Chapitre 46 Fabio 4/5

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Je sors les moules, les saladiers, les ustensiles qu'on va avoir besoin ainsi que tous les ingrédients et les dépose sur le plan de travail.

Elle se tient désormais près de moi avec un magnifique sourire dessiné sur son visage.

Je lui tends deux saladiers, une spatule et les œufs. De mon côté, je mets les mêmes choses devant moi. Je lui montre comment faire pour séparer les jaunes des blancs, puis à elle de me montrer comment elle s'y prend.

Son visage se crispe soudainement au premier tapement de l'œuf sur le saladier. Pour le moment, elle parvient sans grande difficulté à réaliser sa tâche. Je la laisse terminer tandis que je m'exécute de mon côté au même labeur.

— Oh ! Non ! crie t-elle tout d'un coup, me faisant sursauter.

— Que se passe t-il ? l'interrogé-je, avec mes yeux braqués sur elle.

— J'ai mis du jaune dans les blancs, me dit-elle avec une mine défaite.

Ça va être plus compliqué que je l'imaginais. Elle n'est pas très douée en cuisine, à ce que je vois.

Je la pousse délicatement vers moi, me positionne derrière elle et lui montre comment elle doit s'y prendre. Elle en profite pour coller son merveilleux fessier à mon entre jambe, mon engin se rebiffe immédiatement et se retrouve à l'étroit dans mon pantalon. J'inspire un bon coup pour le calmer mais l'essence de son parfum me donne encore plus envie d'elle.

Je suis perdu. Il faut que je trouve une solution, tout de suite, maintenant ! Ou je suis mort.

— Tu veux cuisiner ou pas ? la sermonné-je.

C'est la seul idée que j'ai eu, me remettre au travail. Je sais, pas très probante, surtout qu'elle se frotte davantage à moi.

— Excuses-moi ! C'était trop tentant. On se remet au travail.

Elle s'écarte à peine et on continue le fameux gâteau. Je lui indique toutes les étapes et à l'évocation de celles-ci, elle se pose sur l'établi et admire plus que ne confectionne, avec le sourire aux lèvres. J'exécute seul les tâches une par une.

Pendant que les pâtisseries cuisent, et que mademoiselle fixe le four de ses merveilleux beaux yeux, je lui révèle un de mes petits secrets.

— J'ai donné ton nom à cette pâtisserie. C'est toi qui me l'as inspiré, lui avoué-je de plein cœur mais un tantinet crispé.

— Ce gâteau s'appelle Luisa ? m'interpelle t-elle en quittant du regard les gâteaux qui cuisent, afin de me cuisiner.

Je ne sais pas si elle est ravie ou bien contrariée par cette nouvelle. Son visage est dénudé de réaction. Seuls sa question résonne dans la pièce.

— Je l'ai intitulé la tornade Luisa, finis-je tout de même par l'informer après quelques secondes à cogiter si je devais ou non le faire.

— Tornade... Tornade... Tornade ? répète t-elle plusieurs fois.

Je crois qu'elle se demande si elle a bien entendu ce que je lui ai dit. Pourquoi tornade ? Alors, pour ne pas qu'elle se triture l'esprit, je l'éclaire sur mon choix de nom.

— C'est l'effet que tu as sur moi quand tu es là. Tu dévastes tout sur ton passage, y compris mon cœur.

— Aaaaaaah ! s'exclame t-elle. J'aime beaucoup.

J'ignore totalement ce qu'elle aime tant, le nom du gâteau ou ce qu'elle produit chez moi. Cependant, je refuse d'en savoir plus. Je risquerai d'être déçu. Et en plus de ça, je n'oublie pas qu'elle n'est pas tout à fait maître d'elle-même.

— Il serait peut-être temps d'aller te coucher, non ? lui demandé-je, car elle n'arrête pas de bailler depuis de longues minutes.

— Pas avant d'avoir goûté à ma création créée à mon effigie.

— C'est moi qui ai tout fait ?! protesté-je.

— Je t'ai soutenu moralement, ricane t-elle. Sans moi, cette délicieuse pâtisserie n'existerait pas.

Je ne la savais pas aussi culottée, au point de s'attribuer tout le mérite.

Ces derniers mots confirment mon hypothèse. Elle est vraiment bien amochée. Je suis persuadé que c'est la boisson qui parle et non elle. Ma voisine du dessus peut se comporter étrangement par moment, mais jamais elle ne se serait présenté à moi de cette façon et encore moins me révéler ce qu'elle ressent de but en blanc. Comment la croire dans ces circonstances ?

Elle paraissait honnête et sincère, mais qui peut m'affirmer que tout est vrai ? Je vais devoir attendre qu'elle dessoûle pour en avoir le cœur net.

En attendant, je n'ai plus qu'à prier intérieurement pour que tout ce que nous nous sommes dit auparavant ne parte pas aux oubliettes.

— Tu viendras tout à l'heure au moment de ton petit-déjeuner, je t'en donnerais une part, lui proposé-je, la voyant complètement épuisée, prête à s'endormir contre mon four.

— Non ! Pas avant que tu m'aies dévoilé tes sentiments. Dis moi que tu m'aimes ? insiste t-elle en s'accrochant à mon cou et en relevant sa tête pour me faire face.

Ses pupilles intensément ouvertes m'offrent une vision sur sa belle âme. Je ne discerne aucune méchanceté, uniquement un fort désir et d'espoir mélangés à sa bonté intérieur ainsi qu'à sa splendeur qu'elle dégage. Ses iris ainsi rivées aux miennes me donnent l'envie de lui exprimer tout ce qu'elle veut entendre et plus encore. Mais à quoi bon, elle ne s'en souviendra même pas.

— Luisa ! On monte !

— Non ! Je veux savoir ! persiste t-elle.

Il faut absolument que je lui sorte ça de son esprit. Je tente une diversion.

— Tu grimpes, et si tu es sage je te révèlerai ce que je ressens pendant que tu te couches.

J'espère que d'ici là, elle aura oublié ma promesse.

Ni une ni deux, la voici prête à partir.

— Allez, on y va ! me pousse t-elle vers la sortie tout en enlevant mon tablier qu'elle portait à merveille sur elle.

J'allais protester mais pourquoi ? Elle n'en fait qu'à sa tête.

De tout façon, je n'ai pas le temps de m'opposer qu'elle le jette en ma direction, plus précisément sur ma figure, ce qui la fait rire aux éclats. Dieu qu'elle est belle ! Comment la gronder quand elle vous émerveille de la sorte ? 





Publié le samedi 6 avril 2024

Désolée pour hier, je n'ai pas eu le temps de poster le chapitre. 

On se retrouve demain pour la suite et fin de ce chapitre. 

Bonne journée ! 

L'appart du Troisième (nouvelle version)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant