Chapitre 4 Fabio 1/2

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Je sors de son appartement. Non ! Ce n'est pas chez elle. Et voilà, elle a bousillé tous mes neurones, du moins ce qui en restaient.

Je m'assois sur une marche d'escaliers. Je suis bien trop énervé pour penser à dormir. Il faut que j'étudie ce qui vient de se passer à l'instant. Ce n'est pas dans mes habitudes de baisser les bras aussi facilement. Avec l'âge, deviendrais-je plus mollasson ?

C'est ridicule ! Il doit y avoir une explication à mon comportement loufoque de tout à l'heure, il le faut.

Ma tête ressasse, depuis quelques minutes, toutes les possibilités mais aucune ne répond à mes interrogations.

Comment j'ai pu perdre le contrôle de la sorte ? Moi, qui habituellement gère à la perfection toutes les situations, même les plus incongrues, je n'ai pas su quoi faire avec cette belle demoiselle.

On m'a drogué ? Je ne vois que ça, ou bien je n'ai pas encore décuvé de la nuit dernière. Non ! C'est absurde, je n'ai bu que deux bières.

C'est cette fille ! Elle m'a ensorcelé par son charme dévastateur. Non ! Sa jolie petite poitrine parfaite pour mes mains, mmmmhhhh... Et son derrière pas trop courbé mais qui lui va à ravir, comment résister ? Impossible ! J'y succomberais bien le temps d'une nuit, ou deux. Mais pour cela, il me faut la chasser du troisième, et après je serais tout à elle.

Cette donzelle pourra faire tout ce qu'elle veut de mon corps. J'ai bien vu que je ne lui étais pas indifférent, elle n'a pas arrêté de se tortiller les mèches de ses cheveux, elle s'est mordue la lèvre inférieure à deux reprises lorsqu'elle me reluquait des pieds à la tête, mais le signe qui a fini par me mettre la puce à l'oreille est le sourire qu'elle a tendu à mes fesses tandis que je quittais l'appartement. Son reflet dans le miroir de l'entrée était tout simplement d'un naturel à me rendre dingue. J'ai lutté intérieurement de toutes mes forces pour ne pas faire marche arrière. Elle était à tomber par terre. Le dernier regard que je lui aie tendu n'a fait que confirmer notre attirance commune. Je lui plais ! Je ne peux étouffer un gloussement à cette conclusion.

Cependant, je ne suis pas serein. Cela veut dire en un mot que je suis dans le pétrin ! Je n'avais jamais vécu une telle situation auparavant. Aucune ancienne locataire n'a produit ce type de réaction en moi avant elle, ni même aucune autre femme, soyons honnête. J'ignore comment je vais m'en sortir face à ce genre de défi ?

Généralement, depuis que Livia m'a quitté, les filles qui me plaisent, finissent dans mon lit en moins d'une semaine, et parfois même, en quelques heures le tour est joué. Il ne me faut pas plus de sept jours pour les convaincre de me donner une chance, de leur montrer ce que je vaux sous la couette. Mais avec celle-ci, c'est loin d'être gagné. Pas, car je n'ai pas de chance de la convaincre, mais car je refuse qu'il se passe quelque chose entre elle et moi. Elle est mon ennemie numéro un.

Je dois la chasser de là !

Je crois qu'il vaudrait mieux garder mes distances, mais comment ? Elle habite au-dessus de ma tête. Impossible dans ce cas là, de pouvoir l'éviter. Et en plus de ça, le plancher n'est pas très bien isolé, je risque de désappointer à chacun de ses déplacements. Comment vais-je me sortir de cette galère ?

Et ce n'est pas fini. Une autre interrogation m'obsède. Que s'est-il passé lorsque nos deux mains se sont effleurées ? J'ai eu la sensation qu'une décharge électrique s'était abattue avec force sur mon corps. J'étais en transe. Mon organisme était livré à lui-même. Il n'en faisait qu'à sa tête. Impossible de me réguler. J'étais possédé d'un étrange bien-être venu de nulle part.

Cette perception, je ne la ressens qu'après l'extase, elle ne dure qu'une fraction de seconde, mais là, c'était bien plus long et plus intense. Je ne peux même pas l'exprimer tellement je ne trouve pas de mots pour qualifier ce que j'ai vécu pendant ce long et intense moment de plénitude. Incompréhensible !

J'ai préféré quitter les lieux avant de céder aux pulsions de ma chair et de mon âme. J'étais totalement envoûté. Un truc de fou !

Après quelques minutes à cogiter, je n'ai toujours pas compris ce qui s'est passé dans ce salon du troisième. Je ne vois qu'une possibilité. C'est certainement dû à la fatigue. On est déjà au milieu de l'après-midi et je n'ai toujours pas fermé l'œil de la journée. C'est ça, inutile de chercher plus loin, je suis épuisé. Pourquoi chercher une autre explication, alors que celle-ci clarifierait la plupart de mes symptômes, mon comportement, ma faiblesse, ainsi que la sensation éprouvée. Un corps fatigué ne répond plus. Il se contente de survivre du mieux qu'il peut. En ce qui concerne le mien, il interfère les choses bizarrement. L'irritabilité, les frissons, la température qui augmente ne sont pourtant que les fruits d'un organisme qui implore le repos.

Persuadé d'avoir répondu à toutes mes questions, je n'ai plus qu'à rentrer prendre une nouvelle douche et me coucher. Mais, avant de franchir mon hall d'entrée, j'ai un autre dilemme à régler qui me saute aux yeux. Si je sais à présent ce qui m'est arrivé, je ne sais toujours pas comment me débarrasser de la nouvelle locataire.

Elle peut bien être la plus belle femme de la planète entière, elle n'a pas à habiter au-dessus de moi. Ce n'est pas sa place. D'ailleurs, ce n'est la place de personne.

Mais, alors, comment la faire partir d'ici, et quitter le dernier étage, sans pour autant qu'elle me déteste ? C'est mission quasi irréalisable.

Je tourne en rond, dans tous les sens, frappant de temps en temps sur mon punching-ball qui se trouve au milieu de mon salon, et de toutes les solutions qui s'offrent à moi, aucune ne fera l'affaire. Elle est coriace la petite du dessus. Elle ne s'est pas laissée marcher sur les pieds, comme beaucoup d'autres précédemment. Elle possède un fort caractère et sait se montrer convaincante et sûre d'elle-même.

Néanmoins, je n'ai pas dit mon dernier mot. Suite à mon manège incessant de droite à gauche, qui m'a semblé durer une éternité, j'ai trouvé. Ma mère ! Il faut que j'arrive à la persuader que c'est mieux pour tout le monde que la sublime nouvelle habitante de troisième s'en aille.

Je file dans ma chambre, enfile un pantalon et un sweat, et me dépêche de descendre à la pâtisserie mettre mon plan à exécution.





Publié le jeudi 18 mai 2023

La suite du chapitre est pour demain. 

Bon week-end à tous !

L'appart du Troisième (nouvelle version)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant