16/35 Confidences

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7 avril 2018

Deux heures du matin, moi assise en tailleur entre ses cuisses, je retournai la question trente-six fois dans ma tête avant de la poser :

– Dis Dan, tu as eu beaucoup de relations avant, toi ?

– De relations ? douta-t-il en rouvrant les yeux.

– Oui, enfin, de personnes avec qui tu as été...

– Avec combien de personnes j'ai couché, tu veux dire ? me nargua-t-il voyant que je m'empêtrais.

– Mais non ! Des relations...

– Sentimentales ?

– Oui.

– Des personnes avec qui je me suis mis en couple ?

– Oui, c'est ça.

– Des histoires d'amour donc ?

– Oh, tu m'as comprise, râlai-je en le voyant se railler de moi.

– C'est vraiment important ?

– J'ai envie de savoir, dis-je en rougissant presque.

Il soupira en faisait tomber sa tête vers l'arrière sur le rebord du canapé. Était-ce de la gêne ou de la pudeur ?

– Pourquoi tu ne veux pas me le dire ?

– ... Très bien, tu commences et je te réponds après.

– C'est moi qui ai posé la question !

– C'est ma condition.

Je gigotai en me détachant de lui. Je n'aimais pas ces manigances et puis ce petit air vainqueur qu'il affichait. Mais je repris :

– Bon, d'accord. Je suis sorti avec trois mecs... Non, quatre. Ou trois.

– Trois ou quatre Sarah ? Il faut savoir !

– Bon disons quatre.

– Je t'écoute alors.

– Mon premier copain, j'étais au lycée, en terminale. On est resté ensemble un an environ. Il était gentil, mais je n'étais pas très attachée à lui. On a rompu quand j'ai déménagé à Paris pour les études. Après, il y a eu un gars en deuxième année de fac. C'était mon tuteur, lui était déjà en master.

– Oh, petite dévergondée, me taquina-t-il.

– Il m'aidait pour mes cours, c'était pratique.

– Ah, très romantique...

– Je suis quelqu'un de pragmatique ! Mais je suis partie en Erasmus en Italie au début de ma troisième année, alors ça n'a pas continué. À Rome, je me suis mise à fréquenter mon colocataire. C'était n'importe quoi. Il avait une copine, et il s'invitait dans ma chambre de temps en temps. Le cliché du macho italien en plus, Lorenzo.

– Une très belle histoire, donc, se moqua-t-il.

– Et le dernier en date, c'était l'année dernière, Léopold.

– Ouh, ça sonne très vieille France tout ça.

– Oui, ris-je. Il n'était pas très drôle comme garçon. Il venait d'une famille catho coincée, ça explique peut-être des choses.

– Méchante, sourit-il. Et tu es restée longtemps avec lui ?

– Neuf mois ! Il m'a largué par texto juste après les vacances dans votre maison de famille, en me disant qu'il avait été très déçu que je ne passe pas plus de temps avec lui et que je préférai rester avec mes amis, bla bla bla...

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