Chapitre 24 Fabio 2/2

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— Où crois-tu aller comme ça, mon garçon ? me quémande t-elle avec un air de celle qui a passé une mauvaise journée.

— Faire un tour, pourquoi ? l'informé-je, un point irrité qu'elle me freine dans ma course à l'aération de mon cerveau.

— Il faut qu'on parle ? m'annonce t-elle avec un ton de mécontentement.

Qu'ai-je encore fait ?

Que me veut-elle ?

Je ne suis pas d'humeur pour un sermon. J'ai besoin qu'on me fiche la paix, là, tout de suite.

— Maman, pas maintenant.

— Fabio ! Il faut que tu arrêtes de te comporter comme un odieux personnage envers la pauvre Luisa. Ce n'est pas comme ça que je t'ai éduqué.

— Je sais ! Mais c'est plus fort que moi.

Elle ne voit pas que je ne contrôle rien, que je suis un pantin quand je suis avec ma voisine ? Pourtant c'est flagrant ! Comment peut-elle passer au travers ? Elle le dit elle-même ce n'est pas l'éducation qu'elle m'a donnée. Alors pourquoi pense t-elle que mon mauvais comportement est inné ? Je n'arrive pas à faire autrement. C'est simple ! Je perds les pédales, et encore plus, depuis que je sais qu'elle dîne avec Manu ce soir.

Je ne me comprends pas !

Ils sont pourtant faits pour être ensemble. Ils sont pareils. Ni l'un, ni l'autre n'ont de gêne à agir de la sorte. Le mec, à sortir avec celle qui loue l'ancien logement de sa fiancée, et elle, d'accepter son invitation sans même le connaître. Qu'ils aillent tous les deux au Diable !

— Luisa, aussi, est passée par des épreuves, bien plus compliquées que les nôtres. Essayer d'être un peu plus gentil avec elle.

— C'est impossible !

— Pourquoi ?

— J'ai beau tenté, ça se retourne contre moi.

Même quand je me risque à réfléchir avant de parler, seuls des âneries sortent de ma bouche. En sa présence, je suis un autre homme, un saligaud sans nom. Je ne suis pour rien !

Et actuellement, il vaut mieux que je l'évite, sinon je ne suis pas certain de me contenir, tellement ma rage est forte. Pourquoi n'écoute t-elle jamais ce que je lui dis ?

— Tu es amoureux d'elle ?

— Non ! j'exulte. Qu'est-ce que tu vas encore imaginer ?

C'est absurde ! Comment peut-elle penser une telle sottise ? J'ignore tout à son sujet, hormis sa beauté et son tempérament de feu. Ce n'est pas assez pour en être épris... Je ne dis pas que cela ne soit pas possible avec le temps, mais à l'heure d'aujourd'hui, la réponse est : N.O.N.

— Rien, je me disais juste que tu agissais un peu comme ton père, quand il voulait attirer mon attention, alors qu'on était que des gosses.

Où va-t-elle chercher tout ça ? La relation entre Mama et Papa n'est en aucun cas identique à celle que je vis avec Luisa. Nous, nous nous détestons ! Il n'y a peut-être qu'un pas à franchir vers l'amour, mais en ce qui me concerne, il est loin d'être sauté. Et, en tenant compte de son envie de m'étrangler à chaque fois qu'elle me croise, je dirais que c'est également le cas pour mon insupportable voisine.

— Non ! Je ne suis pas amoureux de Luisa. C'est vrai, qu'elle me plaît physiquement, mais ça s'arrête là, la renseigné-je, en espérant qu'elle lâchera l'affaire une bonne fois pour toutes.

— Si c'est vraiment qu'une attirance, alors, laisse la tranquille !

Une attirance ? Ça oui ! Je suis obnubilé par son corps, il n'y a aucun doute. Elle me fait frissonner de plaisir à chacune de nos rencontres. Cependant, je ne céderais pas à mes pulsions. Plutôt mourir !

— Je le ferai quand elle aura quitté le troisième, attesté-je.

— Ne sois pas débile, elle est très bien dans l'appartement de ta sœur. Je pense qu'elles auraient pu être amies.

Je suis du même avis. Luisa est le genre de fille que ma sœur aurait apprécié, celle qui se bat pour les autres en dépit d'elle-même, sauf pour moi. Elle m'a en travers de la gorge. En même temps, je l'ai bien cherché. Je ne peux pas le nier.

— Je le crois aussi, acquiescé-je à ses dires tout en rajoutant une petite pique pas totalement fausse : Surtout pour me casser les pieds.

— Fabio ! Ne dis pas ça.

— C'est la vérité ! attesté-je.

Elles ont toutes les deux le don de m'énerver, au point, de m'exaspérer. Joana savait ce qu'elle faisait en m'envoyant son double. Je ne la remercie pas pour ce merveilleux cadeau.

Pour pas qu'on me prenne pour un fou, je ne dirais pas, que j'ai cru voir la peinture de ma soeurette me faire un petit clin d'œil.

— Si tu étais plus aimable avec elle, je pense que vous pourriez bien vous entendre, voire plus...

Mais bien sûr ! Ma mère croit que tout peut s'arranger avec un simple sourire. Mais elle a tort ! Ce qui se trame entre Luisa et moi, c'est compliqué. Moi-même, je ne sais pas quoi en penser.

— Dans tes rêves peut-être ?

— Essaye, tu verras ?

— Je vais y réfléchir, finis-je par la rassurer afin de mettre un point final à cette conversation qui ne mène à rien.

Je reste convaincu, qu'entre nous deux, il n'y a pas d'espoir possible. Alors devenir amis ? C'est irréalisable ! Qu'en déplaise à ma mère. En tout cas, pas tant qu'elle logera dans ce maudit appartement et qu'elle s'entiche de mon ex meilleur ami. J'ai bien peur que ma mère doive encore batailler fort si elle veut que son souhait s'accomplisse. En ce qui me concerne, j'ai décidé de ne plus faire d'effort. C'est terminé ! Je suis fatigué.

J'embrasse ma maman sur le front, avant de reprendre la route vers mon havre de paix, celui, où personne ne pourra me déranger. 





Publié le samedi 16 septembre 2023

J'espère que vous avez pu ressentir un peu de la souffrance dans laquelle se trouve notre énergumène du deuxième ? 

A la semaine prochaine pour la suite. 

Bon week-end ! 

L'appart du Troisième (nouvelle version)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant