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Mathieu Pruski
Février 2023

La désillusion.

C'est le bon mot pour définir ce qu'il se passe.
Encore hier soir je passais la meilleure soirée de ma vie avec la personne que j'aime.
On s'est avoué nos sentiments, on a prit du plaisir ensemble.
On est pas allé très loin, mais c'était un moment hors du temps.

Et en ce moment même, je me retrouve comme un con dans ma voiture.
Naëlle a voulue rentrer chez elle, pour « réfléchir et prendre l'air ».
C'est sont ses mots.

Je suis toujours devant son immeuble, garé, sans savoir quoi faire.
J'aurais sûrement dû la retenir, mais, je ne voulais pas la forcer.
Si elle a besoin de prendre du temps pour elle, alors j'attendrais.

Mais là maintenant, je suis à deux doigts de craquer.
Je ne sais pas quoi faire.
J'ai deux choix qui se dessinent dans ma tête.
Soit je remonte et la retrouve pour en parler calmement, sachant qu'elle veut être seule.
Soit je vais voir mamie parce que je ne sais pas me gérer tout seul et qu'elle a toujours de bon conseils.

La choix est vite fait.
Je démarre ma voiture, en espérant ne pas me tromper, et file en direction de Clamart pour retrouver ma mamie.

Ça me brise le cœur de la voir comme ça.
Mais je suis tellement un idiot que j'ai l'impression de marcher sur des œufs avec elle depuis son agression.
J'avais l'impression qu'elle remontait la pente, doucement, mais sûrement.
Et à cause de moi, elle l'a dévalée sans pouvoir s'arrêter.
J'ai tout gâché.

Si seulement je l'avais écouté, je serais encore avec elle en ce moment même et tout se passerait bien.
Je continuerai à rester auprès d'elle et a m'en occuper.
Parce que c'est ce que j'aime, être avec elle.
Elle m'a redonnée de l'espoir en l'amour. Moi, qui n'y ai jamais vraiment trop cru, même avec mon ex.
C'est la seule personne qui a réussi à me faire changer de regard et de façon de penser sur les relations amoureuses.

Mais là, ce qu'il s'est passé, je le regrette.

Quand j'arrive devant l'immeuble de ma grand-mère, je ne perds pas de temps et tape le code pour entrer rapidement. Je monte les quelques étages en courant et frappe 5 coups sur la porte en bois qui contient le nom de ma famille.
Pruski.

- Salut mon grand, je n'attendais pas ta visite, entre.

J'enlace longuement ma grand-mère pour la saluer avant de poser un baiser sur son front.
Directement, je me sens un peu mieux.

- Comment tu vas ?

- Papa et Enzo sont là ? je demande en guettant l'appartement sans répondre à sa question.

- Non, pourquoi mon grand ? Ça va pas ?

Je baisse la tête quelques secondes pour jouer avec mes doigts avant de la regarder dans les yeux.
Mamie me scanne avec les sourcils froncés et me fait signe de m'asseoir.

- Bof. J'ai besoin de toi mamie.

- Dis moi tout.

Je pose mes fesses sur le canapé contre le mur et pose ma tête entre mes mains, soufflant plusieurs fois pour extérioriser.

- Tu sais Naëlle.

Je relève la tête pour voir si mamie se souvient d'elle, même si j'en suis persuadé parce que je lui en parle souvent.
Elle arbore un grand sourire en hochant doucement la tête.

- Oui mon grand.

- Je crois que j'ai fait de la merde, je lui répond en la coupant sur la fin de sa phrase.

Attiré par l'étoile; PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant