C'était bien trop beau pour être vrai ! Comment peut-il sonner à ma porte et me parler sur ce ton ? Il peut bien être le plus beau gosse de la terre entière mais s'il est également le plus méprisable, c'est peine perdue !
— Non ! En quoi cela vous concerne ? l'apostrophé-je.
Alors que je le suis à travers le minuscule hall de l'entrée, il m'éjecte de son bras droit et entre dans mon salon sans que je puisse l'en empêcher.
— Qu'avez-vous fait ? dit-il mécontent.
— Rien.
— Vous êtes pire que les autres. Vous n'avez aucun respect, me sort-il.
Ni une, ni deux, je m'énerve contre lui. Pour qui, il se prend ?
— Respect ?! Vous voulez vraiment qu'on parle de respect ? Je vous signale que vous rentrez chez moi, sans y être invité, et c'est vous qui me parlez de respect ? Déguerpissez, sortez d'ici ! ordonné-je.
Je mets toutes mes forces dans mes mots, dans l'espoir qu'il rebrousse chemin, mais rien ne l'arrête dans sa progression.
— Pas avant que vous ayez remis tout en place.
— Je n'ai pas l'intention de changer quoi que ce soit. Partez !
Il commence à bouger l'un des fauteuils un peu plus vers la droite et je le stoppe en me mettant à la place initiale du meuble. C'est là, que mes membres inférieurs commencent de nouveau à donner des signes de faiblesse.
— Poussez-vous !
Il tente de me bousculer afin d'avoir le champ libre, mais je tiens bon, mes jambes ne sont pas tout à fait hors d'usage.
— Non ! Il reste où il est. C'est chez moi.
Et c'est à ce moment là, que nos regards se croisent. Un tourbillon de plaisir se propage dans mon organisme. Je flanche, me rattrape à l'assise, essaye de me reprendre, alors que mon corps se délie face à ses yeux d'une profondeur obscure, qui tentent par un moyen que je ne saurais l'exprimer, de me cerner. Et, tout cela, en moins d'une demi seconde.
— Pas pour longtemps, me menace t-il avec fermeté.
Mes pupilles toujours plongées dans la noirceur de ses iris bleues, me fait vaciller et égarer tous mes mots. Je m'y noierai volontiers si seulement il n'était pas si bourru. Que gâchis !
Je me re-concentre afin de ne pas perdre la face devant ce gars plein de charme et totalement hors de lui.
— Vous ne me faites pas peur, me risqué-je finalement. J'ai signé un bail de six mois, donc vous ne pouvez rien contre moi. Maintenant sortez de chez moi.
Alors qu'il tente une dernière fois de remettre le meuble à l'endroit d'avant mon emménagement, nos doigts se frôlent, et dans l'instant, nous sommes chavirés par une onde de foudre qui nous fait aussitôt lâcher le fauteuil des mains.
C'était quoi ce truc ?
J'ai le cœur, la tête et tout le reste du corps qui tremblent, non de peur, mais d'une impression étrange que je ne saurais qualifier. J'en suis toute retournée.
Que m'a-t-il fait ?
Je le fixe avec rage, prête à en découdre, quand je prends subitement conscience qu'il est dans le même état que moi. Il est largué, perdu, tout comme je le suis. Sa main droite dans ses cheveux prouve qu'il se demande ce qu'il lui arrive. Mais dès qu'il remarque mes yeux cloués sur sa personne, il reprend brusquement son air dédaigneux.
— Ce n'est pas fini ! m'avertit-il, en posant sa main droite sur son cœur, comme s'il voulait l'apaiser ou bien tout simplement cacher son tatouage, tout en faisant demi-tour.
Mon dieu ! Ses fesses ! Je me mords la langue pour ne pas sourire, mais je ne peux décidément pas éviter un petit rictus d'apparaître sur mon visage à la vue de ses deux beaux ballons bien rebondis, bien fermes et musclés à souhait. Comment un type comme lui, aussi séduisant, avec un corps de rêve à faire craquer toutes les femmes, peut-il être aussi arrogant, prétentieux et crétin ?
Ça aurait pu être l'homme idéal. Quel dommage qu'il soit aussi stupide et impertinent.
Je claque la porte derrière lui, remets le siège qu'il a déplacé à sa place et m'y assois. Je n'arrive pas à comprendre. Qui est-il ? Que voulait-il ? Pourquoi s'est-il emporté en voyant la pièce remodelée à mon goût ? Et surtout qu'est-ce qui s'est produit entre nous ? Pourquoi je me suis sentie totalement déboussolée et excitée face à cet odieux personnage ? Tant de questions sans réponse.
Il a beau être insupportable, il est vraiment trop craquant. Je lui aurais à coup sûr sauté dans les bras, s'il n'avait pas été aussi rustre. Je perds la tête ! Il faut que je me ressaisisse.
Je reste de longues minutes assise en pensant à ce bel étalon.
Je m'imagine dans ses bras musclés avec ma tête posée sur sa poitrine, envoûtée par les battements de son cœur. Il doit bien y avoir un cœur qui bat dans ce sublime corps, non ?
— Tu deviens folle ma fille ! Arrêtes de penser à ce crétin sans cervelle, il n'est pas fait pour toi, me dis-je tout haut, afin de passer à autre chose.
Et ni une ni deux, je me lève de mon fauteuil et décide d'aller faire les courses, mais me rassieds immédiatement, étant flageolante. Je vais devoir attendre un peu, avant de me lancer à l'assaut de ce nouvel environnement.
Après cette altercation, j'ai bien mérité un peu de repos. De toute façon, je n'ai pas mon mot à dire, mon corps parle pour moi. Je suis à bout de force.
Publié le samedi 13 mai 2023
Le prochain chapitre est pour jeudi prochain exceptionnellement.
Soyez au rendez-vous !
VOUS LISEZ
L'appart du Troisième (nouvelle version)
RomansaQuand l'amour frappe à la porte de Luisa Silva, en la personne de Fabio Monteiro, un homme arrogant, prétentieux et trop sûr de lui, Luisa n'a qu'une idée à l'esprit lui claquer celle-ci au nez. Du moins, c'est ce que sa tête lui dit de faire, mais...