Chapitre 17 Luisa 2/2

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— Pour votre gouverne, j'aime beaucoup cette musique ! Je suis seulement interpellée que Carla soit fan ? m'exalté-je un peu trop à mon humble avis.

Il a un talent fou pour m'énerver, et surtout, de se mêler de ce qui ne le regarde pas.

Reste zen ! Ne le laisse pas gagner ! me récité-je dans ma tête. Je suis forte ! Rien de ce que cet homme dit, ne peut me toucher de près ou de loin.

Il demeure debout face à moi, avec son regard plongé dans le mien, me défiant pendant que ma voisine s'exprime.

— Mes parents m'ont initié à ce genre depuis toute petite, et plus je grandissais, et plus j'appréciais, nous informe t-elle.

Je quitte les yeux du mauvais garçon pour raconter mon histoire vis-à-vis de cette mélodie.

— Ils ont eu raison. Moi, j'ai connu le Fado par hasard, en faisant des recherches sur Internet sur le Portugal, il y a des années de ça. J'ai écouté « Saudades de ti» d'Amalia Rodrigues et je suis tombée sous le charme.

C'est un chant qui exprime tellement d'émotions, de sensations, qu'il est difficile de ne pas succomber au charme de cet air. A lui seul, il représente la nostalgie d'un amour, d'une personne, d'une chose qu'on a perdu à jamais. Cela fait des années que je m'interdis d'écouter ce genre de musique, car je sais que je ne le supporterais pas. Les paroles de certaines chansons vous prennent, vous percent en plein cœur. Et ce n'est pas vraiment ce dont j'avais besoin pour une première sortie, mais je ne veux pas décevoir Carla. Elle paraît si heureuse à l'idée de me faire entrevoir son univers.

— C'est une très belle chanson, m'approuve Maria avec un énorme sourire sur le visage.

— Venez avec nous ? l'invité-je.

Elle m'apportera sûrement un peu de réconfort, si j'en ressens le besoin. Elle est très gentille et sait trouver les mots pour me redonner le sourire, pas comme son imbécile de fils qui s'évertue à me contrarier.

— Non ! Maman, n'y penses même pas ! sort Fabio de sa grande et merveilleuse bouche.

Ça ne va pas recommencer ! Re-concentre toi ma vieille !

Il vient quand même d'interdire à sa mère de sortir avec toi, pensé-je. Oublies son corps, sa bouche, ses yeux... et ne penses qu'à son fichu caractère de merde.

— Je crois que Maria est assez grande pour savoir ce qu'elle veut faire. Elle n'a pas besoin qu'on prenne les décisions à sa place, m'irrité-je encore et encore.

— De quoi vous vous mêlez ? Je dis ce que je veux à Mama. Vous, vous n'avez pas votre mot à dire, m'attaque t-il en me pointant du doigt.

— Stop ! Vous arrêtez ça, tout de suite ! nous dispute Maria.

— Mais il n'a pas le droit de vous impos...

Elle ne me laisse pas finir ma phrase.

— Luisa ! Je ne veux pas m'immiscer entre vous deux. Comprends-moi, c'est mon fils, et toi, je t'aime bien...

— Oui, mais il ne peux pas faire sa loi ! finis-je par dire, avant d'ajouter, vous ne pouvez pas faire ce qu'il veut, il ne se souci pas de vous, de vos envies, désirs...

— Si ! Comment pouvez-vous dire ça ? Vous ne me connaissez pas, articule t-il sur un ton désagréable.

Comme si j'avais besoin d'en savoir plus sur lui. C'est ridicule ! J'en sais assez pour attester qu'il n'est pas un bon gamin. Quel genre de fils répondrait à la place de sa maman ?

— J'en connais suffisamment, pour savoir que vous êtes un idiot, un sale égoïste qui ne se souci que de sa propre personne. Ça fait combien de temps que vous n'êtes pas sorti avec votre mère ? Une simple balade ? l'interpellé-je.

L'appart du Troisième (nouvelle version)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant