçai en riant.

– Quand on s'est rencontré il y a deux ans, j'ai eu un petit coup de coeur pour toi.

Il avait une petite mine désolée en m'avouant cela.

– Tu aurais dû me le dire à l'époque. Moi aussi !

– C'est vrai ? s'exclama-t-il en riant. Merde... Je croyais que t'étais intéressée par Alex !

– Alex ? Tellement pas mon genre ! ... Non, je te trouvais très mignon et tellement sympa. Julie me faisait des sous-entendus... Mais tu étais en couple.

– Ah ouais, mignon ? Mais plus maintenant ? me charia-t-il.

– Arrête, bien sûr que si ! Mais plus si sympa par contre...

Il rit et me serra dans les bras :

– Je suis content qu'on soit devenu amis. Vraiment amis. Je crois que tu fais partie des gens que j'aime le plus dans ma vie.

Je lui rendis agréablement son accolade :

– Toi aussi Tom, je suis heureuse de te connaître.

– Bon les tourtereaux, on se dépêche un peu ? s'exclama Daniel en se pointant devant nous. C'est que la nuit est finie et il nous faudrait rentrer avant que le monde ne refasse surface !

Il faisait de grands gestes de la main. Il s'approcha de moi, m'embrassa en un éclair et se remit en marche en reprenant la chanson entamée quelques mètres plus tôt. Nous échangeâmes un regard avec Tomas et éclatâmes de rire. Nous étions encore totalement faits.

– Je m'en doutais, toi et Daniel.

– Comment ça ?

– Que vous finiriez ensemble.

– Ah bon ? T'aurais dû me prévenir parce que j'étais loin du compte.

– Ouais, je vous ai vus pendant les vacances en Bretagne. Vous vous tourniez déjà autour.

– Pas du tout. On s'est à peine parlés !

– Pas besoin de parler pour se draguer, continua-t-il en haussant les épaules. Je voyais comment vous vous regardiez.

– Qu-quoi ? Je ne le regardais pas !

Il eut un petit rire sarcastique.

– T'arrêtais pas de le mater du coin de l'oeil. Comme si t'avais pas le droit. Et puis t'étais différente quand il était là.

Je voulus répondre, mais je me tus. Il avait sans doute raison. J'avais toujours été différente quand il était dans les parages, sans savoir pourquoi.

– C'est bien que ça marche vous deux.

– C'est pas toujours facile.

– Avec lui, jamais... J'étais inquiet quand même, aussi bien pour toi que pour lui. C'est mon petit frère. Beaucoup de gens abusent de lui. Mais surtout pour toi. Daniel est quelqu'un d'extrême. Il peut tout détruire sur son passage. Et j'avais peur qu'il te fasse du mal.

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