Chapitre 42 Fabio

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Je tente de finir de nettoyer mon plan de travail afin de produire d'autres délices quand je suis encore déranger. En moins d'une heure, c'est la troisième fois qu'elle sollicite ma présence.

— Fabio ! Tu peux venir voir, s'il te plaît ? me demande Carla qui se trouve dans l'autre pièce.

Encore un client qu'elle n'arrive pas à faire déguerpir. Je dois dire qu'elle a un grand succès avec les jeunes étrangers, mais elle n'a pas l'air très intéressée pour autant.

Si j'étais à sa place, je sauterais sur toutes les touristes célibataires. Elle est encore jeune, elle devrait en profiter. J'ai du mal à croire qu'elle est le genre de fille à rêver au prince charmant. Si c'est le cas, je devrais peut-être lui dire qu'il n'existe pas, tout comme le Père Noël. Ce sont des légendes, rien d'autres !

Bref ! Allons dissiper le problème de la belle demoiselle en détresse.

Donc, pour cela, je sors de ma cuisine, et j'ai la surprise de la trouver toute seule derrière le comptoir. Je lui demande inquiet :

— Que se passe t-il ?

Mais elle ne me répond pas, elle a l'air absorbé par ce qui se passe à l'extérieur. Je tourne mon regard vers la devanture et devinez qui je vois ?

Luisa, mais pas que...

Elle embrasse mon ex-meilleur ami, l'ex-fiancé de ma sœur, Manu. D'ici, je ne saurais dire si le baiser est sur ses lèvres ou sur sa joue. Quoi qu'il en soit, ils ont l'air de bien s'entendre. Si j'avais encore un doute les concernant, je n'en ai plus !

Je retourne dans mon officine car le spectacle auquel j'assiste, n'a rien de très amusant, bien au contraire. C'est une tragédie !

Je l'avais deviné. Je le savais depuis le jour où ils se sont rencontrés, que ça allait finir ainsi. Je suis dégoûté !

Pas pour moi, mais pour elle. Elle mérite quelqu'un de mieux. Mais ce n'est que mon opinion. Elle est assez grande pour prendre ses propres décisions. Elle ne viendra pas pleurer quand il l'abandonnera à son triste sort, comme l'a fait son odieux et imbécile ex-fiancé.

La porte de la boutique vient de claquer. Elle a encore le culot de rentrer dans ma pâtisserie. Elle n'a décidément aucune considération pour moi. Quelle petite peste !

— Bonsoir, ma jolie ! la salue Carla d'une voix chantante.

— Coucou, tu es toute seule ? l'interrroge Luisa, certainement inquiète de la savoir toute seule à cette heure si tardive.

— Non ! Un certain monsieur n'a pas apprécié ce qu'il a vu et s'est enfermé dans sa cuisine ! la renseigne ma vendeuse à haute et intelligible voix, pour que je l'entende également, et à qui je vais couper la langue.

Pour qui elle se prend ! Je suis son patron après tout, elle devrait être de mon côté. Ce ne sont pas des méthodes à avoir envers son employeur.

Je préférais la douce Carla d'avant l'arrivée de Luisa, elle était plus calme même très silencieuse, elle m'adressait à peine la parole. Mais maintenant, c'est un vrai moulin, elle ne s'arrête plus. Elle me tire dans les pattes à la moindre occasion. Qu'est-ce que je lui ai fait ?

Je me dirige vers la salle, mais je me retiens et reste près de la porte à admirer par le hublot la bombe atomique, sa robe bleue moule à la perfection son corps. Elle est sublime !

Il en a de la chance ce beau crétin de Manu, ce n'est pas pour moi qu'elle serait allée s'acheter une tenue pareille.

— Laisse tomber ! On ne le changera pas ! j'entends Luisa prononcer dans un soupir. Et ta soirée ? C'est un peu vide aujourd'hui ?

L'appart du Troisième (nouvelle version)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant