Chapitre 20 Fabio 2/2

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Pendant que je me lamente sur mon sort, Carla et ma mère essaye, dans la salle d'à côté, de trouver une solution pour garder la demoiselle. Il faut dire que la pâtisserie ne va pas très fort, les clients se font de plus en plus rare, et, payer un salaire à une tierce personne alors qu'on a du mal à s'en verser un, devient compliqué et absurde.

J'ai refait les comptes plusieurs fois, avant de prendre la décision fâcheuse. J'ai dit à ma maman qu'il valait mieux licencier notre jeune employée, mais elle s'y refuse. Elle veut à tout prix la maintenir à son poste. Elle pense pouvoir trouver une issue favorable, là, où il n'y en a pas.

Moi, je n'ai vraiment pas la tête à ça. Pas aujourd'hui ! Alors je les laisse toutes les deux comploter derrière mon dos. Je leur souhaite tout de même de découvrir le remède miracle qui pourrait tous nous sauver de la faillite.

Même si Carla nous quitte, je ne suis pas sûr de conserver la boutique, mes finances sont dans le rouge depuis quelques mois. J'ai voulu faire celui qui ne voyais rien, qui ne se préoccupais de rien, et voilà le résultat : nous sommes sur le point de fermer les portes.

Je ne m'inquiète pas pour notre recrue, je sais qu'elle trouvera facilement un autre boulot. Elle est très mignonne et débrouillarde. Non ! Je ne me soucie pas pour elle.

En fin de compte, ça m'est égal de ce qu'elle deviendra. A elle de faire en sorte de s'en sortir. Je ne vais pas en plus creuser ma cervelle pour la petite. Ma propre vie est un puit sans fond. Je ne vais pas en plus me préoccuper de celles des autres. J'ai déjà trop à gérer.

A cet instant précis, je préfère me concentrer sur ce que je fais. Il y en a assez de se torturer l'esprit inutilement. Je dois me focaliser sur ce mélange, et uniquement sur ça, ce mariage qui s'annonce exquis, en principe, si je ne me suis pas trompé dans les dosages. Mais avec ma veine actuelle, je ne suis pas à l'abri d'avoir fait une erreur.

Je m'étais promis de ne plus m'aventurer dans des créations farfelues qui ne me menaient à rien, mais cette formule alléchante me trottait dans la tête depuis quelques jours, je n'ai donc pas pu résister à la mettre en pratique. Et vu l'odeur qui s'en dégage, cela ne peut qu'être bon, voire une tuerie...

Je place la pâte dans un moule et l'enfourne à cent-quatre-vingt degrés celsius.

Pendant que mon gâteau cuit dans le four, je prie intérieurement pour que ce soit une réussite. J'ai énormément besoin d'une victoire. Il y a si longtemps que j'espérais retrouver le goût de cuisiner. Et aujourd'hui, j'ai vraiment pris plaisir à créer un produit inédit. Je croise les doigts.

Le bip du l'électroménager m'informe qu'il est temps de sortir le mœlleux de l'appareil. Je le laisse refroidir et finis de préparer le caramel ainsi que la ganache épicée.

Deux heures se sont écoulées. Et je peux annoncer avec fierté, que je viens de terminer ma toute nouvelle recette, un gâteau au chocolat caramel. Une merveilleuse alliance qui m'est venue en pensant à ma ravissante et tumultueuse voisine du dessus. Un chocolat corsé et pimenté, comme ses réflexions envers moi, et la douceur du caramel pour l'onctuosité avec laquelle elle me regarde. Une savoureuse union qui doit nous donner envie d'y retourner.

Je n'ai plus qu'à le goûter, et le faire déguster. 







Publié le samedi 19 août 2023

Un petit chapitre qui j'espère vous a donné l'eau à la bouche ?

A très vite pour la suite ! 



L'appart du Troisième (nouvelle version)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant