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Naëlle Morin
Décembre 2022

Je râle en entendant mon téléphone sonner juste à côté de ma tête en pleine nuit.
Qui ose m'appeler à une heure pareille ?

Ma main tâtonne pour essayer de trouver mon téléphone et je me redresse dans mon lit en voyant un appel de Louna.
À 4h du matin ?
C'est la première personne à faire des nuits de 12h sans se réveiller.
Elle tape des comas toute les nuits et même une bombe qui explose au dessus de sa tête ne la réveillerai pas.

Je décroche rapidement et me frotte les yeux en approchant mon téléphone de mon oreille, sans le coller.

- Qu'est-ce qu'il se passe Louna ? je demande d'une petite voix à cause de mon réveil précipité. Ça va ?

J'entends des reniflements de l'autre côté du téléphone et fronce les sourcils. Elle ne me répond pas, mais je sais qu'elle m'entend à l'autre bout du fil.
Et elle pleure.
Et ça, c'est pas normal.

- Eh Louna ? T'es là ? Tu me fais peur, il se passe quoi ?

Elle renfile plusieurs fois avant de prendre une grande inspiration et de ravaler un sanglot.
Ma gorge se noue en comprenant qu'elle n'arrive pas à parler et j'avale difficilement ma salive.
Je pince mes lèvres entre elles avant d'ouvrir la bouche pour parler mais elle me coupe.

- Naëlle... viens s'il te plaît...

- J'arrive Louna. Je suis là dans 20 minutes, d'accord ?

Je l'entend me remercier et je me lève rapidement de mon lit pour aller allumer la lumière.
Quoi qu'il se passe, je dois aller l'a voir.
M'appeler à 4h du matin n'est pas dans ses habitudes.
Alors même si je suis crevée et que ça pourrait être dangereux sur la route, je me dois d'aller chez elle.

J'ouvre mon placard pour prendre un jogging et un sweat que j'enfile directement. Je sors une paire de chaussettes et des baskets et attache mes cheveux dans une queue de cheval.
Je n'ai pas de temps à perdre.

Je récupère mon téléphone et mon trousseau de clés.
Ma porte claque dans mon dos et je me fige en me rappelant que nous sommes en pleine nuit et que mes voisins dorment sûrement.
Merde.

Je dévale les escaliers à une folle allure et pousse la porte du hall.
Ma voiture s'illumine quand je la déverrouille à quelques mètres et je monte dedans pour arriver le plus rapidement possible.

J'angoisse.
J'ai peur de ce que je peux apprendre ou voir.
Toutes sortes d'idées me passent en tête et je stress à l'idée qu'elle ai fait une connerie.
Je sais qu'elle ne serait pas capable de se faire du mal à soi même.
Je la connais par cœur.
Elle n'avait pas l'air saoul.
Elle ne fait jamais de cauchemar, de crise d'angoisse, de crise d'anxiété, d'apnée du sommeil...
Mais que s'est-il passé pour qu'elle m'appelle en pleure à une heure pareille ?

C'est vrai que ces derniers temps elle semblait ailleurs, mais rien de grave non ?

Je me gare un peu n'importe comment devant son immeuble et sort précipitamment.
Je tape le code que je connais maintenant par cœur et monte les escaliers pour arriver au deuxième étage.
Je ne prends pas le peine de sonner ou de frapper à la porte puisqu'elle ne répondre pas mais entre directement.
Toutes les lumières sont éteintes mais je vois un peu de bordel par terre grâce à la pleine lune qui traverse les fenêtres.
Elle n'a pas fermé les volets.

J'avance prudemment vers sa chambre, ne voulant pas lui faire peur.

- Louna ? C'est moi.

- Dans la salle de bain, elle me répond d'une petite voix.

Attiré par l'étoile; PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant