Chapitre 33: Je...je suis désolé...

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MARÍA

















Le chemin est assez court contrairement à l'aller où je me suis carrément endormie. Valentino roule silencieusement, entouré de ses gardes qui veillent sur lui avant que son téléphone ne sonne et qu'il décroche.

- Ta couleur préférée ? le questionné-je comme il y a un quart d'heure.

- J'aime...le bleu, foncé, et toi ?

Je pince mes lèvres, regarde au loin et réponds au hasard:

- Le...le noir, ça va avec tout, et c'est beau.

Il sourit, acquiesce, et caresse ma main entrelacée à la sienne. Puis, je pose ma main sur la chevalière en or qui orne son auriculaire et dont je découvre l'existence à l'instant. Je la caresse l'observe, elle est vraiment belle, et propre. Elle est gravée, il y a un symbole gravé dessus.

- C'est quoi comme symbole sur ta bague ?

Valentino baisse les yeux sur ce qui comble son petit doigt et je vois un voile de tristesse passer à travers ses beaux yeux clairs.

- C'est une note de musique, représentant le silence.

Je regarde le petit trait difforme qui maintenant prend tout son sens et écoute Valentino poursuivre dans son explication:

- Mon père disait toujours, que la vraie force, se trouvait dans les mots, mais également dans le silence, et je pense qu'il aimait la musique plus que n'importe qui car, il nous trainait toujours, mes frères et sœurs et moi à des concerts d'opéra.

- Mon père aussi adorait la musique, et je crois que finalement, c'est lui qui m'a forgé une culture musicale. Et toi?

Il resserre sa prise sur le volant, retire sa main de ma jambe qu'il massait et je change de sujet pour ne pas le mettre mal à l'aise:

-Et Angel, comment va-t-il ?

- Tu es gentille, il va plus ou moins bien, mais je dois retourner à ses côtés, il est fort mais là il est vulnérable et a besoin de moi, alors c'est pour ça que nous prendrons la route assez tôt. Je vais déjeuner avec lui.

- Et toi ? N'es-tu pas épuisé ? N'as-tu pas besoin d'une personne pour t'épauler ?

Valentino garde le silence, sort une nouvelle cigarette qu'il entame avant d'en prendre une autre. Il ne faut pas que je le brusque, s'il n'a pas envie de parler, ce n'est pas grave, mais il doit me parler, sinon je ne crois pas pouvoir lui faire totalement confiance un jour. Je masse le dos de sa main, et baisse la fenêtre pour aérer un peu, je suffoque dans cette chaleur estivale.

Le silence me rend nerveuse, et, moi je ne peux pas tenir ma langue alors je lui rappelle:

- Il faut que tu me parles Valentino, je sais ce que ça fait d'entas-

- Non, non tu ne sais rien María, tu ne sais pas ce que ça fait de devoir encaisser et de la fermer, de tuer et d'agir comme si de rien était alors que de l'intérieur on est détruit, tu ne sais pas ce que ça fait de-

Il s'arrête, apporte ses deux mains sur le volant et accélère pour, je le devine, arriver plus vite à l'hôtel. Une fois devant le grand palace, un voiturier prend la relève et Valentino sort une nouvelle cigarette en fonçant sans un regard pour qui que ce soit. Je trottine pour le rattraper, tousse quand sa fumée me revient en pleine face et attrape son bras avant qu'il ne retire vivement son membre de ma paume.

- Valen-

-Quoi ?! Quoi ?! Dis-moi ce que tu veux de moi putain de merde María ?! Dis-moi ça !

Je recule, voyant qu'il n'est plus dans son état normal, et pose mes mains sur son visage pour qu'il comprenne que je ne lui veux aucun mal.

MORIÑO'S⎮T.1/T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant