34/35 Voir la vie en bleu

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22 mai 2021


– Pitié, dis-moi qu'au nôtre, on fera pas ça !

Je pouffai de rire et lui tapai sur les mains pour l'intimer de se taire.


Tout avait commencé par un message reçu un dimanche soir.

– Oh merde !

– Quoi ? me lança Daniel d'une voix distraite.

– Ma cousine me demande d'être témoin à son mariage !

– Quelle cousine ?

– Mélissa, la fille de ma tante Annie que tu as croisée l'année dernière.

– Et... vous êtes proches avec cette Mélissa ?

– Justement, pas tellement. Ça doit faire trois ans que l'on ne s'est pas vues, et presque deux ans que l'on n'a pas eu une véritable conversation... On était toujours fourrées l'une avec l'autre quand on était petites. Et puis au lycée, elle a eu des nouvelles copines. Et on s'est perdues de vue.

– Pourquoi elle te demande d'être sa témoin alors ?

– Bah je ne sais pas, dis-je en relisant le message envoyé. C'est un peu bizarre non ?

– T'as qu'à décliner !

– Quoi ? Mais ça ne se fait pas, t'imagines !? Je passerai pour une fille méchante...

– Et tu passeras pas pour une fille méchante si tu acceptes d'être à son mariage alors que t'en as rien à faire ?!

– C'est différent !

– Laisse ta place à quelqu'un d'autre. Elle doit avoir des amis à qui proposer, non ?

– Je ne sais pas trop... Je ne connais pas du tout ses amis. Elle ne doit pas en avoir beaucoup pour me demander à moi, non ?

Il soupira :

– Tu vas accepter, c'est ça ?

– Je ne peux pas vraiment faire autrement...

– T'es trop gentille, Sarah !

– Et toi vraiment pas assez. De fois, je me demande comment je fais pour te supporter au quotidien, le narguai-je.

– Mh, c'est parce que tu m'aimes !

– Ouais, ça doit être pour ça, conclus-je presque par habitude en souriant.


J'acceptai donc sans grand entrain. Ma cousine fut ravie. Elle me mit de suite en contact avec son amie qui s'occupait de l'organisation. Les aléas de la crise sanitaire firent avoir lieu le mariage à la mi-mai.

Pour parfaire le plan de table, Melissa me demanda si j'allais venir accompagné. Quand j'en parlais à Daniel, il parut étonné :

– Bah bien sûr ! s'exclama-t-il. La question se pose même pas, non ?

– C'est dans six mois quand même...

– Et quoi ? C'est bon, je crois qu'on l'a déjà eu notre crise de couple ! railla-t-il. T'as pas intérêt à me larguer, tu sais.

– Ok, ok, j'ai rien dit, répondis-je en passant mes lèvres sur les siennes.


Mais Daniel manqua de faire une syncope quand je lui dis que le dress code dont m'avait parlé ma cousine était de mise pour les accompagnants. Et je faillis le perdre quand j'ajoutai qu'il devrait porter un noeud papillon.

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