Chapitre 47 Luisa 2/4

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J'ai fini par quitter mon canapé, pas sans difficulté, je l'admets, quand des haut-le-cœur se sont faits plus pressants. Mon corps s'est levé à toute vitesse sans que je n'aie mon mot à dire. Le chemin était tout tracé, du salon aux toilettes.

Ce n'est qu'à présent, en m'asseyant sur la cuvette après avoir vomi tout mon estomac que la douleur se réveille de nouveau à moi. Je suis dans un piteux état ! Même le fait de vider ma vessie me traumatise. Pire, je refuse de tirer la chasse d'eau sous peine que ma tête explose.

Je retourne me coucher, mais avant je fais question de me mettre un truc sur le dos. Mes membres sont torturés mais j'arrive malgré tout à enfiler mon pyjama qui se trouvait en pagaille sur mon lit.

Le sommeil reste injoignable, je scrute le plafond de ma chambre sans bouger d'un poil. Tout mouvement me donne la gerbe. Je demeure statique tout en réfléchissant à ma nuit passée.

La soirée d'hier est un peu floue, voire complètement inexistante dans mon esprit. Si je sais précisément tout ce qui s'est produit pendant ma sortie au Troco avec Carla et Fabio pour fêter la publication de mon livre, ainsi d'être rentée avec Carla qui n'a pas voulu dormir chez moi, mais qui m'a confirmé par message qu'elle était bien arrivée chez elle, je ne peux pas en dire autant de la suite.

J'ai des images qui m'envahissent, cependant elles sont incohérentes. J'ai l'impression de voir un film avec des millions de petites coupures. Ça le don de me tourmenter plus que je ne le suis déjà.

Sa photo résonne dans ma tête tout comme des gémissements aigus, pourtant je me souviens parfaitement de l'avoir abandonné au Troco avec sa sublime serveuse qu'il ne quittait pas des yeux.

C'est à n'y rien comprendre !

Pourquoi me suis-je relevée de mon lit en plein milieu de la nuit ?

J'ai beau cogité. Aucun indice ne se manifeste. Pourtant, il y a du y avoir un facteur déclenchant ? Il est rare que je me lève sans raison apparente et encore moins pour me saouler.

Que s'est-il passé ici ?

Je m'adosse doucement à la tête de lit et scrute ma chambre dans des mouvements très, très lents, afin de ne pas réveiller mes nausées, à la recherche d'informations.

J'ai un besoin primaire de saisir ce qui s'est produit ces dernières six heures, je veux dire ces dernières dix heures, enfin bref, ces dernières heures. Et, à en juger par l'heure qui s'affiche sur mon réveil, il est bien plus tard qu'il n'en paraissait. La journée est bien entamée, voire carrément sur le point de s'éteindre.

J'ignore tout de ma dernière nuit, en revanche, je suis sûre que j'ai complètement perdu les pédales pour me réveiller si difficilement à cette heure-ci. Je me recouche confortablement quand des flashs surgissent de nulle part.

Eurêka ! Ça me revient maintenant. J'étais prostrée, malheureuse, et un point jalouse par les ébats amoureux de mon voisin du dessous, qui s'envoyait en l'air avec cette blondasse de serveuse.

Ça m'a fait un mal fou de les entendre crier pendant de longues minutes leurs extases, que j'ai ouvert une bouteille de tequila, afin de noyer mon chagrin. Boire, ce n'est pas dans mes habitudes, mais je devais trouver un moyen de l'oublier, de l'effacer de ma mémoire pour un temps, vous comprenez j'en suis sûre. Néanmoins, ses révélations ne m'expliquent pas pourquoi, je me suis retrouvée nue, dans mon salon, sur mon canapé.

À cette affirmation, je me retrouve à terre les fesses en l'air avec zéro explication à fournir pour cette chute.

— Aïe ! crié-je ce qui retentit comme une alarme dans mon crâne toujours endolori.

Désorientée, mais un peu plus maître de mon corps, je me remets sur mes pieds et file sous la douche, dans le but, je l'espère, de me rafraîchir la mémoire. Tandis que je m'avance vers la salle de bain mon pied droit percute une de mes chaussures au sol, et je me prends de face le maudit tiroir de la commode que je n'arrive toujours pas à fermer. A vrai dire, je crois n'avoir jamais essayé de le réparer. Heureusement pour moi, il y a eu plus de peur que de mal.

Je suis sous le jet d'eau bien chaude, quand d'autres hallucinations gagnent mon esprit perturbé. Aaarrrgh ! Non !

Je suis paralysée de honte. Je n'ose plus bouger. Les secondes défilent sans que je réalise totalement. Je n'arrive pas à croire ce que j'ai fait. Tête baissée, je prie pour que tout ce dont je me rappelle ne soit en réalité que pure invention de ma part, un rêve, un cauchemar. Il doit y avoir une erreur !? Ce n'était pas moi, c'est impossible ! J'ai dû regarder un film porno à la télé, et mes neurones sont tout chamboulés. Je n'ai pas pu agir de la sorte. C'est invraisemblable ! Inimaginable ! Impossible !




Publié le vendredi 12 avril 2024

La suite du chapitre est pour demain. 

Des découvertes et des révélations sont à découvrir dans la suite et fin de ce chapitre. 

Soyez au rendez-vous ! 

L'appart du Troisième (nouvelle version)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant