L'appart du Troisième (nouvelle version)

Chapitre 14 Fabio 1/2

Pourquoi je n'arrive toujours pas à me débarrasser de ses pensées obscènes ? Elle va finir par me tuer à petit feu.

Je ne parviens pas à dormir depuis quelques jours, ou devrai-je dire depuis qu'elle est là, depuis qu'elle est entrée dans ma vie. Quand je ferme les yeux, je l'imagine nue, prête à être dévorée. Elle a ce je-ne-sais-quoi, qui me fait bander à la simple évocation de son prénom. Je vais mourir avant même de l'avoir touché.

Je suis en train de devenir fou ! Chaque fois que je la vois, mon corps tout entier se contracte et devient brûlant, mon cœur palpite à tout rompre et ma verge devient incontrôlable. Je n'ai pas besoin de faire un dessin pour savoir comment je me comporte avec elle. Cette fille m'excite tellement, me fait enrager comme personne, me perce à jour devant n'importe qui, qu'il m'est difficile d'avoir les idées claires en sa présence. Nul ne peut imaginer ce que je vis en compagnie de cette demoiselle. Impossible !

Comment vais-je m'en sortir ? Et ce pari idiot, qu'est-ce qui m'a pris ? Elle est bien déterminée à le gagner. Et elle a toutes ses chances !

Avec elle, je suis un bon à rien. Je perds les pédales et je ne débite que des imbécillités. Je suis condamné à rester entre quatre murs, éloigné le plus possible de son emprise. Voilà, ce qu'il me reste à faire dans les prochains jours, si je ne veux pas être la risée du quartier. Et en même temps, si je persiste à vouloir remporter le défi que j'ai moi-même instauré entre nous, je vais devoir l'affronter à nouveau. Que dois-je choisir ? La laisser gagner et souffrir le martyre du fait qu'elle vive au-dessus de ma tête, ou bien me battre quitte à perdre toute contenance et avoir droit aux railleries permanentes des gens que je côtoie. Dans les deux cas, je suis perdant. Cela revient à préférer la peste ou le choléra.

Pourquoi a-t-il fallu qu'elle apparaisse dans ma vie maintenant ? Et dans ce fichu appartement. Elle n'aurait pas pu aller à l'hôtel ? Ça aurait été plus simple.

J'aurais éventuellement pu la rencontrer ailleurs ? Dans la rue, au supermarché, au restaurant ou dans un bar... Oui, au « Troco » où j'ai mes habitudes. Non ! Il a fallu qu'elle loue mon appartement, celui du troisième. La vie est si injuste !

Comment vais-je me sortir de cette impasse ? Ai-je au moins un moyen d'y arriver sans trop de séquelles ?

Pourquoi ma mère ne m'a pas empêché de faire cette grosse ânerie ? Depuis quand me laisse t-elle m'exprimer de la sorte sans intervenir ? J'ai beaucoup de difficultés à la comprendre en ce moment. Elle a toujours pris la défense des locataires, mais avec Luisa, je ne sais pas. Elle prend la décision de ne pas intercéder entre nous deux. J'aimerais bien savoir pourquoi.

Je tente de me remémorer la conversation que j'ai eue avec Mama le jour du pari, afin d'y voir plus clair :

— Je peux savoir ce qui t'a pris ? m'a grondé ma mère en entrant dans mon refuge, ma cuisine, les nerfs à vif.

— Je te l'ai dit. Je ne contrôle rien. Je suis un petit gamin qui ne sait pas comment se comporter avec une belle demoiselle.

Je veux que Luisa quitte le troisième étage mais pas qu'elle disparaisse de ma vie. J'aime bien nos discussions infernales, j'aime son corps, ses seins, ses fesses... Tout en elle me plaît, mais malheureusement pour moi, je suis obligé de la détester. Car elle habite ce maudit appartement.

La détester ? La détesté-je vraiment ? J'en doute... Je suis plutôt en train de tomber fou amoureux d'elle, de cette diabolique bombasse.

Je me rappelle très bien d'avoir pensé tous ces mots.

— Fabio ! Ton problème, c'est qu'elle habite au troisième, dans l'ancien appartement de ta sœur.

— Non ! Mon problème c'est qu'elle me rend dingue !

J'ai refusé qu'elle ait le dernier mot concernant ma situation avec Luisa.

— Car elle te contredit ?

— Non ! Car j'ai envie d'elle. Et je sais que c'est réciproque.

— Fabio ! m'a t-elle réprimandé comme si j'étais un gosse de quinze ans.

J'ai été honnête, quoi ?

— Je sais, il faut que je grandisse ! ai-je attesté avant qu'elle ne le fasse.

— Si tu es amoureux d'elle, fonce, mais si ce n'est qu'une attirance physique et sexuelle, abstiens-toi !

C'est ça mon problème, je ne sais pas ce que je ressens réellement pour cette délicieuse donzelle. Nous sommes tous les deux attirés l'un envers l'autre, mais aucun de nous ne le veut vraiment. Tu parles d'un dilemme ?!

— Où est la différence ?

— Là ! m'a-t-elle dit en pointant mon cœur.

— Ça fait longtemps que je n'utilise plus cet organe, ai-je précisé à ma mère qui est devenu livide.

Pourtant, je n'ai dit que la vérité. Il m'est impossible d'aimer à nouveau, je m'y refuse. Alors quoi que j'éprouve pour Luisa, ça n'ira pas plus loin qu'un simple et intense flirt entre nous.

— Si ! Tous les jours, m'a t-elle contredit pour ne pas changer. Il te fait encore souffrir. Il faut que tu passes à autre chose, c'est ce qu'aurait voulu Joana.

Je ne suis pas si sûr. Si elle aurait réellement voulu me voir heureux, elle se serait battue avec acharnement et sans ménagement pour survivre. Elle ne m'aurait pas abandonné de la sorte, sans aucune explication. Mais il est vrai, qu'elle n'aurait pas apprécié l'homme que je suis devenu, sans elle à mes côtés.

— Elle me manque.

J'aurais tout donné pour mourir à sa place. Elle, elle aurait su lier face à la douleur. Ma soeur était bien plus forte et téméraire que moi.

— A moi aussi, m'a t-elle confié en me prenant dans ses bras.

Et au bout d'un laps de temps elle m'a suggéré :

— Allez, vas te coucher !

Je l'ai embrassé sur le front et je suis rentré chez moi avec le cœur lourd.

Je secoue ma tête dans tous les sens. Je ne veux pas croire un instant ce qui vient de me frapper en pleine face. Moi, Amoureux ? Non ?! Impossible !

Je suis fichu ! Je suis condamné à sortir Luisa de mon esprit si c'est vraiment le cas. Mais comment ?

Publié le vendredi 7 juillet 2023 

La suite de ce chapitre est pour demain, avec une nouvelle altercation entre nos deux tourtereaux. Soyez au rendez-vous ! 

Bonne journée !