Chapitre 21: Eli Eli, Lama Sabachthani ?

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MARÍA




Le jour du mariage: Kauai, Hawaï.




C'est une tendre robe de mariée princesse à manches longues à épaules dénudées faite d'une dentelle recouverte de paillettes et d'une applique florale 3D.

C'est la vendeuse qui me l'a dit.

Dotées d'une encolure droite, de manches longues, d'un corsage semi-transparent, d'une fermeture à lacets dans le dos et d'une jupe avec une traîne courte.

Ce n'est même pas moi qui l'ai choisi. Mais je pense que c'est mieux.

Intégrée avec, cette robe a un spectaculaire voile de tulle cathédrale avec un long train brodé de broderie en dentelle étincelante faite à la main et de perles le long des bords de l'ensemble du voile. Le centre du train est décoré d'un vaste motif.

Je marche dedans, essayant de ne pas m'évanouir à cause de ce corset qui risque de me briser une côte si je le porte encore longtemps.

C'est drôle, mais ce mariage m'a aidé à me rendre compte que personne ne me comprend réellement, et je suis fatiguée. Je suis épuisée d'être la seule à être imparfaite, je suis éreintée de ne pas rentrer dans les moules que l'ont m'impose au quotidien. Personne ne cherche à savoir ce que je ressens. Personne ne cherche à voir que moi aussi je suis humaine. Personne ne m'aime réellement.

Sauf lui...

— Tu es très belle, Malena, sourit Lola alors que je me concentre sur elle en même temps qu'elle termine de me maquiller.

C'est très joli, elle a raison. Je crois qu'il est encore plus beau que celui que la professionnelle m'a fait tout à l'heure et que j'ai massacré pendant ma crise de larmes.

Ridicule.

Je soupire, observe mon visage et suis plutôt contente du résultat. Ce maquillage agrandit mon regard, il me fait de grosses lèvres pulpeuses que je n'aurai jamais soupçonné chez moi et met en valeur mes pommettes avec le rose du Blush qu'elle étale sur mes joues.

— Merci, Lola, souriais-je en observant l'horloge.

- Il n'y a pas de quoi, María. Tu es magnifique.

Elle est vraiment gentille.

Ç'a été ma plus belle rencontre ici.

Elle a été la seule à faire attention à moi, à faire des soirées pyjama exprès pour ne pas que je passe la nuit seule avec les gardes ou encore son frère. Elle était la seule à me traiter comme une personne, un être humain.

- Merci...

Je relève les yeux vers elle, et vois comme son sourire étincelant me réconforte. Si je dois faire ça, avoir une vie dont je ne veux pas, alors j'aurai au moins une amie qui veillera sur moi et tempérera les actions de son frère à mon égard. Ses pupilles claires me donnent envie de pleurer, elles ont tellement d'espoir, tellement de joie et tellement de pureté que je me demande si elle est réellement la sœur d'un être si monstrueux.

- Tu veux un petit gâteau ? prend-elle son sac en secret avant de sortir un biscuit dans son emballage plastique qu'elle me tend.

Je ne peux pas.

Mon cœur se met à battre plus vite, et je décline poliment d'un geste de la tête. Elle fait une moue qui me fait sourire, mais n'insiste pas trop pour ne pas me mettre dans l'inconfort. Et honnêtement, c'est bien me connaître que de ne pas insister car je n'aurai pas supporter et me serais sans doute effondrée sans pouvoir me relever, le jour de mon mariage.

MORIÑO'S⎮T.1/T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant