Chapitre 22 Fabio 1/2

210 33 1
                                    

Je suis agacé.

Pourquoi se mêle t-elle toujours de mes affaires ?

Sa vie est si ennuyeuse qu'elle n'a rien de mieux à foutre que de me casser les pieds. C'est impressionnant !

Les nerfs à vif, je m'aventure à ranger ma cuisine, mais impossible d'exécuter la tâche convenablement. Je n'arrête pas de faire tomber les ustensiles et de me prendre les portes de placard que j'oublie de refermer derrière moi sur les genoux. Ce qui a pour but d'accentuer mon mécontentement. J'étouffe un énième juron quand je laisse pour la deuxième ou troisième fois choir un saladier en inox à mes pieds.

Je n'en peux plus ! Elle va me rendre dingue !

Je suis convaincu qu'on va me demander de travailler la nuit pour tenir compagnie à la belle demoiselle, ce qui m'empêchera d'aller m'amuser avec mes collègues de beuverie et d'oublier un temps ma misérable vie.

— Pourquoi toute seule ? Votre imbécile de fils peut bien lui tenir compagnie. Lui qui ne dort jamais avant dix heures du mat, crie Luisa de la salle pour que je puisse l'entendre.

Qu'est-ce que j'avais dit ? Si seulement je pouvais deviner les chiffres du loto comme j'arrive à discerner les événements futurs, je serais millionnaire.

C'est sans cesse pour ma pomme !

— Vous ne devez pas compter sur lui, j'entends ma mère prononcer.

— A quoi il sert alors ? débite ma voisine du dessus, consternée.

Je vais la tuer si elle continue à insinuer que je ne fous rien. Elle ne me connaît pas ! De quel droit, elle se permet de dicter sa loi ?!

— A faire seulement des gâteaux, souffle mon employée.

Non ! Mais ce n'est pas possible ! Elles se sont toutes liguées contre moi ? Qu'est-ce que je leur ai fait ?

— De délicieuses pâtisseries, avoue finalement celle qui me rend la vie insupportable.

Et elle n'a toujours pas mangé ma dernière innovation. Elle risque de ne plus vouloir m'offenser de la sorte après, de peur de ne plus pouvoir y goûter.

— Mais ça ne lui donne pas le pouvoir, de ne pas se préoccuper des autres, poursuit-elle. Si tu le veux bien, Maria, je pourrais m'installer ici, tous les soirs à cette table, à tenir compagnie à Carla ? Le temps qu'on trouve une meilleure solution, propose Luisa en dernier recours.

Et plus quoi encore ? Un café et un gâteau pendant qu'on y est. C'est ma pâtisserie, donc c'est à moi de faire en sorte qu'elle fonctionne.

Je viens d'avoir une idée. Et quelle bonne idée !

J'en conviens, Luisa a eu une excellente inspiration, mais moi aussi, je suis plus que sûr, que je la bats à plate couture avec mon plan.

Je n'écoute plus leur conversation depuis un long moment, trop occupé, à mettre mon projet en action, donc je ne sais pas ce qu'elles ont manigancé derrière mon dos. Et sincèrement je m'en contre fiche.

Quand je m'approche de la porte de la salle, j'entends seulement Luisa prononcer :

— Alors affaire conclue ! puis elle poursuit sur un ton très ironique : Et si on dégustait cette magnifique part de gâteau déposée si gentiment par notre bourreau des cœurs ?

Ma mère et Carla se mettent à rire à gorge déployée.

— Quoi ? Elle n'est pas empoisonnée j'espère ? s'inquiète soudainement ma voisine.

Comme si j'avais que ça à faire ? Non, mais ! J'ai d'autres chats à fouetter, moi ! Je n'ai pas le temps pour ces gamineries.

— Non, il a bien des défauts, mais pas celui-là, expose ma maman, fière de son fils.

— Ok ! Alors, voyons ce que ça donne ?

Luisa met un énorme morceau de gâteau à sa bouche et je vois même d'ici qu'elle est en extase. Elle adore ! Mais ne dit pas un mot.

— Hummm... explose Carla dans un crie de joie en savourant sa bouchée. Je n'ai jamais mangé un tel délice, il s'est surpassé cette fois-ci.

Que de compliments. Je suis ravi.

— Et dire, qu'il n'a jamais fait d'étude de pâtisserie, débite ma génitrice.

Pourquoi maman ? Tu ne pouvais pas le garder pour toi ce secret. Personne n'a besoin de connaître ma vie dans les moindres détails.

— Non ! Ce n'est pas possible ! manque de s'étrangler Carla.

— Si ! Il a bien fait des études, mais rien à voir avec la cuisine. Il est titulaire d'un master en gestion d'entreprise.

Et là, c'est le drame, j'aperçois la stupéfaction de Luisa et de mon employée. Elles sont incrédules ! Elles se demandent toutes les deux, comment est-ce possible ? Comment un homme titulaire d'un master se retrouve derrière les fourneaux ? Il a du perdre la tête ! en concluent-elles.







Publié le vendredi 1 septembre 2023

Alors avez vous vu venir cette information au sujet de Fabio ? 

A demain pour la suite ! 

L'appart du Troisième (nouvelle version)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant