Chapitre 38 Fabio 1/2

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Après la discussion agitée que j'ai eue avec ma mère hier soir, j'ai eu beaucoup de difficultés à trouver le sommeil. Je suis un vrai zombi aujourd'hui. Rien de ce que je fais n'est correct. Je ne parviens pas à me concentrer sur quoi que ce soit. Mon esprit est totalement ailleurs. C'est pour cela que j'ai pris la décision de quitter ma cuisine pour aller me promener afin de calmer un peu mes nerfs qui sont dans un état pitoyable.

Cette Luisa m'en aura fait voir de vertes et des pas mûres. Tout ce qui la touche retombe systématiquement sur moi. C'en est trop ! Pourquoi est-elle toujours au troisième ? Elle aurait dû déguerpir ! Je ne supporte plus de devoir la côtoyer en permanence. A force, je vais exploser !

Pourtant, rien qu'à l'idée qu'elle débarrasse le plancher, me donne des sueurs froides. C'est à n'y rien comprendre !

Jamais aucun locataire ne m'a tenu si férocement tête. Au bout de deux ou trois semaines s'était bouclé, ils étaient très loin d'ici. Qu'est-ce qu'elle cherche ? Que me veut-elle ?

Je sais, elle n'est pas indifférente à mon charme. Mais avec toutes les crasses que je lui ai faites, beaucoup auraient déjà pris les voiles, pour ne pas dire tous. Elle va me rendre dingue !

Sincèrement, je ne sais pas ce qui est le mieux pour moi, qu'elle parte ou qu'elle reste. Tout se mélange dans ma tête. Le mieux pour ma santé, serait qu'elle quitte le troisième, sans pour autant le quartier. Sauf, que le pari qu'on a fait stipule le contraire.

Qu'est-ce qui m'a pris de jouer ? Je ne cesse de me reprocher ce jeu débile.

A Coup sûr, c'est ce qui la maintient encore au dernier étage de mon immeuble. Quoi d'autre sinon ?

Ma petite balade terminée, je rentre au bercail, toujours aussi déboussolé qu'à ma sortie. Cependant, je ne peux pas continuer à flâner sans but précis dans les rues, j'ai beaucoup de travail qui m'attend.

Quand je reviens à la boutique pour reprendre mon activité laissée en plan, je constate que ma mère m'a réprimandé pour rien. Luisa se trouve actuellement à l'intérieur de la pâtisserie.

Finalement, elle s'inquiétait inutilement. Luisa n'est pas remontée contre moi, ou contre quiconque, j'exagère peut être un peu me concernant, mais je suis persuadé que son absence n'était pas dû à notre accidentel échange corporel. Elle était simplement occupée, voilà tout !

— Manu a beaucoup de chance ! prononce ma mère dans un soupir quand j'entrouvre la porte.

Mon employée et ma voisine sont toutes les deux dos à la vitrine, attablées, prêtes à commander l'une de mes pâtisseries réalisées avec amour. Elles ne remarquent même pas mon entrée.

— Et vous n'avez pas vu la robe ! atteste Carla très enjouée, ce qui me fait presque perdre l'équilibre.

Alors quoi ? Elle a encore rendez-vous avec ce crétin ? Ça ne lui a pas suffit le dîner de l'autre soir, elle en redemande ? Comment lutter contre le destin ? Je ne peux pas !

— Gâteau au chocolat pour toutes les deux ? propose ma mère aux deux filles.

— Non, Maria ! Simplement pour moi, la belle ici présente, se met au régime, répond Carla tout en pointant du doigt l'habitante indésirable, avant de s'adresser à moi, Bonjour à toi aussi !

Il faut dire que pour la discrétion, j'ai fait fort. Surpris par l'annonce que Carla vient de faire au sujet de son amie, j'ai lâché la porte et celle-ci s'est brutalement fermée.

L'appart du Troisième (nouvelle version)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant