Chapitre 31 Luisa 1/3

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J'ai dû m'assoupir. Je me réveille bien plus en forme que je ne l'étais, avec une délicieuse odeur qui émane sûrement de la cuisine. Je ne saurais dire ce que c'est, mais ça me donne l'envie de le découvrir. J'ai soudainement très faim !

Je lève ma tête et je le vois en train de me regarder dans l'entrebâillement de la porte.

Est-il resté ici pendant que je dormais ?

Bien sûr que non ! Il s'est changé. Il porte désormais en place de son boxer, un jean troué. Je me demande s'il ne s'agit pas de celui qu'il portait hier soir ? Et comme haut son habituel torse nu qui fait flancher tous mes espoirs de ne pas craquer.

Ses yeux me scrutent et j'ai l'impression, le temps de quelques secondes, d'être sa prisonnière. Dois-je lui demander la permission pour me lever ? Non ! Je suis chez moi. Je fais ce dont j'ai envie tout de même ! Il n'a pas son mot à dire ! Bon, à en juger, par sa façon qu'il a de m'observer, je dirais que je ferais mieux de ne pas le contrarier. Ses pupilles sortent presque de leur orbite tant elles sont grandes ouvertes. Ce n'est vraiment pas le moment de le contredire, surtout, s'il a nettoyé mes dégâts des eaux et qu'il a cuisiné pour moi. Je vais me contenter de suivre ses instructions sans le reprendre. Il mérite que je lui laisse une petite chance de me montrer qu'il peut être quelqu'un de bien. A lui de jouer !

Puis, la minute d'après, alors que je reste sagement couchée, il me fixe avec davantage d'intensité et d'ardeur que j'ai du mal à dévier mes prunelles des siennes. Et le plus déconcertant c'est que j'aime ça. Il a le don de m'enivrer par sa simple présence.

Mais pourquoi diable est-il aussi canon ?

J'en ai des papillons dans toute mon anatomie, tellement l'image de cet homme en train de cuisiner pour moi me fait totalement perdre toute notion de bienséance. Mon corps frissonne. Mon cœur tambourine. J'humecte mes lèvres sèches en les caressant de ma langue, avant de mordre délicatement celle du dessous. Ses yeux n'en perdent pas une miette, et moi, ne sachant pas m'arrêter je fais glisser la couverture devenue trop brûlante pour ma peau en ébullition, ce qui fait apparaître mes jambes que j'empresse de presser l'une contre l'autre avec une extrême douceur.

Il sourit.

Dois-je comprendre qu'il aime ce qu'il voit ? Je plis mes gambettes avant de les allonger de nouveau sur le matelas avec délectation. J'ignore si je suis sensuelle dans mes gestes ou bien en train de me ridiculiser devant ce monsieur qui n'a aucun mal à se trouver une femme différente chaque soir. Cependant, lorsque mon ventre se met à gargouiller bruyamment, tandis que je remontais légèrement mon haut au dessus de ma cuisse, je n'ai plus aucun doute.

Il pouffe de rire sans s'en cacher.

C'est dans ces moments là qu'on voudrait être une petite souris et filer à toute vitesse avant de se faire piéger. Mais comme vous l'imaginer, je n'ai nulle part où aller. Donc la seule solution a été de me cacher sous mon plaid. Et l'ironie du sort, veut qu'il soit trop court pour me dissimuler entièrement.

Alors que les éclats de mon voisin cessent, je devine des pas dans ma direction. Il se rapproche de plus en plus. Je serre mes mains avec force à mon abri de survie, lorsqu'il l'attrape et le fait voler dans les airs.

— Quand vous aurez fini vos gamineries, vous viendrez vous mettre à table, me gronde t-il, se prenant pour mon père.

Puis, il attend que je réplique tout en me reluquant avec avidité. Je sens la fièvre me monter aux joues. Mon corps est comme on dirait exposer à lui. Je n'ai qu'un simple tee-shirt blanc sur moi et pas si opaque qu'il ne devrait l'être. J'essaye de camoufler cette chaleur qui m'envahit, mais c'est inefficace. Je suis toute émoustillée. Pourtant, je serre les cuisses et tente de lui répondre, mais aucun mot ne sort de ma bouche totalement déshydratée. Lasser de moi et de patienter, le beau gosse se dirige à nouveau vers la porte de ma chambre.

Et l'idiote que je suis, je ne trouve rien de mieux pour le retenir que de le cuisiner :

— C'est vous, qui avez préparé le repas qui sent si bon ?

— J'ai beaucoup de talent, vous savez !?

Oui, c'est ce que je constate en reluquant son derrière. Mais inutile de le complimenter davantage, il a déjà un énorme ego. Pas la peine d'en rajouter.

— D'être le plus désagréable des voisins ? le contredis-je, c'est ma façon à moi de le charrier.

Il ne peut pas toujours avoir gain de cause. Sinon son crâne ne pourra plus passer dans l'encolure de ses pulls. Déjà qu'il n'en porte pas souvent. C'est peut-être dû à sa grosse tête. Je retiens maladroitement un rire de jaillir de ma gorge, ce qui me procure à la place une horrible quinte de toux.

— Ça, c'est car vous ne me connaissez pas ! riposte t-il.

Il n'aime vraiment pas les reproches. Il n'a qu'à se comporter en gentleman dans ces cas là.

— Vous allez bien ? s'inquiète t-il subitement de mon étouffement.

Il court vers moi et m'aide à me redresser tout en tapotant sur le haut de mon dos.

— J'en connais assez pour savoir que vous êtes un vrai goujat quand vous vous levez du mauvais pied. Et étrangement, c'est toujours pour ma pomme, je lui débite quand je retrouve ma voix, ainsi que mon souffle. Pourquoi me détestez vous autant ? Qu'est-ce que je vous ai fait ?

Je le scrute avec attention, dans l'espoir qu'il réplique, mais il n'en ressort rien du tout. Mon voisin préfère s'enfuir que de répondre à mes questions.

— Vous vous levez ou dois-je venir vous chercher par la peau des fesses ! me menace t-il avant de quitter ma chambre.

Il ne sait faire que ça, m'intimider ou me tourmenter. Je suis pourtant persuadée qu'il ne se résume pas qu'à ces deux défauts. Alors pourquoi insiste t-il autant à m'incommoder ?

Visiblement, je n'en saurais pas plus, il est déjà très loin. Fabio est un homme très énigmatique. Si je veux des infos le concernant, ce n'est manifestement pas lui qui me les apportera. Ce n'est pas faute d'avoir essayer !

— Doucement, j'arrive ! prononcé-je, sans savoir s'il est encore dans les parages, tout en me levant de mon lit.






Publié le vendredi 17 novembre 2023

J'espère que cette partie de chapitre vous a plu ? 

On se retrouve demain pour la suite. 

Bonne après-midi !

L'appart du Troisième (nouvelle version)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant