Chapitre 30 Fabio 2/2

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— Non ! Je n'ai pas dit ça ! Seulement, je n'ai rien dormi de toute la nuit, et on se demande pourquoi ? Puis, je me suis dit qu'un bain me ferait le plus grand bien, donc je me suis posée le temps que la baignoire se remplisse et je me suis endormie.

Je n'en crois pas mes oreilles, elle vient tout de même de m'accuser de ce carnage. Je ne rêve pas ? Si je fais trop de bruit la nuit, elle n'a qu'à utiliser des boules Quies. Je ne vais tout de même pas m'empêcher de vivre pour le bien être de la princesse. Ah, ça non !

— Ce ne sont que des excuses ! Assumez ! Vous avez fait une erreur ! m'emporté-je contre elle.

Il est hors de question que je prenne la responsabilité de tout ceci. Elle a vraiment fait fort. Il y a de l'eau partout. Je n'ose imaginer les dégâts si je ne m'étais pas réveillé à temps. Elle peut me remercier, au lieu, de m'assassiner de son merveilleux regard de tigresse.

— Ok ! Je suis une cruche ! Satisfait ? me jette t-elle très irritée.

Ce qui me fait sourire. J'adore la voir dans cette état, ça fait ressortir ses jolis yeux noisette. Et sa tenue est plus qu'agréable, je dois l'avouer. Sa nuisette trempée me donne un aperçu plus que séduisant de son magnifique corps de déesse.

— Au lieu de sourire bêtement, vous pourriez m'aider à nettoyer ? A deux, on irait plus vite ! m'exige t-elle contrariée de me voir ironiser sur la situation.

Je me baisse pour nettoyer l'eau à terre et c'est à ce moment là, qu'elle disparaît de la pièce en me laissant seul à l'œuvre. Pour qui elle me prend ?

Tout d'abord, je monte pensant qu'il lui était arrivé quelque chose, puis elle s'énerve contre moi, alors que je suis venu ici pour stopper ses bêtises, et ensuite, elle part me laissant faire le sale boulot à sa place. Elle est incroyable !

Tout ceci semble tirer d'un film. C'est vraiment inconcevable une telle chose, et pourtant c'est bien réel !

Et après ça, qu'on vienne encore me dire que je suis quelqu'un de stupide qui ne pense qu'a lui ?! Je lui dirais des mots pas très beaux à entendre.

— Vous croyez que je vais faire cette corvée tout seul ? Vous vous mettez le doigt dans l'œil ! lui crié-je de la salle de bain.

Elle ne répond pas, néanmoins elle revient quelques secondes plus tard avec un bas de pyjama et se met au travail. Puis, je la sens devenir toute pâle, je lui demande inquiet :

— Vous vous sentez bien ? Vous avez une sale tête !

Elle lève ses mirettes vers moi et cela me confirme qu'elle n'est pas du tout en forme.

— Merci, mais je vais bien, s'entête t-elle.

— Vous en êtes sûr ? insisté-je la voyant se décomposer sous mes yeux.

— Oui ! atteste t-elle fortement.

Elle se redresse d'un bond comme pour me faire comprendre que tout va pour le mieux, prend une serpillière et commence à frotter énergiquement, un peu trop selon moi. Puis l'instant d'après, tandis que j'essors ma serviette trempée dans le lavabo, je perçois non loin de moi, Luisa bataillant avec elle-même pour tenir debout. Je devine rapidement la finalité de la chose, et avant même qu'elle ne perde l'équilibre, me voici auprès d'elle. Une grande enjambée à suffit pour la retenir de tomber. Elle se retrouve dans mes bras comme un vulgaire chiffon. Je la porte jusqu'à son lit et l'allonge de tout son long.

— Vous êtes une sale gamine ! Depuis quand, vous n'avez rien mangé ? l'asséné-je.

Elle devient livide. A croire que je viens de lui faire peur. Ce serait une première.

— Hier soir... Pourquoi ? bafouille t-elle en essayant de retrousser le bas de son pantalon tout mouillé.

Cette fille a le don de me piquer au nez. Elle veut vraiment que je m'énerve. Comment a-t-elle pu passer près des deux quarts de la journée sans rien avaler ? Elle veut mourir ? Elle n'est pas tombée au bon endroit pour ça. Je vais lui faire avaler une tonne d'aliments, ou je ne m'appelle pas Fabio !

— Vous n'avez rien mangé de la journée ? lui répété-je encore et encore avant de l'assassiner. Vous êtes une inconsciente !

— Vous m'accablez alors qu'il n'est pas si tard.

— Seulement près de quinze heures ! l'informé-je agacé qu'elle se trouve de nouveau des excuses à son comportement immature.

— Non, déjà ? s'extasie t-elle en se redressant pour mieux rétrécir son jogging.

Qu'est-ce qu'elle m'exaspère ! J'attrape les deux côtés du survêt au niveau des chevilles et tire dessus d'un seul coup. Luisa tombe à la renverse sur ses deux gros coussins et le vêtement se retrouve dans mes mains. Voilà ! Oups ! Je l'ai carrément toute déshabillée. Elle s'empresse de cacher son intimité avec l'un de ses oreillers.

Je vais en avoir pour mon grade à en juger par son visage furibond. Je préfère la devancer en montrant mes crocs. Elle ne va pas remporter cette bataille !

— Vous restez là ! exigé-je avec fermeté.

Je la recouvre délicatement d'un plaid qui se trouvait sur un siège près du lit. D'ailleurs, d'où vient ce fauteuil ?

Ma sœur n'avait pas ce genre de truc chez elle. Comment cette chaise pour handicapé s'est retrouvée au troisième ?

Alors que mon regard se fige sur l'élément en question, l'impertinente locataire se met à rugir :

— Il en est hors de question !

Elle essaye de se redresser en vain, car je la somme de se recoucher dans la foulée en lui servant mon incroyable regard noir.

— Faites ce que je vous dis pour une fois ! insisté-je très contrarié par son opposition. Je ne veux pas vous voir en dehors de ce lit ! ajouté-je à son attention.

— Sinon ? me provoque t-elle.

Je n'ai aucune envie de jouer. Dans d'autres circonstances, je n'aurais pas dit non. Mais là, elle va trop loin ! Elle n'a vraiment pas conscience de ce qu'elle a fait. Je ne veux pas d'un second décès pour cause de non nourriture ingurgité. Elle va me faire le plaisir de m'obéir. De toute manière, je ne lui laisse pas le choix !

— Je vous y ramène de force ! l'intimidé-je. N'essayez pas de mettre un pied à terre.

Elle s'allonge et me tourne le dos. C'est sa façon à elle de me montrer son mécontentement, ainsi que son abdication.

Quoi qu'il en soit, c'est moi qui aurais eu le dernier mot, même si elle aurait continué à me provoquer. Les femmes de maintenant sont de vraies gamines, depuis quand on oublie de manger ? C'est du jamais vu ! Et du grand n'importe quoi ! 





Publié le samedi 4 novembre 2023

On se retrouve bientôt pour la suite, je l'espère...

Bon week-end ! 

L'appart du Troisième (nouvelle version)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant