Chapitre 35 Luisa 2/3

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Ce que je veux ? Que suis-je venue faire ici au juste ? Je perds tous mes moyens avec lui. C'est aberrant ! Déconcertant aussi ! Oui ! Je m'en souviens maintenant, mais je n'ai pas le temps de répondre qu'il m'assène :

— Vous êtes malade ? Bipolaire ? Je croyais que vous ne vouliez plus me voir ? Qu'est-ce qui a changé ?

— Pourquoi avez vous ri ? vais-je droit au but avant de me dégonfler.

Je suis bien capable de faire marche arrière quand il me parle ainsi. Je suis loin d'être quelqu'un de fort lorsque l'on m'attaque de front. Mes jambes en savent quelque chose. Je me cale le dos contre l'ouverture de la porte pour ne pas m'écrouler si elles décidaient par enchantement de m'abandonner en plein milieu du combat.

— Car je suis stupide ! Ce n'est pas ce que vous avez dit ? Non ! Vous m'avez traité de salopard !

— Je me suis emportée. Mais vous n'avez aucune excuse. Comment peut-on rire d'un malheur aussi atroce ?

— Je n'ai pas ri, insiste t-il, ne voulant pas avouer ses fautes.

— Si ! m'énervé-je plus que de raison.

Mais pourquoi il est aussi beau ? Mon Dieu ! Comment vais-je pouvoir arriver au bout de cette conversation sans succomber à son charme ? Sois forte ma belle ! Tu peux y arriver ! Je m'insuffle du courage.

— Non ! C'était nerveux. Je n'y peux rien, c'était plus fort que moi, se justifie t-il.

— Je savais que vous étiez un idiot mais à ce point là ? m'emporté-je de nouveau.

Je m'étais pourtant promis de garder mon calme avant de descendre d'un étage. A se crier dessus, nous n'arriverons à rien. Je respire un bon coup tentant de faire redescendre ma tension.

— Alors très bien, nous n'avons plus rien à nous dire ! m'annonce t-il, en voulant me fermer la porte au nez.

— Non, attendez ! Pourquoi ? le sommé-je de parler.

— Pourquoi quoi ? réplique t-il ne comprenant pas ma question.

— On ne rit pas sans raison, même quand c'est nerveux. Alors pourquoi ?

— J'ai essayé de vous le dire hier et vous m'avez fichu à la porte, alors que je suis venue à votre aide. Drôle de manière de me remercier ?

Je sais que je n'ai pas bien agi. J'aurais dû entendre ce qu'il avait à me dire. Sauf, que je ne supporte pas qu'il s'amuse à mes dépends. Et j'ai cru bêtement que c'était encore le cas hier. Comment aurais-je pu deviner que son rire était incontrôlable ?

— Je suis désolée. Mais il faut dire que vous n'êtes pas du genre à être tendre avec moi, me disculpé-je du mieux que je peux, en reprenant un semblant de calme.

— Vous non plus ! souligne t-il nos erreurs, et par la même occasion les miennes.

Puis, la seconde d'après, nos regards se croisent et sans comprendre le comment du pourquoi, je pose mes lèvres sur les siennes. Oui ! Oui ! J'ai fait un pas vers lui. Il répond à mon baiser avec une telle profondeur que je perds pied et me retrouve accrochée à son cou.

Dieu du ciel ! Comment peut-on embrasser aussi bien ?

Je suis toute émoustillée. Mon cœur bat la chamade. Je suis sous le charme de ce bel étalon. Je voudrais ne pas succomber mais je suis faible, et me laisse tout simplement aller dans ses bras. C'est complètement dingue, mais je viens de m'apercevoir qu'en plus de ce besoin compulsif d'être à lui, un sentiment irrationnel surgit du plus profond de mon âme. Je suis bel et bien amoureuse de cet imbécile au corps d'athlète.

Il me faut quelques secondes pour assimiler l'information.

Et tandis que je m'apprêtais à m'abandonner complètement à lui, après avoir pris conscience de mon amour à son égard, il stoppe notre délicieuse étreinte. Je reste coi et toute chancelante. Qu'est-ce qu'il lui prend ?

Pendant qu'il met une distance raisonnable entre nous, je me rattrape au pylône qui sépare son entrée de sa pièce à vivre, et avec son regard charmeur qui me rend dingue, il me scrute des pieds à la tête. J'ai honte à ce moment là, d'être comme je suis, mal habillée, mal coiffée... une vraie clocharde en soi.

Quel genre d'homme pourrait être attiré par moi dans l'état désastreux dans lequel je suis ?

— Pourquoi ? me sort-il subitement de mes pensés.

— Pourquoi quoi ? m'empressé-je de dire ne saisissant absolument pas sa question.

— Ce baiser ?

Je ne sais pas quoi lui répondre ? C'était instinctif ! Je n'ai rien commandé, ça s'est fait tout seul. J'ai compris ce qui m'arrivait que lorsque j'ai touché ses brûlantes, douces et délicieuses lèvres.

Mais une idée me vient...

— Pour te remercier pour hier, de t'être occupé de moi.

Ouf ! Heureusement, que je n'ai pas complètement perdu l'esprit.

— Alors tu dois le faire à la perfection, me suggère t-il avec son regard ténébreux.

Jamais, un homme ne m'a regardé de la sorte. Je suis de nouveau toute excitée. J'ai envie de lui, maintenant, tout de suite ! Il répond à mes attentes en moins de temps qu'il m'a été donné d'y réfléchir.





Publié le samedi 20 janvier 2024

ça vous plait ? Vous en voulez encore ? 

Il faudra attendre demain. 

Bonne journée ! 

L'appart du Troisième (nouvelle version)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant