13/35 Premières nuits

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27 Janvier 2018

C'est en moins de deux minutes que nous nous étions retrouvés nus l'un contre l'autre, moi les fesses en équilibre sur le bord du plan de travail de la cuisine, lui entre mes jambes nouées autour de sa taille, sa bouche sur mes seins, prêt à passer à l'acte sans autres préliminaires.

Nous nous étions arrêtés un instant, désorientés et nerveux, presque honteux de se précipiter dans quelque chose que nous attendions depuis si longtemps l'un comme l'autre. – On va un peu vite là ? m'avait-il murmuré. – Un peu, avais-je répondu en faisant glisser mes mains dans son dos. – Viens, on va dans la chambre, m'avait-il dit en soufflant dans mon cou.

Nous avions enjambé nos vêtements éparpillés sur le sol et puis nous nous étions glissés l'un contre l'autre en travers du lit, pour entamer de voluptueuses tendresses que nous prenions le temps de nous donner, n'oubliant aucune partie de nos corps, nous embrassant, nous regardant, respirant en même temps.

Nous avions tant fait monter le désir que cela en devenait douloureux, et c'était dans un soupir presque plaintif qu'il s'était fondu en moi au son de mon acquiescement tremblant. Nos visages l'un contre l'autre, les pointes de nos langues se cherchaient avec délices et nos corps s'étaient éprouvés dans des va-et-vient qui s'intensifièrent rapidement. – Attends Sarah, je suis en train de monter beaucoup trop vite, m'avait-il chuchoté. Nous avions échangé quelques paroles en souriant et puis j'avais fait danser mon bassin contre le sien pour reprendre le jeu, ne voulant plus m'arrêter. – Tu vas me rendre fou, Sarah.C'est le but... Tout s'était amplifié en quelques instants. J'avais savouré de le sentir perdre pied.

C'était dans ses bras que j'avais repris mon souffle et que j'avais senti contre mon oreille battre son pouls pressé dans sa poitrine.

Il m'avait désarçonnée quand, après de longues minutes à faire frôler ses mains sur mon corps encore fébrile en sondant le fond de mes yeux, il m'avait dit qu'il ne m'avait pas senti jouir. J'avais accordé un – C'était vraiment bien, auquel il avait ri en me disant que ce n'était pas ce qu'il m'avait demandé. Je n'avais pas osé dire que je n'avais pas atteint ce fameux orgasme, mais que cela n'avait pas d'importance, quand il m'avait soufflé avec un sourire charmant que je pouvais lui répondre non, qu'il ne se vexerait pas. Je n'avais rien dit de plus, mais il avait approché ses lèvres de mon oreille et avait fait glisser sa main de mon cou à mes cuisses : – Je veux savoir ce que tu aimes... Guide-moi.

Et la nuit n'avait presque fait que commencer. Comme rassurés de la rencontre de nos deux corps, nous avions pris le temps de nous découvrir et de s'émerveiller béatement de nos découvertes.

Les heures avaient passé sans prises sur nos gestes, et nous avions joui sans discontinuer montant des sommets, se régalant dans les descentes, tombant dans des demi-sommeils l'un contre l'autre. C'était lorsque le ciel dehors commençait à timidement changer de couleur que nous nous étions endormis réellement, épuisés et saouls.

Lorsque nous nous étions réveillés après quelques heures, un rayon de soleil froid entrant dans la chambre aux stores largement ouverts, nous ne pûmes nous empêcher de nous noyer une nouvelle fois l'un dans l'autre. Et quand j'étais sortie du lit, je marchais sur des jambes vacillantes.

Nous passâmes notre journée à demi nu dans toutes les pièces de l'appartement, et j'en profitais à chaque instant pour contempler son corps, ses gestes souples, ses muscles fins et raides. En permanence, il revenait vers moi, me touchait, me mordait, m'embrassait et j'en frémissais un peu plus à chaque fois.


Sans vraiment savoir l'heure qu'il était, nous avions décidé d'aller nous balader, et nous avions marché collés l'un à l'autre dans les rues étroites d'une ville déjà noire.

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