Chapitre 7 - Partie 2 - Nouvelle ère

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— La chambre de nos parents.

Sinistra et Angela adressèrent à leur cadette un regard inquiet, signe qu'elles n'avaient trouvé aucune excuse pour les empêcher d'entrer. L'un des gardes posa sa main sur la poignée, et commença à l'abaisser lentement comme si le temps se figeait...

***

— Téléportez-vous dans le salon immédiatement !

Elena s'en voulait de ne pas y avoir pensé plus tôt. Et si elle l'avait transmis trop tard... Kyle lui adressa une réponse confuse au moment où la porte s'ouvrait, le cœur d'Elena manqua un battement et ses poings se contractèrent. Mais non, il n'y avait qu'une salle inoccupée que les deux frères n'avaient même pas dérangée, et Elena se sentit respirer à nouveau.

Sinistra fut envahie par une légère pointe de nostalgie en découvrant à nouveau la chambre de leurs parents, toute bleue, comme Célestia l'avait toujours aimé, et la jeune déesse se força à refouler ses souvenirs de jeunesse qui lui remontaient en mémoire. Il fallait dire qu'elle n'y allait pas souvent dans cette pièce, au contraire d'Angela qui y faisait régulièrement le ménage.

Les gardes ressortirent alors pour se diriger vers la porte du bureau de Célestia, Angela faillit s'interposer, mais Elena la retint et Sinistra se demanda si sa cadette souhaitait découvrir les secrets que leur mère leur avait pourtant interdit de savoir. Après quelques vaines tentatives pour actionner la poignée, la porte resta close et l'un des soldats s'enquit :

— Qu'y a-t-il à l'intérieur ?

— Il s'agit du bureau de Célestia, répondit calmement Elena. Il a toujours été fermé, sous l'ordre de cette dernière. Même nous, ses filles, nous ne pouvons pas y entrer et nous ignorons ce qu'il s'y trouve.

— J'aimerais une preuve de vos dires.

— Osez-vous contester une directive de Célestia ? s'indigna Angela.

— Non, nous voulons juste la preuve que vous ne nous mentez pas, c'est tout.

— Tu as toujours la lettre de Maman, Angie ? souffla Elena.

Une lueur attristée passa dans les prunelles de la déesse qui acquiesça silencieusement avant de se rendre dans sa chambre. Sinistra préféra s'éloigner ne souhaitant pas revoir le papier bleu céruléen qui avait détruit leur vie et elle s'assit contre la porte de son laboratoire. Angela semblait tout aussi fébrile car elle tendit le papier à Elena qui montra le passage correspondant aux gardes.

— Bien sûr. Pardonnez-nous d'avoir douté de votre parole... Toutes nos condoléances car nous n'avons jamais eu l'occasion de vous les adresser...

— Souhaitez-vous visiter le grenier et la cave ? coupa Elena qui semblait aussi peu supporter ces paroles que ses sœurs.

Les gardes acquiescèrent en silence et y montèrent, empruntant l'étroit escalier de bois usé que les trois sœurs n'avaient jamais pris la peine de rénover. Sa visite fut rapide, tout comme celle de la cave, car aucune des pièces n'abritait de recoin ou même beaucoup de meubles. Une fois de retour dans le hall d'entrée, les policiers déclarèrent :

— Très bien. Nous allons vous laisser à présent. Désolés pour le dérangement.

— Je vous en prie, répondit poliment Angela.

Ils quittèrent la maison et à peine la porte fut-elle refermée derrière eux qu'Elena poussa un long soupir et s'exclama :

— Ouf ! Tout s'est bien passé ! Merci à vous deux : vous avez été formidables...

Hister-Moons - Tome 1 - L'ÉlueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant