Je suis enfin dans un taxi, avec la vitre de la portière gauche grande ouverte. Spontanément, je prie pour que rien de mal ne se produise. C'est plus fort que moi, je n'arrive plus à être sereine en voiture. Ma respiration est forte et bruyante. Je tente de contenir mon mal-être, en focalisant mon regard sur la beauté du paysage, et cela semble fonctionner, en tout cas, je supporte mieux le voyage.
Nous longeons le Tage, ou bien est-ce déjà le bras de mer dans lequel il se jette, je ne saurais le dire. Cela nous offre une sacrée vue sur l'autre rive de la ville reliée par deux magnifiques ponts, le Vasco de Gama et celui du Vingt-cinq avril, avant de remonter vers les terres.
Ce véhicule, dont le chauffeur semble être très prudent au volant, m'emmène dans un des quartiers les plus touristiques de la capitale portugaise, le Bairro Alto.
Je reconnais, instinctivement, le lieu de cette ville dans lequel je vais vivre pendant six à douze mois.
Hier, j'ai fait des recherches sur Internet pour mieux connaître ce coin de la capitale. Et tout ce que j'ai lu et vu, est à l'identique. C'est un quartier constitué de petites rues pavées, composé de vieilles bâtisses et de petites boutiques : c'est très original.
Selon Wikipédia, c'est un endroit très vivant, où les lisboètes passent le plus clair de leur nuit. Car ce coin offre d'innombrables bars, restaurants, maisons de fado... de quoi s'amuser, se divertir.
Et, depuis quelques années maintenant, il est le refuge des étudiants. La jeune population du pays n'hésite plus à s'y installer et redonne de la vie à ce quartier en friche.
J'aime ce côté ancestral qui donne à cette localité, un univers à part. Le charme de l'ancien me fait me sentir bien, me redonne de la force, de l'espoir pour continuer. Si, un lieu comme celui-ci, qui a été construit à la fin du seizième siècle est encore sur pied, alors, moi aussi, je peux faire en sorte que ma vie reprenne, enfin, un nouveau tournant. Il est temps !
— Vous voilà arrivée ! m'informe le conducteur, mettant fin à mon supplice.
Durant tout le trajet, mon cœur tambourinait avec fracas dans ma poitrine, au point de me faire presque défaillir à l'approche de l'arrivée. Je suis contente d'être parvenue à destination sans trop d'encombre.
Je pose un pied au sol et découvre avec une impassible joie que mes jambes sont toujours fonctionnelles. Mon stress ne les a pas paralysées comme je le redoutais. Je suis ravie.
La voiture s'est arrêtée devant une pâtisserie typiquement portugaise. La vitrine me donne l'eau à la bouche et l'envie de rentrer pour y découvrir les spécialités de la maison. D'ailleurs, c'est ici, que je dois retrouver la propriétaire de mon appartement, afin qu'elle puisse me donner les clés du meublé, dans lequel je vais désormais vivre.
Le chauffeur de taxi dépose mes bagages à même la route et me prévient :
— Je vous attends là. Je vais vous aider à monter vos valises.
Il est très gentil. Toutes les personnes que je rencontre dans ce pays sont toutes très aimables et très attentionnées. Je crois que je vais me plaire dans ce nouvel environnement.
A peine, ai-je franchi le pas de la porte, qu'une délicieuse odeur de chocolat me chatouille les narines.
J'entre plus profondément dans cette jolie boutique, très moderne, avec ses chaises et tables d'un bois clair. Les murs sont, quant à eux, d'un blanc scintillant avec des azulejos bleu azur en partie basse sur un seul pan, le plus grand, représentant une scène de cuisine entre une mère et ses deux enfants. C'est l'unique symbole traditionnel du pays, hormis les pâtisseries.
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L'appart du Troisième (nouvelle version)
RomansaQuand l'amour frappe à la porte de Luisa Silva, en la personne de Fabio Monteiro, un homme arrogant, prétentieux et trop sûr de lui, Luisa n'a qu'une idée à l'esprit lui claquer celle-ci au nez. Du moins, c'est ce que sa tête lui dit de faire, mais...