Hister-Moons - Tome 1 - L'Élue

Chapitre 4 - Partie 1 - Le combat

« La première épreuve a lieu maintenant... et l'issue est décisive pour Moi et toi... »

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Lorsque j'ouvris les yeux ce matin, je me rendis compte que le jour que j'avais appréhendé pendant deux semaines était bel et bien arrivé. Une boule de stress se forma dans mon ventre et, luttant contre l'envie de rabattre la couette sur mon visage pour prolonger ce doux sommeil, je m'efforçai de me lever pour me préparer. Je me rendis dans la salle à manger pour y retrouver Angela déjà prête, vêtue d'une longue robe blanche avec de petits diamants, comme à son habitude. Le petit-déjeuner était déjà prêt, la table mise, mais Angela n'abordait pas son beau sourire comme à chaque fois qu'elle nous voyait arriver pour prendre le repas. Au contraire, elle semblait anxieuse et elle souffla faiblement :

— Elena, je suis inquiète pour toi...

— Euh... Pourquoi moi seule ?

— Tu es bien trop jeune pour participer à un combat... Je crains qu'il t'arrive quelque chose...

— Ce ne sont pas vos cinq ans de plus qui vous protègent davantage, rétorquai-je d'un ton que je voulais assuré, même si j'étais surtout inquiète quant à notre sort à toutes les trois. Et puis, n'oublie pas que ma télékinésie me garantit une immunité contre les attaques physiques ! Ne t'inquiète pas, Angie, nous allons nous en sortir vivantes, que nous soyons vainqueures ou vaincues.

— Nous serons vainqueures, déclara avec fermeté une voix derrière nous.

Sinistra se dressait fièrement sur le seuil de la porte, habillée d'une combinaison noire un peu moulante, avec une ceinture violette où étaient accrochées ses deux dagues, tandis qu'une longue cape à capuche retombait dans son dos.

— Tu sais, Angie, c'est le combat aujourd'hui et tu y vas en robe somptueuse ; il y a mieux en termes de praticité.

— Et toi, tu mets une cape pour sortir, rétorqua Angela. C'est tout aussi entravant pour combattre.

— C'est parce que je n'aime pas la lumière du jour, et tu le sais, se défendit Sinistra. Et ça ne me gêne absolument pas pour combattre...

— S'il-vous-plaît... soupirai-je, ayant finalement décidé de les interrompre dans leur querelle futile. Nous nous habillons comme nous voulons, ce serait dommage de se quereller après tant de temps passé en harmonie.

Ni l'une ni l'autre ne répliqua, Sinistra se contentant de s'asseoir sur une chaise et commencer à se tourner les pouces – littéralement. Je m'installai à côté d'elle et Angela déclara joyeusement :

— Allez-y, commencez à manger !

Sinistra ne se le fit pas dire deux fois et commença à boire sa tisane légèrement violacée. Je remarquai alors qu'Angela avait fait beaucoup d'efforts pour ce petit-déjeuner : en plus des tranches de pain qui sortaient tout juste du four, dégageant une odeur alléchante, le thé de Sinistra avait été coloré en violet, sûrement à l'aide de l'une des multiples herbes de la cuisine. Je commençai à manger et me sentis immédiatement plus détendue.... Angela avait vraiment un incroyable talent de cuisinière...

Nous fûmes bientôt prêtes et nous quittâmes la maison, sous un ciel bas et chargé de gros nuages gris, même si une légère éclaircie y était discernable. Nous marchions sur le chemin de terre qui menait à la place publique du village, toutes les trois côte à côte, observant les champs déserts de part et d'autre de la route et écoutant les gazouillements de quelques oiseaux. Angela semblait heureuse de se promener, comme si elle avait oublié le combat, tandis que Sinistra avait rabattu sur sa tête sa capuche noire pour fuir la lumière.